M. Duesmann, PDG d’Audi : "Je suis reconnaissant que Tesla existe"

Publié le 28 juillet 2020 à 08h55 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Dans une interview, le PDG d’Audi a admis que la puissance d’innovation de Tesla a été sous-évaluée

Dans une interview, le PDG d’Audi a admis que la puissance d’innovation de Tesla a été sous-évaluée

Engagé dans un ambitieux plan d’électrification dans lequel les voitures électriques et hybrides rechargeables devront représenter 40 % de ses ventes en Europe d’ici 2025, Audi reconnaît par la voix de son PDG Markus Duesmann avoir « deux ans de retard sur Tesla ».


Après avoir installé une chaîne de traction hybride rechargeable sur sa compacte A3 (essence-électrique) puis son gros SUV Q7 (diesel-électrique), Audi lançait au printemps 2019 son premier véhicule 100 % électrique, non sans avoir dû repousser sa présentation à San Francisco (Californie) à la suite de l’arrestation de son PDG Rupert Stadler, empêtré dans le scandale des moteurs truqués.

 

Projet Audi Artemis 2025

Depuis, une gamme complète et renouvelée de modèles hybrides rechargeables a vu le jour (Q5, A6 berline et break Avant, A8) de même qu’un second véhicule électrique, l’e-tron Sportback, déclinaison coupé du SUV.

La firme aux anneaux entrelacés s’est même offert le luxe de doper l’autonomie de ce dernier, via un passage en concession et non à distance comme le propose le concurrent américain Tesla.

Markus Duesmann, transfuge de BMW, a pris la tête du constructeur en avril 2020 avec pour mission d’en faire le pionnier du groupe Volkswagen en matière de mobilité électrique. En témoignent le projet Artemis qui doit déboucher sur un véhicule électrique hautement efficient dont la mise sur le marché est programmée pour 2025 ou encore le projet d’infrastructure de charge à haute puissance réservée aux seuls conducteurs de modèles à batteries Audi et Porsche.

Audi : 30 modèles électrifiés et 9500 suppressions de postes d’ici 2025 

« Tesla a deux d’avance sur la concurrence »

Dans une interview accordée au quotidien économique allemand Handelsblatt daté du 23 juillet, l’ingénieur a admis que la puissance d'innovation de Tesla « n'avait pas été correctement évaluée ». En tant que promoteur de la mobilité électrique, il est « reconnaissant que Tesla existe ». Mais de souligner qu’il y a une différence « que vous partiez de zéro ou que vous transformiez un groupe comme Volkswagen avec plus de 640 000 salariés ».

Et M. Duesmann de confier que l’un des premiers avantages concurrentiels de la firme de Palo Alto née en 2003 au cœur de la Silicon Valley réside dans la maîtrise du « sujet des ordinateurs et de l'architecture logicielle. Là, les Californiens ont certainement deux ans d'avance. »

« Cela s'applique également à la conduite automatisée. Cependant, nous prenons notre tâche très au sérieux dans ce domaine », souligne le patron de la firme d’Ingolstadt. « Lorsque nos clients lâchent le volant, c'est une grande responsabilité. Il est hors de question de travailler avec des versions bêta ou des promesses ici. »

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Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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