Quotas électriques : en Chine, Toyota échappe aux sanctions en s’alliant à Singulato

Publié le 06 mai 2019 à 07h33 | La rédaction | 3 minutes

Le groupe Toyota s'allie avec la jeune pousse chinoise Singulato. Objectif : éviter les pénalités financières liées aux quotas de vente de véhicules électriques mis en place en début d'année en Chine.

 

Toyota a récemment signé un accord avec la start-up chinoise Singulato pour bénéficier notamment de droits préférentiels permettant d’acheter des « crédits verts » dans le cadre de la mise en place en Chine de quotas en faveur des véhicules entièrement électriques et hybrides rechargeables.

En contrepartie, Singulato obtient du constructeur japonais une licence pour utiliser son fameux modèle eQ, mini-voiture entièrement électrique 3+1 places, concurrente de la Smart Fortwo EQ qui sera retirée du catalogue nord-américain en fin d’année. Un véhicule qui pourra dorénavant servir de base aux futures voitures "zéro émission" du jeune groupe chinois.

Adapter la Toyota eQ au goût de la clientèle chinoise

Pour la firme de Nagoya, il s'agit là de son premier accord du genre avec une entreprise originaire de l'ancien Empire du Milieu. « Nous produisons des voitures depuis un siècle, mais cela ne doit pas nous empêcher de rester humbles face aux nouveaux entrants », a déclaré un responsable de Toyota, commentant le nouvel accord. « Avec l’électrique, les véhicules autonomes et les services de mobilité qui bouleversent le secteur, les pratiques anciennes doivent être revues », a-t-il par ailleurs ajouté.

 « Cet accord nous permet d’économiser du temps et de l’argent pour développer une voiture fiable et nous concentrer ce sur quoi nous excellons », a souligné pour sa part Shen Haiyin, Directeur Général de Singulato. Concrètement, ce dernier envisage d'adapter le design de l'eQ aux préférences chinoises, mais aussi de le doter d'une autonomie beaucoup plus importante, entre 250 et 300 km sur une seule charge. Autonomie qui fut l'un des points noirs de l'eQ, et qui a contribué à écourter sa carrière.

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Retard pris sur l’électrique et l’hybride rechargeable

La version eQ de Singulato sera par ailleurs connectée et proposera des fonctions de conduite autonome annonce d'ores-et-déjà le constructeur, qui prévoit un lancement du véhicule d'ici 2021 pour un tarif d'accès à moins de 15 000 euros. Fondée en 2014, la start-up chinoise est soutenue par le géant américain de l'informatique Intel et le groupe de négoce japonais Itochu. Elle fait partie de la cinquantaine de jeunes pousses chinoises spécialisées dans les véhicules électriques qui tentent de tirer leur épingle du jeu dans un marché hautement concurrentiel.

Cet accord avec Singulato témoigne de la faiblesse actuelle de l'offre tout-électrique et hybride rechargeable de Toyota. Un accord qui semble sous contrainte alors que le Japonais avait déclaré il y a quelque temps qu'il serait en mesure d'atteindre ses quotas chinois sans devoir acheter de crédits auprès d'un autre constructeur. Pour rappel, le groupe a également accepté de produire et de commercialiser une voiture électrique pour GAC Motor, ce qui devrait lui permettre de générer des crédits verts sur le plus grand marché automobile mondial.

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