Pollution : Paris met les constructeurs face à leurs responsabilités

Publié le 31 mars 2017 à 08h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Pour inciter les constructeurs à élargir leurs offres de véhicules électriques et hybrides, trois villes vont publier les émissions polluantes réelles de chaque véhicule

Pour inciter les constructeurs à élargir leurs offres de véhicules électriques et hybrides, trois villes vont publier les émissions polluantes réelles de chaque véhicule

Pour inciter les constructeurs automobiles à élargir leurs offres de véhicules électriques et hybrides, les villes de Paris, Londres et Séoul lancent le projet Air’volution. Une initiative inédite mais sans effet coercitif qui vise à mesurer de façon indépendante les émissions polluantes réelles des véhicules et de publier les résultats de ces tests sur des sites web dédiés.

 

Lutter contre la pollution atmosphérique

Le scandale du Dieselgate portant sur la manipulation des émissions polluantes n’en finit pas d’avoir des conséquences sur l’avenir de l’industrie automobile. Responsable de la mort prématurée de 3 millions de personnes chaque année dans le monde, la pollution atmosphérique touche également la France (42 000 morts par an) et la ville de Paris qui estime à 2 500 le nombre de ses habitants touchés par ce phénomène. Première ville française à avoir mis en œuvre en juillet 2015 des restrictions de circulation, la capitale s’est attaquée aux véhicules les plus âgés – et donc les moins dépollués – et s’est fixée pour ambition d’interdire définitivement les diesels de son territoire à l’horizon 2025.

Pollution Paris 

Mesurer les émissions polluantes réelles

Réponse inédite de trois métropoles mondiales dans la lutte contre la pollution atmosphérique, le projet Air’volution a été officialisé mercredi dernier en présence d’Anne Hidalgo, maire de Paris et Présidente du C40, du maire de Londres Sadiq Khan et de Won-Soon Park, premier élu de Séoul. Une annonce réalisée face à la presse qui institue la création d’un nouveau système de notation des véhicules fondés sur leurs émissions polluantes réelles. Quand bien même l’industrie instaurera en septembre prochain le nouveau cycle d’homologation WLTP (World Harmonized Light Vehicle Test Procedure) plus proche de la réalité que les protocoles actuels, l’initiative indépendante lancée par le C40 a pour objectif d’inciter les constructeurs à élargir leurs offres de véhicules électriques et hybrides rechargeables.

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Un projet appelé à prendre de l’ampleur

Purement informatives et sans effets coercitifs, les données fournies dans les prochains mois par les organismes International Council on Clean Transportation (ICCT) et Emissions Analytics seront publiés à l’automne prochain sur des sites web dédiés et accessibles au public. Ainsi, les citoyens pourront choisir leur futur modèle en fonction de leur véritable impact environnemental. Et pour leur faciliter une prise de décision, les véhicules seront notés selon leurs émissions de CO2, NOx, CO et autres particules fines. Initiative louable, le projet Air’volution est porté par le C40, une organisation qui fédère 90 mégalopoles mondiales rassemblant plus de 650 millions d’habitants et un quart du PIB de la planète. Membres du C40, les villes de Madrid, Milan, Moscou, Mexico, Oslo et Tokyo ont déjà fait part de leur intention de rejoindre le projet.

Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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