ESSAI - BMW 740e : l’hybride de la seconde chance (+ photos)

Publié le 29 août 2016 à 09h00 | Mathieu PARAIN | 5 minutes

Quatrième modèle hybride rechargeable de la gamme iPerformance, la BMW 740e est déclinée en versions courte à propulsion et longue à traction intégrale

Quatrième modèle hybride rechargeable de la gamme iPerformance, la BMW 740e est déclinée en versions courte à propulsion et longue à traction intégrale

Six ans après le lancement de la BMW Série 7 ActiveHybrid à double motorisation hybride essence-électrique, la firme de Munich commercialise la version hybride rechargeable de son vaisseau amiral. Baptisée BMW 740e, la dernière-née de la gamme iPerformance offre une autonomie de 35 km en mode électrique et une consommation réelle contenue à 6,5 l/100 km. Premier essai à son volant en Bavière.

 

Le meilleur de deux mondes

Avec l’arrivée de cette 740e, BMW continue de convertir une part croissante de sa gamme à l’hybride rechargeable. Initiée par la supercar BMW i8, la révolution a touché la gamme conventionnelle avec la conversion du SUV X5, du monospace compact Série 2et de la berline Série 3 à la technologie eDrive. Pour répondre au mieux aux contraignantes normes antipollution édictées par les régulateurs, le constructeur allemand mise sur cette motorisation qui allie le meilleur de deux mondes, celui de l’hybride « classique » et celui du 100 % électrique incarné à Munich par la citadine BMW i3.

Lancée au printemps 2010, la variante hybride conventionnelle de la BMW Série 7 a donc logiquement droit à une descendance. Mais contrairement à cette première mouture qui faisait la part belle à la puissance (465 ch) et avait droit à un malus de 1 600 euros, la seconde mise davantage sur l’efficience et aura droit à un bonus « écologique » de 1 000 euros. Destinée essentiellement au marché nord-américain, l’ActiveHybrid associait un gros V8 à un petit moteur électrique de seulement 20 ch dont l’objectif était de réduire les émissions de CO2. Sur la nouvelle BMW 740e, point de noblesse : le vaisseau amiral reprend le 4 cylindres essence inauguré par le BMW X5 xDrive40e.

BMW 740e 

Autonomie de 35 km

Pour répondre aux nouvelles normes, la firme à l’hélice a donc abandonné la technologie ActiveHybrid sur ses Séries 3, 5 et 7 au profit de l’hybride rechargeable. Pour l’occasion, la nouvelle BMW Série 7 adopte un 4 cylindres 2.0 l essence biturbo de 258 ch associé à un bloc électrique de 113 ch logé en sandwich dans la boîte de vitesses automatique à 8 rapports. En puissance cumulée, le groupe motopropulseur développe 326 ch et un couple maximal de 500 Nm. Une cavalerie largement suffisante pour mouvoir les 1 896 kg du vaisseau amiral mais inférieur aux 450 ch de la concurrente Mercedes-Benz Classe S 500e.

Alimenté par une batterie Lithium-Ion d’une capacité de 9,2 kWh (7,4 kWh utiles) logée sous les sièges arrière, le moteur électrique offre une autonomie moyenne de 35 km sur cette seule énergie (jusqu’à la vitesse de 140 km/h). Rechargeable en 3h45 sur une prise de courant standard, l’accumulateur peut également faire le plein en 2h45 sur une borne de recharge « normale » 3 kW, à domicile (maison individuelle ou copropriété en faisant valoir son droit à la prise) ou sur les quelque 10 000 bornes de recharge installées en France sur la voie publique.

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Propulsion ou transmission intégrale

Au volant, la BMW Série 7 hybride rechargeable distille une excellente douceur de fonctionnement grâce à boîte auto et ses 3 modes de conduite : « auto eDrive » pour gérer de manière automatique et efficiente le fonctionnement des deux motorisations, « max eDrive » pour une conduite électrique jusqu’à la vitesse maximale de 140 km/h (contre 125 km/h sur le reste de la gamme iPerformance) et « Battery Control » pour maintenir la capacité de la batterie – et donc l’autonomie – afin de pouvoir rouler à nouveau en tout électrique par la suite (en centre-ville par exemple).

Avec un couple de 500 Nm, les accélérations sont toniques et linéaires. Le 0 à 100 km/h est exécuté en seulement 5,4 secondes et la vitesse de pointe culmine à 250 km/h. Sur route, les suspensions pneumatiques filtrent à merveille les imperfections et l’excellente isolation phonique de ce salon mobile transformera les longs parcours en sinécure. Sur les variantes L à empattement long, la BMW 740e bénéficie d’une transmission intégrale xDrive très utile en conditions hivernales. Les versions « classiques » restent quant à elles de simples propulsions (roues arrière).

BMW 740e 

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Cinquième modèle hybride rechargeable du constructeur, la BMW 740e offre un excellent compromis entre technologie, puissance, émissions et consommations. Moins glouton qu’une Classe S 500e animée par un V6 essence, le vaisseau amiral à l’hélice bénéficie également d’un mode électrique dont est dépourvu la Lexus LS 600h à motorisation hybride conventionnelle. Sur la petite centaine de kilomètres parcourus à son volant, la Série 7 s’est contentée de 8 l/100 km en conduite plutôt dynamique. Dans la vraie vie, et à condition de recharger la batterie, la consommation devrait s’établir aux alentours de 6,5 l/100 km.

Côté émissions, la BMW 740e se contente de 45 à 55 g de CO2 émis par km (suivant les versions). Une performance qui lui ouvre le droit à un bonus « écologique » de 1 000 euros et à un hypothétique « super bonus » de 2 500 euros (sous conditions). Quant aux entreprises, elles bénéficient d’une exonération totale de la taxe sur les véhicules de société (TVS). Reste deux faiblesses sur ce tableau quasi idyllique : le volume du coffre et la capacité du réservoir. En logeant la batterie Lithium-Ion sous les sièges arrière, le réservoir d’essence a été réduit à 46 l et a dû être installé sous le plancher du coffre. Résultat : son volume perd 95 l à 420 l.

Elitiste, la BMW Série 7 l’est également dans cette version hybride rechargeable. Décliné en trois finitions – Base, Exclusive et M Sport –, le vaisseau amiral démarre à 93 300 euros (hors bonus) en version 740e et à 104 800 euros (hors bonus) en version longue 740Le xDrive à transmission intégrale. En attendant la BMW Série 5 électrifiée dont les tarifs seront plus « abordables », les amateurs de grandes berlines associant sportivité et faibles émissions pourront se tourner dès 2017 sur la nouvelle Porsche Panamera S E-Hybrid.

Galerie de photos

Les plus

  • agrément de conduite
  • autonomie électrique
  • fiscalité avantageuse

Les moins

  • tarifs stratosphériques
  • volume du coffre
  • capacité du réservoir
Mathieu PARAIN

Mathieu PARAIN

Passionné par les motorisations alternatives et attentif à l’impact des normes d’émissions sur le secteur automobile, Mathieu a débuté sa carrière de journaliste en Suisse avant de rejoindre la place de marché dédiée aux véhicules électriques et hybrides.

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