Rapidgate : Nissan et la charge rapide dans la tourmente (+ vidéos)

Publié le 06 avril 2018 à 11h00 | Fabrice SPATH | 2 minutes

Le système de gestion de la batterie de la seconde génération de la Nissan LEAF limite la puissance de charge pour éviter les trop fortes montées en température

ANALYSE – Voiture électrique la plus vendue de la planète, la Nissan LEAF a été renouvelée en ce début d’année. Une seconde génération dont le système de gestion de la batterie d’une capacité de 40 kWh (autonomie de 240 km) limite la puissance de charge rapide lors des montées en température. Une caractéristique qui rallonge les temps de charge et donc les trajets autoroutiers.


Les premières inquiétudes sont nées quelques semaines seulement après les premières livraisons aux États-Unis et en Europe. Associé au standard de charge rapide CHAdeMO (50 kW en crête) offrant un temps de charge réduit à 40-60 minutes sur une station publique (350 en France), le nouveau système de gestion de la batterie (BMS) limite la puissance à une vingtaine de kW à l’issue du second ou troisième plein d’énergie et ce pour contenir la température de la pile Lithium-Ion.

Une série de vidéos détaillées et réalisées par le Youtuber norvégien Bjorn Nyland – propriétaire de nombreux véhicules électriques – permettra d’officialiser cet écueil et même de créer un hashtag dédié #Rapidgate sur le réseau social Twitter. Des vidéos qui contiennent beaucoup d’informations mais qui, pour synthétiser, aboutissent à la même conclusion : la nouvelle LEAF n’est pas faite pour les longs trajets ponctués de charges rapides intermédiaires.

 

Des temps de charge rallongés sur autoroute

Pour la seconde génération, le constructeur a semble-t-il voulu préserver la batterie en évitant les montées en température qui sont synonymes de dégradation prématurée de l’accumulateur et donc de perte d’autonomie. Lors de longs trajets, le blogueur conseille de rouler à une vitesse stabilisée de 100 km/h environ, d’éviter les fortes accélérations et de ne pas descendre sous les 15 % de capacité restante. Seul bémol de son enquête : elle a été réalisée en Norvège par des températures négatives.

Sous nos latitudes en été, le temps de charge sur une station rapide va probablement décupler et la promesse des 40 à 60 minutes pour atteindre les 80 % ne sera pas tenue. Une déception pour les clients de ce véhicule très abouti mais qui, selon le constructeur, sont rares à effectuer ce type de parcours. Reste que cette affaire risque de solliciter le service client de Nissan et n’est pas sans rappeler la « class-action » lancée en 2012 par des clients américains concernant une perte significative de la capacité de la batterie de leurs LEAF de première génération.

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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