Singapour et sa méthode « anti-voiture » : leçon en 4 points

Publié le 24 novembre 2017 à 09h00 | La rédaction | 3 minutes

Gel des autorisations de circulation et permis de circuler au tarif prohibitif : les autorités de la ville-Etat veulent réduire la place de la voiture individuelle

Les pouvoirs publics singapouriens continuent de mener une lutte sans merci pour réduire les nuisances automobiles, telles que la pollution ou encore les embouteillages. Comment ? En instaurant un permis de circulation au tarif dissuasif et en gelant les autorisations.

Permis de circulation d’un montant de 31 000 euros

Imposer un permis de circulation au prix faramineux de 31 000 euros aux automobilistes. C’est ainsi qu’à l’heure actuelle les pouvoirs publics de la ville-Etat de Singapour luttent contre les nuisances de la voiture. Une méthode draconienne, unique au monde, qui frappe brutalement là où ça risque à coup sûr de faire mal : au portefeuille. Habitués aux règlements les plus sévères, les résidents de ce riche pays situé en Asie du sud-est paient sans renâcler la coûteuse licence. Jusqu’à présent, du moins.

Car avec le gel récemment décidé par le gouvernement singapourien du nombre total d'automobiles autorisées à circuler commencent à poindre les premières protestations. Cette nouvelle mesure a en effet considérablement augmenté les prix des véhicules sur l’archipel, déjà parmi les plus élevés au monde. Une protestation qui reste néanmoins encore très discrète, issue d’une frange minoritaire de la classe moyenne.

Appel à un système « plus juste » et « amélioré »

Joel Lee, un jeune cadre moyen de 28 ans, appelle ainsi les responsables des pouvoirs publics à faire une distinction « entre ceux qui ont besoin d'une voiture pour le travail ou la famille, et ceux qui veulent simplement plus de voitures pour le statut social ». Il faut, dit-il, un système « amélioré et plus juste » à Singapour.

Actuellement, l'achat d'un permis de circulation (valable pendant dix ans mais renouvelable) coûte à un automobiliste 31 000 euros, ce qui porte le prix d'achat d'une Toyota Corolla – pour prendre l’exemple d’une berline milieu de gamme – à 72 000 euros. A Singapour, la voiture peut coûter encore plus cher dans la mesure où le prix de cette licence varie en fonction de la demande. Ainsi, en 2013, celui-ci culminait à 60 000 euros, portant alors le prix de la Toyota Corolla à 100 000 euros

Service d’autopartage de véhicules électriques

Il est toutefois à noter que malgré ces coûts très élevés, ainsi qu’un réseau routier limité, la plupart des résidents de l’île possèdent une voiture. Près de 600 000 véhicules privés y sont actuellement en circulation. Un nombre que le gouvernement espère faire baisser durant les prochaines années. Pour cela, il a récemment annoncé un plan d’investissement massif de 18 milliards d'euros afin de moderniser son réseau de transport public.

Un service d'autopartage de véhicules électriques doit également être lancé dans le pays au mois de décembre par BlueSG, une filiale du groupe français Bolloré. Un programme qui devrait permettre à la cité-Etat de compter jusqu'à 1 000 voitures électriques en autopartage et 500 nouvelles stations de charge d’ici 2020.



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