Daimler : l’achat de batteries lui coûtera 20 milliards d’euros

Publié le 12 décembre 2018 à 15h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Dans le cadre de l’électrification de ses véhicules particuliers, utilitaires et lourds, le groupe Daimler investira plus de 20 milliards d’euros pour l’achat de cellules pour batteries d’ici 2030. En parallèle, 8 sites d’assemblage d’accumulateurs seront opérationnels dans le courant de la prochaine décennie.


Si le groupe automobile de Stuttgart a révélé en septembre dernier la version de série de son premier véhicule électrique à autonomie étendue et a récemment avancé d’un an le calendrier de production de batteries Lithium-Ion pour répondre à la demande, il n’en reste pas moins qu’il souffre de la comparaison avec le californien Tesla.

Sous les effets croisés du durcissement des normes environnementales et des restrictions de circulation croissantes, les marques Mercedes-Benz, Smart mais aussi les divisions utilitaires (Vans) et poids-lourds (Trucks) sont contraints d’investir massivement dans l’écosystème de la mobilité électrique.

 

Cellules asiatiques, assemblage mondial

À commencer par la construction de huit nouveaux sites d’assemblage de batteries Lithium-Ion, en Europe mais aussi en Asie et aux États-Unis. Sur son site allemand de Kamenz où la filiale Deutsche Accumotive assemble déjà les accumulateurs pour les modèles hybrides rechargeables, Daimler va investir plus de 500 millions d’euros pour créer une seconde usine.

Dans l’État américain de l’Alabama, le site de Tuscaloosa qui accueille la production des SUV GLE, GLE Coupé et GLS bénéficie lui aussi d’un investissement (montant non dévoilé) afin de créer une usine de montage des batteries.

En revanche, les cellules indispensables à la confection de ces batteries seront fournies par des équipementiers tiers, asiatiques principalement. D’ici 2030, le groupe présidé jusqu’en mai 2019 par Dieter Zetsche devra ainsi acheter toutes ses cellules pour une valeur supérieure à 20 milliards d’euros, sans préciser le nom de ses futurs fournisseurs.

Daimler : l'arrivée rapide de l'électrique va lui coûter très cher 

Mise en concurrence et batterie de nouvelle génération

À l’instar du groupe Volkswagen qui vient récemment de signer un quatrième fournisseur de cellules - SK Innovative, après Samsung SDI, LG Chem et CATL -, la firme à l’étoile privilégiera la mise en concurrence des équipementiers pour faire baisser les prix.

Au printemps dernier, l’industriel de Stuttgart passait une importante commande auprès du chinois Contemporary Amperex Technology (CATL), un contrat assorti d’une charte éthique d’approvisionnement en matières premières. Outre les sites précédemment évoqués, Daimler installera deux autres usines de batteries en Allemagne, à Stuttgart-Untertürkheim et à Sindelfingen, en Chine (Pékin) et en Thaïlande (Bangkok).

D’autre part, les ingénieurs du groupe allemand travaillent à la réduction de l’emploi de matières premières coûteuses dont les cours sont appelés à fortement augmenter dans les prochaines années. Si la batterie du SUV électrique Mercedes EQC sera constituée à 60 % de nickel, à 20 % de manganèse et à 20 % de cobalt, la répartition de ces métaux sur la prochaine génération de pile devrait être de 90 / 5 / 5.

Galerie de photos

Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

Articles complémentaires :

Batteries : la pénurie de cobalt nuira-t-elle au véhicule électrique ?

Aux États-Unis, Daimler construit une usine de batteries pour sa gamme EQ

Batteries : Daimler choisit le chinois CATL et impose un approvisionnement éthique

Mercedes EQC : un premier pas dans le monde de l’électrique (+ photos)

Daimler : 1 milliard d’euros pour les batteries Lithium-Ion

Voiture électrique : Daimler resserre encore son calendrier