D’ici 2035, la SNCF veut remplacer ses trains diesel par de l’hydrogène

Publié le 09 septembre 2019 à 07h07 | La rédaction | 3 minutes

D’ici 15 ans, la SNCF ambitionne de remplacer ses trains diesel par des trains électriques alimentés à l’hydrogène (pile à combustible)

D’ici 15 ans, la SNCF ambitionne de remplacer ses trains diesel par des trains électriques alimentés à l’hydrogène (pile à combustible)

La SNCF annonce son intention de commander des trains régionaux à hydrogène auprès du constructeur Alstom. Le groupe public vise une mise en circulation des premiers exemplaires d’ici deux ans.

« On va signer un contrat pour construire une quinzaine de trains à hydrogène » avec l’aide de l’Etat et de six régions françaises, a en effet fait savoir Guillaume Pepy, le patron du groupe public de transport ferroviaire, interrogé récemment sur les chaînes RMC et BFMTV.

Ce dernier espère voir circuler ces trains d’ici « deux ans », ce qui correspond à l'objectif du plan d'action du gouvernement de faire rouler des prototypes de rames à pile combustible d'ici la fin du quinquennat présidentiel. « Ce qui est intéressant là-dedans, c’est que le train [à hydrogène] ne rejette que de l’eau », a par ailleurs pointé M. Pepy. « Pas de particules, pas de polluants, pas de difficultés vis-à-vis de l’écologie », a-t-il poursuivi.

« Plus un seul train diesel sur les rails français dans 15 ans »

Pour la SNCF, l’objectif à long-terme est « qu’il n’y ait plus un seul train diesel sur les rails français dans 15 ans ». « C’est extrêmement ambitieux car il y a encore aujourd’hui 20 % des trains qui sont diesel », a toutefois concédé le patron de l’entreprise ferroviaire. A cela, il faut également ajouter le fait que 95 % de l'hydrogène consommé en France est issu des énergies fossiles. Une autre méthode par électrolyse de l’eau existe, mais elle est encore chère et peu répandue.

Pour réduire son niveau de pollution, la SNCF pourrait donc développer en parallèle son parc hybride à côté de ces nouveaux trains fonctionnant à l’hydrogène. Une option que n’écarte pas son actuel dirigeant - dont le mandat prend fin le 1er janvier 2020 -, qui a même d’ores-et-déjà annoncé que l’entreprise pourrait bientôt se lancer sur cette voie.

« Il y a quatre moteurs dans un autorail, on enlève deux moteurs diesel, et on met à la place deux batteries, deux batteries à haute puissance, et ces batteries récupèrent l’énergie du freinage », a expliqué M. Pepy.

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Faire baisser la pollution en ville et à la campagne

Parmi les six régions concernées par la future commande de trains figurent le Grand Est, la Nouvelle Aquitaine et l'Occitanie. Fin juin, cette dernière a présenté un vaste plan régional de déploiement de mobilité hydrogène. Celui-ci prévoit un budget de 150 millions d'euros, ainsi que le recours à une filière de production d'hydrogène « vert » à partir des ressources régionales en énergie renouvelable.

Si cette commande est une première dans l'Hexagone, ce n'est pas le cas outre-Rhin où un train à hydrogène d'Alstom, le Coradia iLint, circule déjà depuis septembre 2018. « L’intérêt ça va être de regarder si grâce à ces nouveaux trains on pourra diminuer la pollution en ville, mais aussi diminuer la pollution à la campagne », estime Guillaume Pepy. 

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