Ségolène Royal à l’Ecologie : un atout pour la voiture électrique ?

Publié le 02 avril 2014 à 18h24 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Ségolène Royal obtient le troisième plus important portefeuille ministériel, celui de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie

A l’occasion du récent remaniement ministériel, Ségolène Royal entre par la grande porte au gouvernement de Manuel Valls. En obtenant le troisième plus important portefeuille ministériel – celui de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie –, la Présidente de la Région Poitou-Charentes devra traiter du lourd dossier de la transition énergétique. Fervente partisane de la voiture électrique, la filière électromobile française saura trouver une alliée de choix.

 

Ses actions en faveur du véhicule électrique

Souvenez-vous : c’était en juin 2012. Ségolène Royal, invitée de Jean-Jacques Bourdin, arrivait dans les locaux de BFMTV en … voiture électrique ! Une MIA Electric plus précisément. Sur le plateau de l’émission, la Présidente de la Région Poitou-Charentes insistait sur les avantages à rouler en électrique. En septembre de la même année, son service de communication publiait un communiqué de presse dans lequel elle proposait des actions concrètes en faveur des véhicules électriques : stationnement gratuit, carte grise gratuite – c’était pourtant déjà le cas dans de nombreuses régions –, … Elle a fait de la Région Poitou son laboratoire où elle y a testé ses idées portant sur la Croissance Verte.

>>>> (re)découvrez notre dossier La voiture électrique en Région Poitou-Charentes



 

Un écosystème construit pas à pas depuis 2008

Le premier appel à projets concernant la réalisation d’un véhicule électrique à bas coûts a été lancé dès 2008. Objectifs : lutter contre la baisse du pouvoir d’achat face au renchérissement des carburants fossiles, s’inscrire dans le plan régional « Après-Pétrole » ou encore soutenir l’emploi de la région en créant une nouvelle filière. Deux sociétés sont nées de cet appel : MIA Electric – ex Heuliez Véhicules électriques – et Eco&Mobilité. Une aide à l’achat – de 8 000 à 10 000 euros – cumulable avec le bonus écologique gouvernemental a même été créée. Et pourtant … Mai 2012, la société Eco&Mobilité est placée en liquidation judiciaire, suivie en février 2014 par MIA Electric, non sans de nombreux rebondissements.

 

Une stratégie audacieuse qui n’a pas porté ses fruits

Avec le peu de succès rencontré par la stratégie de Mme Royal dans la production et la commercialisation de petits véhicules électriques, doit-on se réjouir de son arrivée au gouvernement ? Clairement oui. Tout d’abord parce qu’elle a le mérite d’avoir su soutenir bec et ongles une filière, en essayant de créer les conditions favorables à la mise sur le marché de modèles 100 % électriques. Ensuite, et quoi qu’en disent ses détracteurs, c’est une femme de conviction. Une interview donnée récemment à Paris Match laisse peu de doutes à ce sujet : « On ne peut plus se contenter d'un ravalement de façade, c'est trop tard. Il faut renverser la table, trancher, faire des choix radicaux. » Associée aux compétences d’Arnaud Montebourg – qui hérite de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique – et à celles de Sylvia Pinel au Logement et à l’Egalité des territoires –  concerné au premier chef par la question du droit à la prise –, Ségolène Royal sera un atout de taille pour la filière électromobile française. Premier dossier urgentissime : les coupes du bonus des véhicules électriques en leasing …

>>>> lisez l’analyse de l’AVERE France : Remaniement – Le véhicule électrique devrait garder son cap

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



Laisser un commentaire