Avec son véhicule électrique, Fisker perd de sa crédibilité au CES

Publié le 09 janvier 2018 à 17h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Dotée de portes papillon, la Fisker EMotion est animée par 4 moteurs électriques développant une puissance totale de 575 kW

Dotée de portes papillon, la Fisker EMotion est animée par 4 moteurs électriques développant une puissance totale de 575 kW

A Las Vegas, Fisker présentait le prototype de son véhicule électrique EMotion. Une berline aux lignes sculpturales offrant jusqu’à 650 km d’autonomie pour un ticket d’entrée de 129 000 dollars. Mais le jeune constructeur ne dispose encore d’aucun site de production et sa communication semble désormais disproportionnée par rapport à ses objectifs.

 

D’un constructeur à l’autre

Ce qui devait être la présentation officielle de sa première voiture électrique s’est transformé en une bien mauvaise opération de communication. Cinq ans après avoir liquidé le constructeur Fisker Automotive criblé de dettes, le designer danois présentait il y a quelques heures au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas le premier véhicule « zéro émission » de sa seconde structure baptisée Fisker Inc. Après plus d’une année parsemée d’annonces davantage destinées à faire grandir la notoriété de la marque qu’à informer précisément les potentiels clients sur les caractéristiques de sa future berline EMotion, le discours bien rodé d’Henrik Fisker a fini par perdre de sa superbe dans la « ville du péché ».

Fisker EMotion 

Incertitudes sur le calendrier

L’opération de décrédibilisation a débuté il y a quelques mois avec la multiplication d’annonces contraires au sujet de la disponibilité de sa batterie à l’état solide. Développée en partenariat avec la start-up Sakti3 dont Dyson a racheté les brevets – le britannique travaille au développement de son propre véhicule électrique –, la pile dont l’une des propriétés les plus intéressantes sera de stocker 2,5 fois plus d’énergie dans le même volume qu’un accumulateur Lithium-Ion ne devait initialement être produite en série qu’à l’horizon 2023. En quelques semaines, le calendrier a été mis à jour et l’échéance rapportée à 2020. Concernant les produits électroniques, les batteries solides signées Fisker pourront être intégrées aux smartphones et autres tablettes dès cette année.

 

A la recherche d’un site de production

Une technologie prometteuse sur le papier mais qui ne profitera pas aux clients de la berline EMotion qui, à son lancement, embarquera une batterie Lithium-Ion conventionnelle fournie par le sud-coréen LG Chem. Seconde déception : les premiers exemplaires du modèle ne seront livrés que fin 2019 – et en petite série – tandis que la localisation du site de production ne devrait être connue qu’au second semestre 2018. En attendant de démontrer sa capacité à produire véhicules et batteries, l’entreprise s’est contentée de dévoiler au CES un prototype de la berline et de souligner le raffinement ainsi que les nombreux équipements connectés de l’habitacle. Annoncé en 2016, le projet doit rapidement prendre le chemin de l’industrialisation, au risque de connaître un destin à la Quant dont le modèle électrique « carburant à l’eau salée » ne donne plus aucun signe de vie.

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Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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