Batteries : l’Allemagne veut couvrir 30 % de la demande mondiale en 2030

Publié le 13 novembre 2018 à 21h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

À l’issue d’une réunion qui a eu lieu aujourd’hui avec le commissaire européen à l’Énergie, le ministre allemand de l’Économie a confirmé le déblocage d’une enveloppe d’un montant d’un milliard d’euros mais a repoussé de plusieurs mois l’officialisation d’un calendrier concernant la production de cellules pour batteries électriques.


Très attendue, la déclaration du ministre allemand de l’Économie au sujet de la production de cellules de batteries pour véhicules électriques a finalement accouché d’une souris.

À Berlin aujourd’hui, Peter Altmaier s’est contenté de confirmer le financement public d’un montant d’un milliard d’euros pour la production européenne de cellules mais n’a en revanche pas fourni de précisions quant au calendrier et aux sites en Europe et en Allemagne qui seront concernés à l’horizon 2021.

 

Pas de calendrier et aucun site de production

À la lumière des derniers développements du projets Terra-E, on comprend mieux sa prudence. Après avoir bénéficié d’une première aide publique, les membres du consortium n’ont en effet pas réussi à s’entendre sur les modalités techniques et financières pour ouvrir une première Gigafactory d’une capacité annuelle de 35 GWh, soit l’équivalent de celle installée dans le désert du Nevada par Tesla et Panasonic.

Tout juste Peter Altmaier s’est-il contenté de déclarer à l’issue d’une réunion avec le commissaire européen à l’Énergie, Maros Sefcovic, que son objectif était de voir l’industrie européenne couvrir environ 30 % de la demande en cellules de batteries d’ici à 2030.

Quant à l’enveloppe d’un montant d’un milliard d’euros, elle devra être investie dans le cadre d’un financement conforme aux « Grands projets européens d’intérêt commun » et validée par la Commission européenne.

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Appel à la France, la Pologne et l’Autriche

Si les premières annonces concrètes sont attendues en fin d’année et qu’un consortium devrait être créé en mars prochain, le ministre CDU de l’Économie a appelé ses partenaires français, polonais et autrichien à contribuer à l’effort de production pour réduire la dépendance de leurs industriels aux cellules asiatiques.

L’absence de calendrier illustre à nouveau les difficultés des exécutifs allemand et européen à fédérer les industriels du secteur dans le cadre de l’European Battery Alliance (EBA). Sur le continent, seuls le suédois Northvolt et le français Saft - filiale du groupe Total - sont en mesure de produire en volumes des cellules et développer la prochaine de génération de batteries à l’état solide.

Au même moment, Volkswagen qui cherche pourtant à se doter de plusieurs Gigafactory s’enorgueillit d’avoir signer un quatrième fournisseur de cellules. Le sud-coréen SK Innovation rejoint ses compatriotes LG Chem et Samsung SDI ainsi que le chinois CATL. À défaut de produire ses propres cellules, le groupe de Wolfsburg met en concurrence les équipementiers pour faire baisser les prix.

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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