La Chine préfère les voitures électriques petites et bon marché

Publié le 24 avril 2019 à 09h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

ÉTUDE - L’an passé, 60 % des ventes de nouvelles voitures électriques et hybrides rechargeables en Chine concernaient des citadines et des berlines compactes. Et 91 % des immatriculations portaient sur des modèles dont le prix de vente était inférieur à 40 000 euros.


En 2018, 45 % des ventes de véhicules électriques sur le Vieux Continent portaient sur des modèles dont le prix était supérieur à 40 000 euros. Aux États-Unis, cette proportion a même atteint 62 % sur la période (source : JATO Dynamics).

Parmi les principales raisons de cette répartition : un mix segment favorable dans de nombreux pays aux modèles familiaux et premiums mais aussi une offre encore restreinte en concession et souvent limitée par des contraintes d’approvisionnement en batteries (voir Hyundai Kia).

 

Restrictions de circulation et généreuses subventions

En Chine, les politiques publiques en matière d’aides à l’achat et l’importance du marché intérieur - le premier en termes de volume, pour les thermiques mais aussi pour les électriques - ont permis aux constructeurs locaux de produire de petits véhicules électriques à bas prix. Un créneau sur lequel souhaite très prochainement s’inscrire Renault avec son City K-ZE présenté au salon de Shanghai.

Cette offre unique au monde, issue de quelque 480 industriels dûment enregistrés comme constructeurs de voitures électriques, est confortée par la demande des acheteurs chinois qui choisissent des modèles « zéro émission » exemptés de restriction de circulation dans les métropoles et éligibles à de généreuses subventions.

 

35 % des ventes concernent des citadines

Alors qu’en Europe, 54 % des immatriculations de véhicules électriques sont le fait de modèles facturés entre 20 000 et 40 000 euros - à l’image des leaders Nissan LEAF et Renault ZOE -, leur part grimpe à 67 % en Chine.

Et si les modèles de moins de 20 000 euros ont représenté 24 % des nouvelles mises à la route en 2018 dans l’ex Empire du Milieu, la part des véhicules électriques facturés plus de 40 000 euros n’était que de 9 %. Contre 45 % en Europe et 62 % aux États-Unis.

En termes de segmentation, l’étude JATO Dynamics révèle également que 35 % des ventes d’électriques et d’hybrides rechargeables en Chine concernent les citadines, 25 % les berlines compactes et 31 % les SUV, le reste (7 %) étant le fait des grandes berlines et des monospaces.

 

Adapter l’offre à la demande mondiale

En Europe, un bon tiers (34 %) des ventes est assuré par les compactes tandis que les citadines n’ont représenté que 16 % des nouvelles immatriculations en 2018. Le constat est encore plus net outre-Atlantique, avec des ventes de citadines électriques réduites à la portion congrue (1 %) et des compactes qui ont représenté la majorité des ventes (65 %).

Une particularité qui ne devrait pas durer, Pékin ayant récemment décidé de réduire les aides à l’achat de modèles électriques dont l’autonomie est inférieure à 150 km. Le but de cette mesure est d’aiguiller la demande vers des modèles qui auront le plus de chance de réussir à l’International, et notamment en Europe où la très grande majorité des constructeurs sont en retard sur les objectifs de réduction des émissions de CO2 pour la période 2020-2021.

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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