Électriques : où sont passées les surprimes des constructeurs ?

Publié le 14 janvier 2019 à 15h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

DECRYPTAGE - Révélées fin octobre 2018, les discussions engagées entre les constructeurs et le gouvernement au sujet de la création d’une surprime ont rarement été suivies en ce début d’année par la mise en œuvre de coups de pouce financiers à destination des acheteurs de modèles électriques ou hybrides.


La surprime financée par les constructeurs suivra-t-elle le chemin de l’échec de la restauration du bonus « écologique » en faveur des véhicules hybrides rechargeables ? À en croire le peu de communication qui entoure cette nouvelle aide à l’achat - complémentaire au bonus et à la prime à la conversion -, le dispositif sera mis en œuvre de façon hétérogène chez les filiales des groupes automobiles.

 

Obligatoire en Allemagne, optionnel en France

Contraints par le gouvernement allemand dans le cadre du règlement du scandale du Dieselgate, l’ensemble des constructeurs - locaux et étrangers - versent jusqu’à 10 000 euros pour l’achat d’un véhicule neuf.

En France pourtant, le représentant d’une marque asiatique nous confiait en décembre, au lendemain d’une réunion organisée à la hâte par le ministère des Finances, que la création d’une aide financée par les industriels serait décidée en petit comité, entre l’exécutif et les constructeurs nationaux.

Et de prédire que si un tel dispositif venait à être créé, il ne serait soumis à aucun barème ni aucune mesure contraignante.

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Nissan et Toyota, les plus généreux

Une analyse qui, au vu des sites internet des constructeurs de ce début d’année, s’avère pertinente. Seul Nissan, le bon élève, double la prime à la casse pour l’achat d’une compacte électrique LEAF.

De son côté, Toyota, leader mondial de la motorisation hybride, poursuit son programme « Prime à l’hybride » à destination de sa gamme essence-électrique. Chez BMW, la citadine i3 bénéficie d’une aide à la reprise d’un montant de 1 500 euros.

Chez le sud-coréen Hyundai qui dispose d’une large gamme de véhicules à faibles émissions, les versions hybride et hybride rechargeable de la compacte IONIQ ont droit à un « Eco-Avantage » de 2 000 euros tandis que le crossover électrique Kona ne bénéficie d’aucune aide supplémentaire.

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Aucune aide supplémentaire chez Renault et Kia

Volkswagen remet au goût du jour la reprise Argus plus sur l’ensemble de sa gamme. Ainsi, la firme de Wolfsburg verse 4 000 euros pour l’achat d’une Golf, électrique ou thermique.

Chez Kia, la gamme Niro qui se décline désormais en trois motorisations - hybride, hybride rechargeable et électrique - ne bénéficie d’aucune aide à la reprise.

Même constat chez Renault, leader du marché électrique en France et en Allemagne, qui se contente d’annoncer parmi ses offres du moment un bonus de 6 000 euros et une éventuelle prime à la conversion de 2 500 euros … versés par le gouvernement.

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Cumulable avec la prime à la conversion

Mis à jour en ce début d’année, le dispositif de prime à la conversion offre jusqu’à 2 500 euros aux acheteurs d’un véhicule électrique ou hybrides rechargeable. Voire même 5 000 euros sous conditions de ressources et d’un kilométrage annuel supérieur à 12 000 km. À condition que ces derniers émettent moins de 50 g de CO2 / km et offrent une autonomie supérieure à 40 km en cycle urbain WLTP.

Les bénéficiaires devront mettre en destruction un véhicule essence dont la première mise en circulation est antérieure au 1er janvier 1997 ou diesel (avant 2001 pour les ménages imposables, avant 2006 pour les ménages non-imposables).

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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