Vignette CRIT’Air à Paris : comment ça marche ?

Publié le 16 janvier 2017 à 07h00 | Fabrice SPATH | 4 minutes

En Europe, 200 villes dont Berlin ont déjà mis en place des zones à circulation restreinte dont l’efficacité sur la qualité air a été démontrée

Depuis le 16 janvier 2017, tous les véhicules et deux-roues motorisés circulant dans Paris intra-muros doivent être munis du certificat CRIT’Air. Reposant sur les émissions polluantes de chaque modèle, cette nouvelle « pastille verte » a pour objectif de lutter plus efficacement contre la pollution de l’air et d’éviter une circulation alternée basée sur les seules plaques d’immatriculations.

 

Intra-muros et émissions polluantes

Première zone à circulation restreinte (ZCR) de France, la capitale a déjà banni au 1er septembre 2015 les poids-lourds dont la première mise en circulation est antérieure à 2001 mais aussi les véhicules particuliers à motorisation diesel âgés de plus de 20 ans qui, depuis le 1er juillet 2016, ne peuvent plus pénétrer dans Paris en semaine entre 8h et 20h. Des mesures restrictives qui ne feront que se durcir au fil du temps pour atteindre l’ambition de la Ville, à savoir diviser par deux le nombre de véhicules en circulation intra-muros – hors périphérique, bois de Boulogne et Vincennes, soit 600 000 véhicules quotidiennement – et bannir définitivement les voitures diesel à l’horizon 2020.

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Et la nouvelle « pastille verte » imposée aux véhicules immatriculés en France ou à l’étranger qui souhaitent entrer dans la capitale n’est autre qu’un palier supplémentaire mis en place et voulu par la maire socialiste Anne Hidalgo pour améliorer progressivement la qualité de l’air, sujet majeur de santé publique. Un nouveau levier qui permettra aussi à la Ville de se passer du système dit de circulation alternée basé de façon arbitraire sur les seules plaques d’immatriculations (paires/impaires) et d’autoriser l’accès à ses rues uniquement aux véhicules les plus vertueux lors des phénomènes de pics de pollution. Reposant sur les normes européennes d’émissions (Euro), le nouveau dispositif prend ainsi en compte les émissions de monoxyde de carbone (CO), d’hydrocarbures imbrûlés (HC), d’oxydes d’azote (NOx) et de particules fines (PM).

 

Les 6 certificats en détails

Au total, 6 vignettes CRIT’Air – ou certificat sur la qualité de l’air – de couleurs différentes sont disponibles sur le site du Ministère de l’Environnement. Verte, la première s’adresse uniquement aux voitures électriques et à hydrogène. Violette, la seconde concerne les véhicules hybrides, hybrides rechargeables ou essence conformes à la norme Euro 5 ou 6 (à partir de 2011). Jaune, la troisième cible les véhicules essence ou hybrides à la norme Euro 4 (de 2006 à 2010) ainsi que les diesels à la norme Euro 5 et 6 (à partir de 2011). Orange, la quatrième s’adresse aux véhicules essence à la norme Euro 2 et 3 (de 1997 à 2005) et aux diesels à la norme Euro 4 (de 2006 à 2010). Bordeaux, la cinquième pastille concerne uniquement les diesels Euro 3 (de 2001 à 2005) et enfin la dernière, de couleur grise, cible les diesels Euro 2 (de 1997 à 2000).

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Obligatoires depuis ce matin 16 janvier 2017, ces certificats CRIT’Air doivent être commandés sur le site du Ministère et coûtent 4,18 euros l’unité. Plus d’1,4 million de ces pastilles qui doivent être apposées derrière le pare-brise des voitures, utilitaires et deux-roues ont été commandées, dont près de 550 000 pour la seule région Ile-de-France (sur un parc francilien estimé à 8 millions de véhicules). Et si les prochaines semaines seront destinées à faire de la prévention, les forces de l’ordre commenceront à verbaliser à compter du 7 avril prochain. En cas d’absence de présentation du précieux sésame, il vous en coûtera 68 euros et même 135 euros lors d’un pic de pollution. Pour inciter ses habitants à passer à des mobilités plus vertueuses, la Ville de Paris a mis sur pied toute une série d’aides à l’achat. De son côté, la métropole offre aux 1 000 premiers dossiers déposés d’abonder la prime gouvernementale pour l’achat d’une voiture électrique, hybride rechargeable, à hydrogène et même aux deux-roues « zéro émission » (lire notre article à ce sujet).

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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