Robots-taxis : après Ford, Tesla révolutionnera-t-il le secteur automobile ?

Publié le 23 avril 2019 à 08h17 | Mathieu PARAIN | 3 minutes

À l’occasion de la journée de la Terre, Elon Musk a présenté hier à ses investisseurs sa nouvelle stratégie destinée à faire passer Tesla du statut de constructeur automobile traditionnel à un opérateur de « robots-taxis », électriques et autonomes. Les premiers véhicules seront disponibles dès 2020 aux États-Unis.


Début avril, la firme de Palo Alto lançait outre-Atlantique une offre de location longue durée (LLD) sur sa familiale Model 3. Dépourvue d’option d’achat en fin de contrat, l’offre de leasing doit officiellement lui permettre de constituer une flotte de véhicules destinés à son futur service de « robots-taxis » dont les premières unités seront opérationnelles dès l’an prochain.

 

Une flotte de « robots-taxis » autonomes

Hier lundi 22 avril, le directeur général de Tesla Inc a réitéré une déclaration qu'il avait faite en janvier, affirmant que toutes ses voitures assemblées depuis la fin 2018 seront dotées de la fonction « conduite entièrement autonome » au second trimestre 2020. Il avait également confié que les modèles S et X seront équipés de la nouvelle puce « Full Self-Driving » à compter de février, la Model 3 suivant le même chemin en mars.

Lors de sa présentation aux investisseurs, Elon Musk a reconnu que pour offrir une autonomie totale aux conducteurs, il devra obtenir une autorisation réglementaire, mais s’est dit convaincu que la société disposera d’une première flotte dès l'année prochaine.

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Les propriétaires pourront eux aussi partager leurs voitures sur le réseau Tesla lorsqu’ils ne les utiliseront pas. M. Musk a estimé qu'une voiture du futur réseau aura un taux d'utilisation jusqu'à trois fois supérieur à celui d'une voiture privée non partagée.

 

« Henry Ford Moment »

Mark Boyadjis, analyste principal chez IHS Markit, a qualifié ce changement de « moment Henry Ford ». Un changement radical qui permettra aux acheteurs de choisir entre la propriété et l’usage d’un véhicule électrique et autonome - réservé via une application dédiée où Tesla prélèvera une commission - dont le tarif sera équivalent à 18 cents le mile, soit 10 cents d’euros le kilomètre.

Actuellement, les clients peuvent acheter les modèles Tesla sans avoir à payer pour l'option capacité de conduite entièrement autonome. Cependant, M. Musk a déclaré qu'à partir de lundi, l'entreprise commencerait à pousser plus loin la fonctionnalité. Actuellement, il en coûte 5 300 euros de plus, et la société affirme que cela coûtera 7 400 euros si l’option est activée après l'achat.

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Toutes les voitures construites depuis 2016 disposent de 8 caméras, de 12 capteurs à ultrasons et d’un radar avant pour faire fonctionner le système. La puce informatique principale de l’AutoPilot dans les voitures plus anciennes n’est pas assez rapide pour offrir une autonomie complète, bien que les modèles du millésime 2016 soient compatibles avec la nouvelle puce.

Mathieu PARAIN

Passionné par les motorisations alternatives et attentif à l’impact des normes d’émissions sur le secteur automobile, Mathieu a débuté sa carrière de journaliste en Suisse avant de rejoindre la place de marché dédiée aux véhicules électriques et hybrides.



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