Mondial 2014 : la Toyota FCV à hydrogène pas commercialisée en France

Publié le 03 octobre 2014 à 10h05 | Fabrice SPATH | 4 minutes

Dépourvue de stations publiques de distribution d’hydrogène, la France ne sera pas concernée par la commercialisation de la Toyota FCV

Aux côtés des véhicules électriques, hybrides et hybrides rechargeables, la voiture à hydrogène tente de se faire une place. Présentée en première européenne au Mondial de l’Automobile de Paris, la berline Toyota FCV ne sera finalement commercialisée sur le Vieux Continent qu’en Allemagne, au Danemark et au Royaume-Uni. Trois pays qui disposent d’une première infrastructure de distribution d’hydrogène dont la France est dépourvue.

 

France : pas de station de distribution d’hydrogène, pas de FCV

Hier matin, à l’ouverture des deux journées presse au Mondial de l’Automobile de Paris, Didier Leroy – Président de Toyota Europe – a annoncé que sa berline électrique alimentée par une pile à combustible (PAC) sera commercialisée en Europe à l’été 2015. Seuls trois pays seront concernés par ce lancement : l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Danemark. Trois Etats qui ont notamment décidé de soutenir le véhicule à hydrogène via le projet européen HyFive (Hydrogen for Innovative Vehicles). La France ne sera donc pas concernée – du moins à court terme – par la Toyota FCV, la faute à une infrastructure de distribution d’hydrogène inexistante. La première station semi-publique française sera seulement installée d’ici la fin de l’année au siège du Conseil Général de la Manche (lire notre article à ce sujet). Pendant ce temps, les pays et villes membres du projet HyFive – Allemagne, Autriche, Danemark, Italie, Royaume-Uni – expérimentent une flotte grandissante de véhicules à hydrogène (110 unités à fin 2015) et installent des stations publiques. Malgré un écosystème de qualité – industriels comme Air Liquide, PME comme Symbio F-Cell, laboratoires de recherche comme FC-Lab de Belfort –, la France ne semble accorder aucun crédit à cette technologie : des aides à l’achat inexistantes et une réglementation définissant les stations de distribution comme des sites Seveso …

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La série des 4 : 4 portes, 4 places et 4 roues motrices

Première voiture à hydrogène du constructeur de Nagoya, la Toyota FCV a donc été présentée en première européenne au Mondial dans sa version de série. Si le style, qui peut être sobrement qualifié de peu consensuel, n’a que peu évolué par rapport au concept originel, on connaît désormais quelques menus détails sur la chaîne de traction. Comme un véhicule 100 % électrique, un véhicule à hydrogène est exclusivement mû par un moteur électrique – ici, sa puissance est de 135 ch environ – alimenté par une batterie à technologie Lithium-Ion d’une capacité similaire (soit 22 kWh environ). Mais, contrairement à un modèle électrique pur, cette batterie ne peut se recharger via une source d’énergie externe (borne de recharge ou prise de courant domestique). Alimentée en dihydrogène (H2) contenu sous forme gazeuse dans deux caissons à 700 bars installés dans le plancher du coffre, la pile à combustible (PAC) produit de l’électricité par réaction chimique. En mélangeant le H2 et le dioxygène (O2) présent dans l’air extérieur, la PAC produit de l’énergie qui est alors stockée dans la batterie. Sur la Toyota FCV, cette chaîne de traction offre une autonomie réelle de 450 km environ et des performances similaires à un véhicule thermique essence ou diesel. Contrairement à un véhicule électrique nécessitant au moins 30 minutes de temps de charge sur une borne rapide, le plein en H2 est réalisé en seulement 3 minutes. Pour sa berline FCV 4 portes, la marque aux trois ellipses offre un habitacle spacieux doté de 4 places et 4 roues motrices (comme sur la prochaine génération de Prius). La production du modèle démarrera d’ici la fin de l’année au Japon avant une commercialisation courant avril 2015 dans ce même pays et une disponibilité en Europe et aux Etats-Unis à l’été 2015.

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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