Etats-Unis : la voiture électrique bientôt alimentée au charbon ?

Publié le 19 avril 2017 à 12h00 | La rédaction | 4 minutes

Outre-Atlantique, le Président Trump veut relancer la filière charbon pour alimenter les centrales thermiques dont la fermeture avait été programmé sous la précédente présidence

Aux Etats-Unis, Donald Trump souhaite instaurer des règles environnementales moins contraignantes. La filière charbon et l’industrie automobile sont particulièrement concernées par les décisions du nouveau Président.

 

Relancer le charbon aux Etats-Unis

Le Président américain Donald Trump s’attaque au « Clean Power Plan », un ensemble de mesures adoptées sous l’administration Obama qui visent à assurer la réduction des émissions de CO2 des centrales thermiques aux Etats-Unis. Dans un discours tenu le mardi 28 mars à quelques centaines de mètres de la Maison Blanche, M. Trump estime en effet qu’il est temps de mettre fin à ce qu’il qualifie de « guerre contre le charbon ». Le nouveau Président va donc demander par décret le réexamen du « Clean Power Plan » dont l’application devait conduire à la fermeture de plusieurs centrales à charbon sur le territoire américain.

 

Promesse de campagne

Annonçant « une nouvelle ère » dans le secteur énergétique américain, le Président a par ailleurs insisté dans son allocution sur la nécessité de supprimer plusieurs réglementations environnementales, qui sont selon lui « inutiles et destructrices d’emplois ». M. Trump a également martelé une nouvelle fois que la nouvelle administration américaine souhaitait « redonner du travail » aux mineurs. « Nous adorons les mineurs du charbon », a-t-il déclaré devant son assistance du jour. Puis d’ajouter que les mineurs sont « des gens fantastiques ». Une population encore nombreuse outre-Atlantique et qui n’a pas oublié les promesses de campagne de Donald Trump.

 

Des normes moins exigeantes pour les voitures

L’allocution du 28 mars fait suite à une autre faite quelques jours plus tôt et qui fût du même acabit. Dans le précédent discours du Président américain, celui-ci voulait en effet amender le contenu de la norme CAFE (Corporate Average Fuel Economy), elle aussi adoptée sous l’administration Obama, norme dont l’objectif est de réduire les émissions polluantes des voitures. Pour M. Trump, le CAFE fait aussi partie de ces mesures destructrices d’emplois qu’il veut combattre durant son mandat. Pour le Président ainsi que pour les représentants de l’industrie automobile, les exigences du CAFE en matière d’émissions sont démesurées et coûteuses.

 

La résistance s’organise depuis la Californie

Toutefois, la résistance semble plus vigoureuse pour les normes d’émissions automobiles. La Californie a ainsi adopté de nouvelles normes antipollution et se prépare à batailler durement dans les prochains mois face aux directives anti-environnement imposées par la nouvelle administration. Dans son combat en faveur des voitures non-polluantes, la Californie bénéficie du soutien d’autres Etats américains, une douzaine, regroupés sous l’appellation des « Etats du CARB » (California Air Resources Board), du nom de l’agence en charge de la qualité de l’air dans cet Etat. Avec la création d’une centaine de nouvelles bornes de recharge publique, l’Etat de New York, quant à lui, continue de poursuivre les initiatives qui visent une plus grande utilisation des véhicules électriques sous la houlette de son gouverneur, Andrew Cuomo.

Voiture électrique : va-t-elle détruire des emplois par milliers ? 

Commande groupée de 115 000 véhicules

Par ailleurs, plus de 30 villes américaines se sont rassemblées récemment pour lancer une grande offensive en faveur des voitures électriques. Pilotée par le maire de Los Angeles, cette initiative vise à acheter près de 115 000 véhicules de ce type auprès de différents constructeurs automobiles afin de renouveler tout ou partie leurs flottes municipales, des véhicules d’intervention (ambulances, pompiers, police) et d’entretien aux véhicules particuliers. Véritable pied-de-nez à la nouvelle administration, l’ambitieux projet pourrait à la fois se heurter à la capacité de production des constructeurs à court terme et à une électricité devenue beaucoup plus carbonée en raison de la relance du programme de relance des centrales électriques alimentées au charbon. Le bras de fer engagé entre les industriels et l’administration Trump d’une part et certains Etats, villes et associations d’autre part est donc encore appelé à se durcir.



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