Essai BMW i3 électrique : nouveau paradigme (+ photos)

Publié le 17 avril 2016 à 11h57 | Jean-Christophe LEFEVRE | 5 minutes

Avec son prolongateur d’autonomie, la BMW i3 offre une autonomie totale réelle supérieure à 300 km

Outre-Rhin, du côté de la Bavière, BMW s'est lancé dans la voiture électrique avec ses originales i3 et i8. Si la première est à ranger du côté des supercars inaccessibles ou presque, la citadine polyvalente i3 mérite que l’on s'y attarde, tant du point de vue de sa motorisation électrique à prolongateur d’autonomie que sur le plan du design. En effet, prenant à contre-pied la concurrence, BMW a entièrement développé une nouvelle voiture avec son architecture et sa plateforme originales, en plus d’un style assez étonnant pour ses 4 mètres de longueur (pour 1,58 m de hauteur). Essai dans la circulation parisienne par Jean-Christophe Lefèvre.

 

Citadine électrique et performante

Le designer français Benoît Jacob, maître d'œuvre de la gamme « i », signe un style original et élégant, y compris pour l'habitacle dont sièges et planche de bord renouent avec une certaine pureté d’inspiration scandinave. La structure est donc en aluminium avec une carrosserie plastique renforcée en fibre de carbone, gage de légèreté.

Côté motorisation, cette i3 est plutôt puissante : 125 kW, soit pas moins de 170 ch et 250 Nm assurant un 0 à 100 km/h en 9,6 secondes et une vitesse maxi de 150 km/h. Cette i3 ne fait pas tâche dans la gamme BMW qui a souvent une vocation sportive et reste fidèle à la propulsion. On retrouve donc le moteur électrique synchrone à aimants permanents sur l'essieu arrière et qui tire son énergie du pack de batteries Lithium-Ion d’une capacité de 18,8 kWh logé sous le plancher. Mais cette puissance n'est pas réellement disponible en continu car le bloc électrique ne fournit ces 170 ch qu’en crête. La puissance retombe vite à 136 ch (100 kW) et même 100 ch (75 kW) en continu.

 

Le confort, c’est économique

Une valeur largement suffisante pour circuler dans le flot des voitures thermiques sans jamais renoncer à une forte accélération au démarrage ou une capacité de reprise assez étonnante. Lors de nos essais, nous n’avons jamais été pris de court pour effectuer un dépassement ou laisser sur place une voiture sportive de marque concurrente … A l’usage, nous avons même fini par nous lasser de ces performances quasiment trop brutales à chaque enfoncement de la pédale d’accélérateur. Pour une conduite plus souple, plus reposée et plus conforme à une voiture électrique, la position Eco Pro+ du sélecteur de mode de conduite se révèle la plus agréable (réponse à l’accélérateur moins franche). En plus d’être celle qui vous amènera le plus loin en mode 100 % électrique mais avec une vitesse maxi limitée à 90 km/h, suffisante en utilisation urbaine ou périurbaine.

 

Moins anxiogène avec le « range extender »

Car l'intérêt de cette BMW i3, c'est son option avec prolongateur d'autonomie : un bicylindre moto à essence de 647 cm3 de 34 ch assurant la recharge mais n'entraînant jamais les roues. Ce « range extender » ajoute une autonomie de 170 km en plus des 190 km standard selon la norme NEDC. Dans la « vraie vie », l'autonomie 100 % électrique est de 150 km, c'est honorable, et le moteur thermique permet d'ajouter encore 150 km au maximum. Ce qui est vraiment très appréciable. En effet, lors de nos essais « au quotidien », nous n’avons pas réellement fait attention à l’autonomie et c’est une très bonne chose ! Ce qui nous a valu, lors d’un retour tardif du centre de Paris, de constater que le moteur thermique s’était mis en route pour nous permettre de regagner tranquillement notre banlieue profonde … Une vingtaine de kilomètres en mode hybride, c’est l’angoisse en moins, le confort en plus.

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Evidemment, le plus logique et le plus raisonnable avec une voiture électrique, quelle qu’elle soit, est de recharger la batterie sur une prise électrique et non pas avec un générateur embarqué fonctionnant au super ! Ici, la batterie consomme 12,9 kWh pour 100 km et BMW propose bien entendu une borne de recharge résidentielle (Wallbox) délivrant jusqu’à 7,4 kW de puissance en courant alternatif (230V, 32A, temps de charge de 3 heures) pour un montant de variant de 1 026 à 1 610 euros. Les câbles de recharge publique (type 2 ou 3) sont aussi en option à 260 euros. Concernant la charge rapide (en option) sur une borne publique au standard allemand CCS (50 kW, courant continu), elle permettra de faire le plein de votre BMW i3 en moins de 30 minutes (à 80 % de sa capacité).

Le constructeur premium reste donc fidèle à son positionnement tarifaire avec un accès à la gamme à 35 490 euros (29 190 euros, bonus de 6 300 euro déduit) et à 39 990 euros avec le prolongateur d'autonomie (33 690 euros bonus déduit). Le bilan est positif et comme BMW promet pour le second semestre une nouvelle version de sa batterie qui autorisera une autonomie de moitié supérieure (lire notre article), on pourra donc miser sur 250 km de réserve en mode Eco Pro+ électrique, c’est rassurant.

BMW i3 Range Extender

Electrique + prolongateur autonomie

Moteur électrique

125 kW/170 ch

Couple

250 Nm

Moteur thermique

25 kW/34 ch

Batterie

22 kWh (360 V)

Consommation électrique

13,5 kWh/100 km

Consommation carburant

0,6 l/100 km

Émissions de CO2

13 g/km

Autonomie (UE)

170 km

Autonomie constructeur (Eco Pro+/Sport)

240/340 km

Vitesse maxi

150 km/h

0 à 100 km/h

7,9 s

80-120 km/h

5,5 s

Poids à vide mini

1 315 kg

Charge utile

415 kg

Coffre (l)

260/1 100

L x l x h (mm)

3 999 x 1 775 x 1 578

À partir de (€ TTC)

35 490

Galerie de photos

Les plus

  • performances et comportement dynamique
  • originalité du range extender
  • réelle autonomie
  • fabrication soignée

Les moins

  • design par trop original
  • moteur brutal en mode Sport
  • prix élevé avec le range extender
  • sellerie trop ferme

Jean-Christophe LEFEVRE

Journaliste auto depuis plus de 30 ans, sa passion c'est le journalisme sous toutes ses formes. Essayeur attitré des lecteurs de l'Auto-Journal, du Monde et du Figaro, cet « auto addict » a aussi copiloté le site éponyme et écrit aujourd'hui pour Breezcar, Silver Age et la presse auto pro.



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