Fin du diesel en Europe : Toyota renforce son offre hybride

Publié le 06 septembre 2017 à 09h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Sur le Vieux Continent, le constructeur japonais veut décliner chaque modèle en deux versions hybrides et ce dès 2020

Sceptique quant au développement rapide du marché des véhicules électriques, Toyota va renforcer son offre hybride en Europe. Dès 2020, chaque modèle bénéficiera de deux déclinaisons essence-électrique dotées de différents niveaux de puissance et capacité de batterie. Une façon aussi de répondre à l’interdiction progressive du diesel dans les grandes métropoles du continent.

 

Pas de succès pour l’électrique sans ruptures technologiques

1997 : le constructeur de Nagoya lance le premier véhicule hybride de série au Japon. Vingt ans plus tard et la première génération de Prius, Toyota a écoulé plus de 10 millions de modèles à double motorisation essence-électrique dans le monde. Une véritable performance sur laquelle les dirigeants de la marque aux trois ellipses ne comptent pas s’asseoir face à la montée en puissance – médiatique d’abord, commerciale ensuite – de la voiture électrique incarnée par son ancien partenaire Tesla et son concurrent Volkswagen.

Dans une interview accordée à la chaîne de télévision américaine CNBC, Takeshi Uchiyamada, Président du directoire de Toyota Motor Corporation, a ainsi déclaré son scepticisme quant aux véhicules électriques, compte-tenu des limites imposées par l’actuelle génération de batteries. Et de confier que, malgré la mise en place de quotas en Chine – premier marché automobile mondial – et la course à la réduction des émissions polluantes engagées par ses concurrents, il reste persuadé que seules deux voire trois ruptures technologiques majeures dans le domaine des accumulateurs permettront à l’électrique d’entrer dans une ère de large diffusion et de forts volumes.

 

Deux variantes hybrides pour chaque modèle en Europe

Sans minimiser l’avènement des modèles électriques avec l’interdiction des modèles thermiques (diesel et essence) en 2040 comme la France et le Royaume-Uni l’ont annoncé cet été, le second constructeur mondial – derrière le groupe Volkswagen depuis janvier 2017 – veut poursuivre ses efforts dans le domaine des motorisations hybrides tout en investissant dans l’électrique (lire notre article Toyota : et la voiture électrique fut … mais d’abord en Chine). Interrogé par le site nippon Nikkei Asian Review, Johan Van Zyl, Président de Toyota Motor Europe, a ainsi confirmer que la gamme à double motorisation existante en Europe et estampillée Toyota ou Lexus sera étoffée d’ici 2020.

A cette date, chaque modèle bénéficiera de deux déclinaisons hybrides, avec plus ou moins de puissance et de capacité de batterie. Une offre élargie donc qui devrait démarrer dès la semaine prochaine avec la présentation au salon de Francfort du concept C-HR Hy-Power, variante musclée du crossover vendu pour 80 % en hybride sur le Vieux Continent (lire notre article par ailleurs). En attendant des précisions quant à ces futurs modèles et versions, le constructeur enregistre des ventes record sur le marché européen de l’essence-électrique. Au premier semestre, 40 % des ventes du groupe ont porté sur cette technologie, un chiffre en croissance de 44 % sur un an.

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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