Batteries : la France veut créer une filière européenne dans les 10 ans

Publié le 08 octobre 2018 à 11h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Le gouvernement français veut contribuer à la création d’une filière batteries pour véhicules électriques en Europe

A l’heure où le Parlement européen a voté un objectif de 40 % de réduction des émissions de CO2 issues des véhicules particuliers et utilitaires d’ici 2030, le gouvernement français nourrit l’ambition de se doter d’une filière européenne de la batterie pour voitures électriques et hybrides rechargeables. Un sujet sur lequel l’Allemagne a déjà pris beaucoup d’avance.


20 % de réduction en 2025, 40 % en 2030 : la semaine passée, les députés européens ont voté une décision historique dans le domaine de la réduction des émissions de CO2 des voitures particulières (VP) et des utilitaires légers (VUL). Une décision qui contraindra les industriels du secteur automobile à électrifier l’ensemble de leurs gammes et qui dopera la demande en batteries destinées à stocker l’énergie électrique.

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Batteries asiatiques pour modèles européens

En France, si Renault a été pionnier sur le marché naissant des véhicules 100 % électriques, ses compatriotes Citroën et Peugeot commercialiseront en 2019-2020 leurs premiers modèles « zéro émission ». A commencer par le crossover urbain DS3 Crossback E-Tense à l’automne 2019 qui embarquera une pile Lithium-Ion dont les cellules seront fabriquées par le chinois CATL qui vient d’entamer les travaux de sa première usine européenne en Allemagne.

Les modèles hybrides rechargeables du groupe bénéficieront eux aussi de batteries asiatiques. Leader en Europe, Renault a sécurisé ses approvisionnements auprès du fournisseur LG Chem. Le sud-coréen a par ailleurs investit dans un site de fabrication de cellules pour batteries Lithium-Ion en Pologne tandis que ses compatriotes Samsung SDI, SK Innovation et Shinheung SEC ont opté pour la Hongrie.

Menacée, l’Allemagne va produire sur fonds publics ses batteries 

Airbus de la batterie tiré par l’Allemagne

Autant de fournisseurs asiatiques - avec le japonais Panasonic - qui ont profité des tergiversations des industriels européens mais aussi celles des politiques qui ont régulièrement appelés à la création d’un « Airbus de la batterie » pour contrebalancer leur hégémonie. Une situation qui a motivé François de Rugy, hier dimanche 7 septembre lors de l’émission Le Grand Jury RTL - Le Figaro - LCI, à déclarer qu’ « avec le gouvernement, nous voulons développer une vraie filière européenne de la batterie électrique d’ici à 10 ans ».

Une annonce bien tardive alors que l’Allemagne s’apprête à investir 1 milliard d’euros de fonds publics dans la construction de deux usines de batteries et a précisé son partenariat avec la Pologne pour créer un complexe industriel dans la région frontalière. Excédée par l’attentisme du secteur privé allemand - parmi lesquels les équipementiers Continental et R. Bosch -, la chancellerie a préféré investir dans la création d’une filière destinée à alimenter les centaines de milliers de véhicules électriques et hybrides rechargeables que les constructeurs nationaux livreront d’ici 2025.

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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