Batterie : vers un recyclage de 95 % du cuivre, du cobalt et du nickel

Publié le 05 novembre 2018 à 15h00 | La rédaction | 3 minutes

L’allemand Audi et le belge Umicore vont développer un nouveau concept de recyclage de batteries pour véhicules électriques. Une démarche qui ouvre une potentielle réutilisation à l’infini des matériaux stratégiques issus des accumulateurs Lithium-Ion.


Audi et Umicore ont achevé avec succès la première phase de leur coopération dans la recherche sur le recyclage des batteries. Lors d’essais en laboratoire, ils ont en effet mis en évidence que plus de 95 % du cuivre, du cobalt et du nickel des piles lithium-ion peuvent être récupérés pour une réutilisation dans des batteries de traction neuves.

« Nous voulons être pionniers et promouvoir les processus de recyclage », s’est félicité Bernd Martens, membre du directoire responsable des achats et de l’informatique chez Audi. Le responsable par ailleurs de souligner qu’il s’agit d’un « élément de notre programme de réduction des émissions de CO2 dans les achats ».

Réduire les cycles de livraison des batteries

Pour Audi, les recherches sur le recyclage des batteries lithium-ion et la réutilisation d’un maximum des matériaux qui les composent fait donc partie d’une démarche qui vise à mettre sur le marché des modèles à faibles émissions polluantes avec un impact sur l’environnement relativement traçable.

Une démarche qui vise aussi, et surtout, une plus grande sécurisation dans l’approvisionnement en matières premières stratégiques, - le nickel et le cobalt, outre qu’ils sont des composantes clés pour les piles Lithium-ion, demeurent difficiles d’accès -, une meilleure sécurisation qui devrait à terme permettre de réduire les cycles de livraison de celles-ci, cycles pouvant être à l’origine de « goulet d’étranglement » dans une production en grande série de véhicules électriques.

Banque de matières premières

Après avoir réussi à montrer - en condition de laboratoire - qu’il était possible de récupérer 95 % des éléments précieux contenus dans les cellules de batteries, les deux partenaires envisagent maintenant de tester en conditions réelles la pertinence, notamment d’un point de vue économique, de récupérer ces matériaux avec une approche dit en cycle fermé.

Dans un tel cycle, les éléments de valeur issus des batteries en fin de vie seront injectés dans des batteries neuves. Puis lorsque celles-ci seront à leur tour en fin de cycle, leurs matériaux seront eux aussi récupérés, et ainsi de suite.

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Une approche qui sera inaugurée avec les batteries du nouveau SUV Audi e-tron, scénario qui ouvre une potentielle réutilisation à l’infini des matériaux stratégiques. Mais encore faut-il montrer que ce processus préserve un degré élevé de pureté aux ressources réutilisées, ressources qui peuvent ainsi servir de véritable banque de matières premières.

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