Inde : avec la réforme fiscale, les véhicules hybrides sont davantage taxés

Publié le 18 juillet 2017 à 17h00 | La rédaction | 3 minutes

En Inde, la réforme de la taxe sur les biens et services désavantage les véhicules hybrides au profit des modèles 100 % électriques

Présentée comme la plus importante réforme fiscale depuis l'indépendance de l'Inde en 1947, la taxe sur les biens et services (GST) ambitionne de simplifier le commerce et moderniser l'économie de ce pays fédéral de 1,25 milliard d'habitants par l’harmonisation de la pression fiscale entre ses Etats. Si la GST a été globalement bien accueillie par l’industrie automobile, les constructeurs de véhicules hybrides s’en inquiètent et font part de leurs craintes.

 

Hausse de la taxe sur les véhicules hybrides…

Les constructeurs de véhicules hybrides se mettent vent debout contre le nouveau tour de vis fiscal qui leur est imposé par la GST. En effet, ce segment du marché automobile a été spécifiquement touché par une forte hausse de son taux d’imposition. Alors que celui-ci était en dessous de 31 % dans l’ancien régime fiscal indien, il s’établit désormais à 43 %. Une hausse à deux chiffres qui va renchérir le coût de ce type de véhicules. Bhargava, le Président de Maruti Suzuki, un fabricant indien, a protesté énergiquement contre le choix de cibler en particulier les véhicules hybrides. Selon lui, il s’agit d’une démarche qui mettra ces derniers sur le même plan avec d’autres catégories de véhicules beaucoup plus polluants à l’image des SUV traditionnels. Pour le même prix, les acheteurs sont susceptibles de choisir des véhicules qui fonctionnent entièrement avec de l'essence et du diesel, au lieu d'opter pour une alternative plus verte, toujours selon M. Bhargava.

En dehors de Maruti Suzuki, d’autres constructeurs devraient également être négativement impactés par la GST, à l’instar de Mahindra & Mahindra (M&M) et de Toyota qui disposent eux-aussi de modèles hybrides sur le marché indien, M&M avec son Scorpio, et Toyota avec la Camry et la Prius.

 

… mais baisse sur les véhicules 100 % électriques

Alors qu’une taxe plus conséquente va frapper les modèles hybrides, les véhicules tout-électriques vont, en revanche, bénéficier pour leur part d’une importante baisse fiscale, avec un taux de pression passant de 20,5 % à 12 %, d’après la nouvelle grille de la GST. Une inégalité de traitement qui n’a pas manqué de susciter de vives réactions de la part d’un représentant de Toyota en Inde.

Selon ce dernier, l’existence d’une telle inégalité « est contradictoire avec l'objectif à long terme du gouvernement de promouvoir des véhicules respectueux de l'environnement dans le pays afin de réduire les problèmes d'émission croissants. Le même différentiel que celui des véhicules électriques (12 %) devrait être appliqué sur les voitures hybrides, car la double motorisation essence-électrique partage le même écosystème avec les voitures électriques pures ». « Une incidence fiscale plus élevée pour les hybrides éliminerait une technologie propre et écologique » a-t-il également affirmé (pour aller plus loin, Automobile : en Inde, un parc 100 % électrique en 2030 ?).



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