Essence bon marché : quel impact pour la voiture électrique ?

Publié le 25 janvier 2016 à 06h07 | Fabrice SPATH | 3 minutes

En 2015, le pickup Ford F-150 (2,7 tonnes) fut le véhicule le plus vendu aux Etats-Unis

En 2015, plus de 115 000 voitures électriques et hybrides rechargeables ont été immatriculées aux Etats-Unis. En recul de 6 %, les ventes sont impactées par les prix bas de l’essence sans plomb. Malgré un carburant bon marché, les ventes devraient à nouveau progresser en 2016 puis accélérer fortement en 2017 avec l’arrivée de nouveaux modèles.

 

Un prix du gallon divisé par 2 entre 2011 et 2016

L’an dernier, 115 155 modèles électriques et hybrides rechargeables ont été vendus outre-Atlantique. En comparant cette performance avec celle réalisée en France et ses quelque 28 000 unités, le marché américain de la voiture à motorisation « alternative » se porte bien. Et pourtant, celui-ci a affiché un recul de 6 % en 2015. Première raison évoquée par les observateurs : les bas prix de l’essence qui ont contribué à détourner les acheteurs potentiels de véhicules économes en carburant vers les SUV. En 2015, le gros pickup Ford F150 – 2,7 tonnes sur la balance – a ainsi été le véhicule le plus vendu aux Etats-Unis. Un succès qui s’explique notamment par un prix du gallon (3,78 litres) qui a été divisé par deux entre 2011 et 2016. Au début de l’année, le prix moyen avoisinait les 2 dollars.

 

2016 : l’année de la voiture hybride rechargeable

Pourtant, la tendance est aux modèles « électrifiés » et les normes antipollution sont là pour rappeler au marché et aux industriels que le temps est aux économies d’énergie. Au salon de Detroit, le groupe Fiat Chrysler Automobile (FCA), dont le patron était jusqu’alors opposé à l’électrique ou à l’hybride, a ainsi présenté une version hybride rechargeable de son nouveau monospace 8 places baptisé Chrysler Pacifica. Sur le stand Ford, la berline Fusion Energi – l’équivalent de notre Mondeo équipée d’une motorisation essence-électrique rechargeable (non disponible en Europe) – a fait peau neuve et a même vu son tarif baisser de 2 000 dollars par rapport à la précédente version. Mais la véritable star fut sans conteste la Chevrolet Bolt, une compacte 100 % électrique dotée d’une batterie près de trois plus grande que notre Renault ZOE nationale.

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Des nouveautés électriques en pagaille en 2017

Si l’année 2016 devrait être celle des modèles hybrides rechargeables aux US – avec l’arrivée des Audi A3 e-tron, BMW X5 xDrive40e, Mercedes-Benz GLE 500e, Mitsubishi Outlander PHEV et autres Volkswagen Golf GTE –, 2017 devrait être celle des électriques. Outre la commercialisation de la très attendue Chevrolet Bolt, Tesla lancera sa familiale Model 3, la citadine BMW i3 verra son autonomie doubler et la compacte Nissan LEAF laissera sa place à une seconde génération plus performante. Destinée à affaiblir ses concurrents, la stratégie d’un baril bon marché mise en oeuvre par l’OPEP et l’Arabie Saoudite ne durera que le temps d’ « assainir » le marché. Lorsque le prix du baril remontera, celui du prix à la pompe suivra mécaniquement la tendance. Et les automobilistes se tourneront à nouveau vers des solutions plus économes. A ce moment-là, l’offre de modèles électrifiés sera très étoffée.

 

TOP 5 : en 2015, la Tesla Model S est arrivée en tête des ventes de modèles rechargeables (23 500 immatriculations). Seconde, la Nissan LEAF (17 270 unités) est talonnée par la Chevrolet Volt (15 400 unités) et par la BMW i3 (11 000 unités). La Ford Fusion Energi ferme la marche de ce TOP 5 avec 9 750 immatriculations. Le nouvel objectif de la Maison Blanche est d’atteindre le million de véhicules électriques et hybrides rechargeables en circulation à l’horizon 2020. Le parc américain compte actuellement 400 000 modèles de ce type dont 150 000 sur le seul Etat de Californie.

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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