Bornes de recharge : un réseau national de 16 000 unités fin 2014

Publié le 07 mai 2014 à 07h49 | Fabrice SPATH | 4 minutes

Un opérateur national va prochainement voir le jour en France pour installer et gérer un réseau de bornes de recharge publique

Un opérateur national va prochainement voir le jour en France pour installer et gérer un réseau de bornes de recharge publique

La proposition de loi socialiste portant sur le développement d’un réseau national de bornes de recharge publique pour véhicules électriques et hybrides rechargeables a été votée hier soir à l’Assemblée Nationale. Objectif : accélérer l’installation de points de charge sur l’ensemble du territoire et convaincre les acheteurs potentiels hésitants. Grâce à cette loi, Arnaud Montebourg estime que le nombre de bornes devrait passer de 8 000 à fin 2013 à 16 000 à fin 2014.

 

Objectif fin 2014 : 16 000 bornes de recharge

« L’insuffisance du réseau national de bornes de recharge constitue un frein majeur au développement de la voiture électrique. De fait, le véhicule électrique connait un démarrage moins dynamique qu’escompté » : ce sont les propos de Frédérique Massat, députée de l’Ariège et rapporteure de la proposition de loi portant sur le développement d’une véritable infrastructure de recharge publique. La députée y évoque également le « facteur psychologique » du manque de bornes.

Qui, de la poule ou de l’œuf, est arrivé en premier ? Ce paradoxe sied à merveille au marché naissant de la voiture électrique : sans bornes de recharge publique, les consommateurs hésitent à franchir le pas et les opérateurs privés, en l’absence d’un parc suffisamment étoffé et sans incitants gouvernementaux, ne souhaitent pas investir dans un réseau national. Selon le premier Baromètre publié par Breezcar, en partenariat avec Chargemap et l’AVERE France, près de 8 000 bornes publiques ont été installées ou programmées.

Borne de recharge

 

Exonération de la redevance au titre de l’occupation de l’espace public

Arnaud Montebourg, le Ministre de l’Economie, du Redressement Productif et du Numérique, a fortement soutenu la proposition de loi qui a obtenu hier soir, en séance plénière de l’Assemblée nationale, les suffrages des députés socialistes (PS), écologistes (EELV), radicaux de gauche (PRG) et UDI. Les députés UMP et du Front de Gauche se sont abstenus, faisant valoir de nombreuses zones d’ombre quant aux attributions de l’opérateur en charge d’installer et de gérer de nouvelles bornes de recharge dans le domaine public.

Mais comment inciter un opérateur national dans lequel l’Etat serait actionnaire d’investir dans un tel réseau ? C’est tout l’enjeu de cette nouvelle loi qui exonérera le futur opérateur du versement de redevances aux collectivités locales, au titre de l’occupation du domaine public. Jusqu’à présent, seules les communes et les intercommunalités – métropoles, communautés de communes, communautés urbaines, communautés d’agglomération et syndicats d’agglomération nouvelle – étaient compétentes pour installer des bornes de recharge dans l’espace public, notamment via leurs Syndicats d’Energie.

Bornes de recharge

 

Normales, accélérées ou rapides : quelles bornes ?

Interviewé par le magazine 20minutes.fr, Arnaud Montebourg a officiellement dévoilé les deux candidats en lice pour installer et gérer ce réseau, à savoir le trio EDF-Renault-Nissan et le groupe Bolloré. Sur les 8 000 bornes de recharge déployées dans l’Hexagone, ce dernier a installé 5 000 unités dans le cadre de ses dispositifs d’autopartage électrique à Paris et sa petite couronne (Autolib’), à Lyon (Bluely) et à Bordeaux (Bluecub). Ambitieux, le Ministre veut doubler ce chiffre en 2014 pour atteindre 16 000 points de charge en France. Selon lui, un véritable réseau de bornes « créera la demande en voitures électriques ».

D’ici l’été, une structure ad hoc devrait donc être créée pour atteindre l’objectif d’un réseau de charge national dense. Ce réseau se fera en concertation avec les collectivités et devra harmoniser la couverture du territoire : aucune « zone blanche » dans des territoires « non rentables » principalement ruraux ne devra persister. Toutefois, le Ministre a prévenu que « l’opérateur national va se rémunérer sur l’usage et ne pas implanter de bornes là où il n’y aucune chance d’utilisation » … Reste à savoir quels types de bornes seront déployées : « normales » pour une recharge longue durée, « accélérées » pour une recharge en 1h30 – pour Renault ZOE – ou « rapides » pour une recharge en 30 minutes ? 

Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

Articles complémentaires :

Baromètre des Bornes de Recharge : les meilleurs élèves au premier trimestre

Bornes de recharge : tout s’accélère en France !

Bornes de recharge : un opérateur avant l’été 2014 ?

Bornes de recharge publique : de l’anarchie à la gestion