Voiture hybride : les idées reçues repoussent la décision d’achat

Publié le 09 février 2021 à 10h50 | Mathieu PARAIN | 3 minutes

Si une majorité d’automobilistes français estiment que leur prochaine voiture sera hybride, ils sont 44 % à penser qu’il s’agit d’un « saut dans l’inconnu »

ÉTUDE - Une récente enquête menée auprès d’automobilistes français révèle que si 53 % d’entre eux estiment que leur prochaine voiture sera probablement hybride, leur méconnaissance des spécificités techniques de la double motorisation et le trop-plein d’informations nuisent à la rapidité du processus d’achat.


Si les études destinées à démontrer l’efficience des motorisations hybrides sont régulièrement publiées - à l’image de celles menées par Toyota en France et en Italie -, elles ne sont que rarement ouvertes au grand public en ce qui concerne les motivations des futurs acheteurs. Engagé dans un ambitieux plan d’électrification de ses modèles, Honda a mandaté la société Kantar spécialisée dans les études de marché afin de mieux comprendre les ressorts de l’acte d’achat d’un véhicule hybride.

 

Trop-plein d’informations techniques

Sur les 1 000 automobilistes français interrogés - dont 200 conduisent déjà une hybride -, 53 % d’entre eux estiment que leur prochaine voiture sera probablement animée par une double motorisation. Parmi les actuels propriétaires de modèles diesel et essence, une large part (69 %) estiment toutefois ne pas en savoir assez pour franchir le pas. Une méconnaissance concernant notamment le fonctionnement de la chaîne de traction, la consommation réelle ou encore la disponibilité du mode électrique qui explique en partie le long processus d’achat (9 mois) d’une hybride dans l’Hexagone.

Selon le professeur Ivo Vlaev, professeur en sciences du comportement à la Warwick Business School (Coventry et Londres), le décalage entre les ambitions écologiques des automobilistes français et leurs actes lors de l’acquisition d’une nouvelle voiture s’explique « par la densité des informations. Nous sommes tous assaillis par une grande quantité d'informations, pouvant engendrer une saturation. »

« Même si l'on ressent le besoin naturel de tout évaluer avant de prendre une décision importante comme l’achat d’une voiture, ce besoin est difficile à satisfaire, et cela nous amène à renoncer et à privilégier une décision facile et rassurante. Ici, la décision rassurante est d’opter pour une autre voiture essence ou diesel, car nous en avons déjà acheté une. »

ÉTUDE - La voiture hybride, nouvelle star des intentions d’achat 

L’avis de la rédaction

Si les idées reçues sur les véhicules électriques forment une longue liste que les conseillers commerciaux en concession, les constructeurs au travers de leurs campagnes de communication, les journalistes mais aussi les propriétaires eux-mêmes de modèles « zéro émission » doivent régulièrement déconstruire, les a priori sur la voiture hybride pourtant installée dans le paysage automobile depuis bien plus longtemps et véritablement démocratisée par le lancement en 2012 de la Toyota Yaris HSD sont tout aussi nombreux.

À commencer par l’autonomie d’un véhicule à double motorisation qui préoccupe 70 % des conducteurs de véhicules diesel ou essence. Une méconnaissance qui, selon l’enquête commanditée par Honda, nuit au développement du marché des véhicules à faibles émissions de CO2, 44 % des automobilistes interrogés considérant l’achat d’un tel modèle comme un « saut dans l’inconnu ». Formation des forces de vente, pédagogie au travers des campagnes de communication constituent donc autant de leviers pour rassurer les consommateurs et accélérer le processus d’achat.

Mathieu PARAIN

Passionné par les motorisations alternatives et attentif à l’impact des normes d’émissions sur le secteur automobile, Mathieu a débuté sa carrière de journaliste en Suisse avant de rejoindre la place de marché dédiée aux véhicules électriques et hybrides.



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