Gigafactory : la Norvège pourrait accueillir la prochaine usine de batteries

Publié le 21 août 2019 à 07h02 | Fabrice SPATH | 3 minutes

D’une capacité annuelle de 32 GWh, le site norvégien de Rana doit être le premier d’un ensemble de 10 usines scandinaves de production de batteries

D’une capacité annuelle de 32 GWh, le site norvégien de Rana doit être le premier d’un ensemble de 10 usines scandinaves de production de batteries

Premier marché automobile pour la voiture électrique sur le Vieux Continent, la Norvège pourrait accueillir un site de production de batteries d’une capacité annuelle de 32 GWh. Porté par la start-up Freyr, le projet veut séduire les constructeurs et nécessitera un investissement initial de 2 milliards d’euros.


Si le désert du Nevada, aux États-Unis, accueille depuis 2017 la Tesla Gigafactory 1, les programmes d’usines de production de cellules et de batteries se multiplient dans les principaux marchés automobiles de la planète.

Le leader mondial CATL agrandit ainsi son principal site en Chine et ouvrira l’an prochain sa première unité d’assemblage sur notre continent, en Allemagne. Tesla poursuit la construction de sa Gigafactory 3 à Shanghai. Les sud-coréens LG Chem, SK Innovative ou encore Samsung SDI ont tous investi dans des capacités de production en Europe centrale. Et le consortium suédois Northvolt ambitionne de produire ses premières cellules en 2021.

 

Une usine alimentée par un parc éolien

Dernier exemple en date concernant la course au gigawattheure (GWh) engagée par les industriels en réponse à la demande exponentielle en batteries Lithium-Ion pour voitures électriques et hybrides rechargeables : la jeune société Freyr - du nom de l’un des principaux dieux de la mythologie nordique - s’est mise en quête de fonds afin de construire une usine de cellules d’une capacité annuelle de 32 GWh à Rana, au nord de la Norvège.

Les cellules Lithium-Ion, pour lesquelles Freyr a l'intention d'acquérir les droits sur une technologie de batterie existante, conviennent au marché automobile ainsi qu'aux applications maritimes et de stockage d’énergie stationnaire.

Selon l’agence Bloomberg, Freyr estime à 40 milliards de couronnes (soit 4 milliards d’euros) le montant de son premier projet. Pour réduire d’environ un quart la consommation énergétique nécessaire à la production de cellules, l’entreprise ambitionne également de construire un parc éolien de 600 MW.

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Un projet de 10 usines en Scandinavie

Selon le premier calendrier optimiste de l’entreprise, la production pourrait démarrer en 2023. Le site de Rana constituerait ainsi la première pierre d’une véritable « ceinture de batteries nordique » comprenant au moins dix usines, dont quatre sur le seul territoire norvégien.

Freyr se heurte toutefois à plusieurs obstacles : la commune de Rana n’a pas encore délivré de permis de construire. En outre, la société négocie toujours avec les autorités et les éleveurs de rennes locaux avant de déployer le parc éolien situé sur une montagne proche dans les communautés de Rana et de Nesna. Là encore, l'issue est incertaine.

Et concernant les droits ou les licences d’exploitation de la technologie batterie, ces derniers doivent encore être acquis pour un montant non spécifié. Pour financer la première tranche de son projet d’un montant de 16 à 18 milliards de couronnes - soit 1,8 milliards d’euros -, la start-up espère pouvoir attirer des constructeurs automobiles mais aussi des entreprises énergétiques et industrielles du royaume scandinave.

Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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