Poids-lourds : Bosch mise sur l’hydrogène pour les longs courriers

Publié le 21 septembre 2018 à 17h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Pour électrifier les poids-lourds long courrier, R. Bosch parie sur la pile à combustible (hydrogène) dont la chaîne de traction est jusqu’à 10 fois moins lourde que son équivalent à batteries

INNOVATION - Au salon IAA de Hanovre, l’équipementier allemand a dévoilé une gamme complète de produits et d’innovations destinés à soutenir les efforts d’électrification des constructeurs d’utilitaires et de camions. Et la pile à combustible (hydrogène) fait partie des solutions d’avenir sur lesquelles travaillent les ingénieurs de R. Bosch.


Restrictions de circulation dans les grands centres urbains et durcissement des normes antipollution : le marché des véhicules utilitaires et des camions est lui aussi soumis à des pressions réglementaires grandissantes. Le contraignant à s’adapter en électrifiant progressivement ses modèles.

Au salon IAA de Hanovre, les annonces se suivent et se ressemblent : Daimler finalise un tour de table d’un montant de 155 millions de dollars avec le californien Proterra, spécialiste du bus électrique, Hyundai révèle que 1 000 exemplaires de son nouveau camion à hydrogène seront livrés à la Suisse d’ici 2023 et MAN que chacun de ses modèles sera commercialisé dans une version « zéro émission » d’ici 2022.

 

E-Axle et essieu électrifié

Chez l’équipementier R. Bosch dont les produits pour utilitaires lourds et légers représentent déjà le quart de ses activités, les premières mondiales sont au nombre de trois. Avec sa technologie e-Axle d’abord, la firme de Stuttgart propose aux constructeurs de réduire considérablement le temps de développement d’un véhicule électrifié en proposant un bloc compact intégrant la transmission, l’électronique de puissance et le moteur. Modulaire, la solution peut délivrer de 50 à 300 kW de puissance et un couple maxi de 1 000 à 6 000 Nm.

Autre innovation : l’essieu électrifié pour semi-remorques. Constitué d’un moteur électrique et d’une batterie, le système récupère l’énergie cinétique lors des phases de décélération, la stocke dans la pile Lithium-Ion avant de la réinjecter dans le réseau électrique du tracteur en fonction de la demande. Une innovation qui, selon l’équipementier, pourra aussi équiper à terme des remorques existantes et faire économiser quelque 9 000 litres de gasoil, par an et par camion.

 

Pile à combustible avec Nikola Motors

Bosch a également conservé pour le salon de Hanovre la primeur de ses ambitions dans le domaine de l’hydrogène. Selon Markus Heyn, membre du conseil d’administration de l’équipementier, la chaîne de traction électrique à batteries n’est pas adaptée pour le transport long-courrier. Une technologie promue et développée par Tesla Inc pour ce type d’application via un réseau de Superchargeurs spécifiques mais considérée comme dix fois plus lourde et chère qu’une chaîne de traction à hydrogène (pile à combustible).

Nikola One : le poids-lourd électrique ouvre la voie du « zéro émission »

Développée en partenariat avec la start-up Nikola Motors basée à Salt Lake City (États-Unis), la technologie embarquera à bord d’un premier modèle de poids-lourd long courrier baptisé Nikola One. Un modèle qui, selon le constructeur, a déjà fait l’objet de quelque 30 000 précommandes outre-Atlantique. En parallèle, Bosch a noué un partenariat stratégique avec le britannique Ceres Power, spécialiste de la pile à combustible à oxyde solide (SOFC). Une pile qui n’embarquera pas à bord des camions mais fournira de l’énergie aux usines ou aux stations de charge pour véhicules électriques, indépendamment du réseau électrique.

Si l’équipementier prévoit qu’un utilitaire neuf sur quatre vendu à l’horizon 2030 sera électrique, ses équipes poursuivent leurs efforts de R&D pour améliorer encore la motorisation diesel qui, en 2025, devrait représenter 80 à 90 % de la flotte de camions en circulation sur la planète.

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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