Jaguar : l’électrique comme relais de croissance

Publié le 29 novembre 2016 à 09h00 | Mathieu PARAIN | 3 minutes

Premier modèle électrique du constructeur, le SUV Jaguar I-Pace sera commercialisé courant 2018

Pour doubler sa production d’ici 4 ans, le groupe Jaguar Land Rover (JLR) mise sur l’électrique et l’hybride rechargeable. En 2020, la moitié de ses modèles seront proposés avec des motorisations alternatives. Une révolution qui nécessitera le recrutement de 10 000 salariés supplémentaires et la construction de plusieurs sites dédiés à l’électrique au Royaume-Uni.

 

Une production britannique pour 2020

Sur le marché du véhicule électrique, les annonces se suivent à un rythme effréné depuis de nombreux mois. Après le coming-out de Toyota, l’ambition dévorante de Volkswagen et l’enveloppe de 10 milliards d’euros engagée par Daimler, l’électrique devient progressivement le nouveau fer de lance des constructeurs automobiles. Soucieux de respecter les normes antipollution et de faire oublier le scandale du Dieselgate qui ne cesse d’avoir des rebondissements sur l’ensemble de la planète, les industriels investissent massivement sur ce marché encore embryonnaire mais qui pourrait représenter 20 à 25 % des ventes de véhicules neufs à l’horizon 2030.

Deux semaines seulement après avoir dévoilé le concept Jaguar I-Pace au salon de Los Angeles – préfiguration du premier modèle électrique de série du britannique –, le groupe Jaguar Land Rover (JLR) s’apprête à dérouler le tapis rouge à cette technologie dont les prototypes et autres études se sont multipliés ces dernières années. Si le SUV au félin sera très vraisemblablement produit par le partenaire autrichien Magna Steyr à Graz, sa production sera rapatriée par la suite au Royaume-Uni. Objectifs affichés : maîtriser toute la chaîne de valeur, être davantage réactif et mieux accompagner la croissance du marché.

 

Un centre d’excellence sur les batteries

Cette nouvelle ambition électrique coïncide avec celle révélée par le gouvernement britannique qui, il y a quelques semaines, annonçait un investissement de 390 millions de livres (soit 456 millions d’euros) et appelait son industrie automobile à se lancer à la conquête des véhicules à très faibles émissions et de la voiture autonome. Un appel entendu par Ralf Speth, le patron du groupe propriété de l’Indien Tata. Disposant de 3 sites d’assemblage au centre et au nord du pays, Jaguar Land Rover devrait investir dans un centre de recherche sur les batteries et un quatrième site de production dédié aux véhicules électriques.

Jaguar I-Pace : le félin s’électrise à Los Angeles (+ vidéo)

Probablement installées dans les Midlands de l’Ouest, ces deux entités devraient conduire l’industriel à recruter 10 000 salariés supplémentaires, portant l’effectif total à 50 000 employés sur les 10 prochaines années. Des recrutements destinés à accompagner la montée en puissance des motorisations électriques et hybrides rechargeables qui, d’ici 5 ans, seront présentes sur la moitié des modèles au catalogue. Considérée comme un relais de croissance pour le constructeur, l’électrification lui permettra également d’atteindre l’objectif du million de modèles produits chaque année à l’horizon 2020.

Mathieu PARAIN

Passionné par les motorisations alternatives et attentif à l’impact des normes d’émissions sur le secteur automobile, Mathieu a débuté sa carrière de journaliste en Suisse avant de rejoindre la place de marché dédiée aux véhicules électriques et hybrides.



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