Bordeaux : une usine de piles à combustible pour stocker l’énergie

Publié le 12 décembre 2019 à 17h03 | Fabrice SPATH | 3 minutes

En achetant la technologie de piles à combustible au canadien Ballard, Hydrogène de France veut produire à grande échelle des piles destinées au stockage d’énergie renouvelable

Le français Hydrogène de France vient de signer un contrat de transfert de technologie avec le canadien Ballard. Objectif : produire dès 2022 des piles à combustible (hydrogène) dont la puissance sera supérieure à 1 MW destinées à stocker de l’énergie renouvelable intermittente. Les deux partenaires réfléchissent déjà à investir le secteur maritime.


Progressivement, la filière hydrogène se structure en France. Après la création d’une coentreprise entre les équipementiers Faurecia et Michelin, les ambitions de Plastic Omnium ou encore la conversion des véhicules thermiques à l’hydrogène qui devrait être autorisée courant 2020, c’est au tour de la société Hydrogène de France (HDF) de se lancer dans la production à grande échelle de piles à combustible.

 

Une usine d’une capacité annuelle de 50 MW

Spécialisé dans les dispositifs de stockage d’énergie, l’opérateur HDF dont le siège est basé à Bordeaux (Gironde) a récemment signé un contrat de transfert de technologie avec le fabricant canadien de piles à combustible Ballard Power Systems.

D’ici 2022, une usine d’une surface de 8 000 mètres carrés (4 000 destinés à la production, 4 000 pour le stockage) sera opérationnelle. Son objet : fabriquer des piles dont la puissance supérieure à 1 MW seront destinées au stockage d’énergie renouvelable et intermittente (éolien et solaire).

D’une capacité annuelle de 50 MW, le site bordelais comptera 8 lignes d’assemblage et devrait créer une centaine d’emplois d’ici 5 ans. Et si Ballard fournira les membranes indispensables à la confection des piles, HDF assure que 70 % de la valeur des produits finaux sera produite en France.

Shanghai : une flotte de 500 camions à hydrogène pour la livraison 

Les secteurs maritime et ferroviaire en relais de croissance

Spécialiste des piles à combustible pour le transport lourd (bus, camion, ferry et train), le canadien Ballard basé à Vancouver a été créée en 1979 et a cédé en 2007 son activité pour voitures particulières (VP) aux groupes Daimler et Ford. Grâce à ses deux coentreprises chinoises, l’entreprise a décroché un premier contrat d’envergure avec la ville de Shanghai. Désormais, 500 camions à hydrogène de 8 tonnes équipés de piles Ballard assurent les livraisons dans la métropole mondiale.

D’un montant de 15 millions d’euros - dont l’essentiel est absorbé par le transfert de technologie -, ce premier investissement devrait être suivi par un second qui ciblera les secteurs maritime et ferroviaire. L’entreprise collabore d’ailleurs déjà avec Siemens dans le cadre de son train à hydrogène. Les piles à combustible géantes pourraient aussi être embarquées sur des navires. Une nouvelle opportunité pour HDF, alors que l'organisation maritime internationale a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre des navires d'au moins 50 % d'ici à 2050 (par rapport à 2008).

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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