Hydrogène : la Corée du Sud teste sa première benne à ordures

Publié le 11 janvier 2021 à 07h02 | Mathieu PARAIN | 3 minutes

Offrant jusqu’à 350 km d’autonomie, la benne à ordures développée par le sud-coréen Hyundai embarque 25 kg d’hydrogène

Offrant jusqu’à 350 km d’autonomie, la benne à ordures développée par le sud-coréen Hyundai embarque 25 kg d’hydrogène

En Corée du Sud, la ville de Changwon teste depuis quelques jours une benne à ordures ménagères animée par une chaîne de traction à hydrogène. Développé par Hyundai, le véhicule offre une autonomie de 350 km en conditions réelles d’exploitation.


Après avoir accueilli un exemplaire du bus à hydrogène issu des chaînes de l’industriel local Hyundai, la ville située à environ 400 km au sud-est de la capitale Séoul vient d'intégrer dans sa flotte une benne à ordures animée par une chaîne de traction électrique dopée par une pile à combustible.

 

Jusqu’à 350 km d’autonomie

Une première dans le « pays du Matin calme » pour ce camion de 5 tonnes qui sera testé pendant un an dans le cadre d'un projet du ministère sud-coréen du Commerce, de l'Industrie et de l'Énergie avec Hyundai Motor et le Korea Automotive Technology Institute.

Installés derrière la cabine du conducteur, six grands réservoirs embarquent un total de 25 kg de dihydrogène sous une pression de 700 bars. Soit deux fois plus de réservoirs et quatre fois plus de gaz que la nouvelle Toyota Mirai.

Ainsi doté, le véhicule offre jusqu’à 350 km d’autonomie en conditions réelles d’exploitation, de quoi assurer trois journées de tournées complètes. Le tout sans émettre à l’échappement le moindre gramme de CO2, à l’exception de la vapeur d’eau.

 

Électrique à batteries en Europe

L’initiative d’électrifier un « camion poubelle » avec un système pile à combustible n’est pas nouvelle. En Australie, la métropole de Melbourne s’est dotée dès 2017 d’une flotte de 12 bennes à ordures alimentées à l’hydrogène ainsi que d’une station d’avitaillement dont le gaz est produit à partir de l’énergie issue d’une centrale photovoltaïque développant une puissance de 1,2 MW.

En Europe, les constructeurs misent sur l’électrique à batteries pour assurer la collecte des déchets dans des environnements urbains, à l’image des Volvo FE et FL ainsi que du Mercedes eEconic qui embarquent chacun entre 200 et 300 kWh d’accumulateurs Lithium-Ion.

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L’avis de la rédaction

La bataille entre chaînes de traction électrique à batteries ou à hydrogène (pile à combustible) s’intensifie dans la filière poids-lourds. Entre les Européens et l’Américain Tesla qui misent sur la première technologie et les Asiatiques - Hyundai et Toyota principalement - qui parient sur la seconde, les expérimentations grandeur nature se multiplient.

Et dans ce domaine, c’est le sud-coréen Hyundai qui a pris le plus d’avance, avec la livraison de quelque 1 600 camions à hydrogène d’ici 2025 à la Suisse. Sans savoir quelle énergie finira par s’imposer, le phénomène d’électrification des bus et camions prendra de l’ampleur lors des deux prochaines décennies. Sur le Vieux Continent, les principaux constructeurs se sont d’ailleurs récemment engagés à ne plus produire de camions diesel en 2040, au plus tard.

Mathieu PARAIN

Mathieu PARAIN

Passionné par les motorisations alternatives et attentif à l’impact des normes d’émissions sur le secteur automobile, Mathieu a débuté sa carrière de journaliste en Suisse avant de rejoindre la place de marché dédiée aux véhicules électriques et hybrides.

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