Volkswagen Golf électrique : essai de la Nissan LEAF allemande (+ vidéo)

Publié le 10 juin 2014 à 10h03 | Fabrice SPATH | 9 minutes

La berline compacte électrique Volkswagen e-Golf constitue le second modèle « électrifiée » du constructeur de Wolfsburg

La voiture la plus vendue en Europe se met à l’électrique. Baptisée Volkswagen e-Golf, la berline compacte devient le second modèle électrifié de la gamme du constructeur allemand. Hormis quelques retouches aérodynamiques ou esthétiques et l’ajout de fonctionnalités dans l’habitacle, la VW e-Golf est une vraie Golf : le comportement routier et l’habitabilité sont sensiblement équivalents aux versions essence TSI et diesel TDI. Première prise en main dans le centre de Berlin avant un essai complet à l’automne 2014, à l’occasion de sa commercialisation.

 

Voiture électrique : la révolution est en marche chez VW

Avec la version électrique de sa berline compacte Golf 7 baptisée Volkswagen e-Golf, le constructeur allemand élargit sa gamme de véhicules électriques. Après la VW e-up! commercialisée depuis l’automne 2013, Volkswagen poursuit sa stratégie d’électrification et d’hybridation de ses modèles existants. Et la voiture la plus vendue d’Europe n’y échappe pas ! Sous la pression des normes d’émissions de plus en plus contraignantes, notamment en Europe et aux Etats-Unis, les industriels n’ont que peu d’options : améliorer les moteurs thermiques ou « électrifier » une partie de leurs gammes. Chez Volkswagen, cette stratégie se traduit par la présence de 4 modèles électriques ou hybrides au catalogue cette année : le SUV VW Touareg Hybrid, la berline VW Jetta Hybrid – également appelée la Golf à coffre –, la VW e-up! électrique et la VW e-Golf électrique. Suivront la VW Golf GTE hybride rechargeable ainsi que les VW Passat et Touran dotés du même groupe.


Volkswagen e-Golf : seules les badges "e-Golf", les feux diurnes à LED en forme de C et les jantes alliage 16 pouces distinguent véritablement la variante électrique de ses homologues essence et diesel

 

VW e-Golf : une vraie Golf

Extérieurement, la Volkswagen e-Golf ne se distingue de ses homologues thermiques que par quelques retouches aérodynamiques ou esthétiques : jantes 16 pouces au design plein, calandre lisse intégrant des joncs de couleur bleu, pare-chocs plus profilés, feux full LED à l’avant, feux diurnes à LED en forme de C, pneus très basse résistance au roulement (TBRR) de marque Continental, logos « e-Golf » sur la calandre avant et la malle arrière. Pour un œil non averti, cela reste une Golf ! Même la trappe à carburant est restée à sa place d’origine, à une différence près toutefois : elle abrite désormais une prise unique appelée Combo 2 qui accepte à la fois la charge « normale » en 8 à 13 heures – idéal pour une recharge nocturne – et « rapide » en 30 minutes. Dans l’habitacle, le propriétaire d’une Golf 7 thermique ne sera pas non plus perturbé : à première vue, les équipements et la présentation sont identiques. Mais à y regarder de plus près, l’instrumentation a été modifiée pour accueillir un indicateur de puissance et de récupération d’énergie. Quant au tachymètre, celui-ci est désormais limité à 160 km/h (260 km/h sur les autres versions).


VW Golf électrique : les pare-chocs ont été redessinés pour un profil plus aérodynamique. A l'arrière, les feux sont à LED

 

Autonomie réelle : de 130 à 170 km

En ouvrant la VW e-Golf, un éclairage bleu diffusé sur les seuils de portes vous accueille. La couleur bleu est présente un peu partout dans l’habitacle : garnitures de portes, levier de vitesses, indicateur de puissance, volant cuir avec surpiqures, … Malgré quelques éléments spécifiques à la version électrique – sellerie en tissu gris spécifique et inserts Iridium Matrix –, l’e-Golf ne déroutera pas celles et ceux habitués à des matériaux de bonne qualité, bien ajustés et assemblés. L’écran tactile central est doté de fonctions spécifiques telles que la visualisation des flux d’énergie en temps réel, l’autonomie restante, la consommation d’énergie – en kWh et non plus en litres –, en sus du système multimédia intégrant la navigation par GPS. L’habitabilité est équivalente à une Golf essence ou diesel, à l’exception du volume du coffre dont la capacité est amputée de 37 litres, passant de 380 à 343 litres (1 233 kg banquette rabattue), soit le même volume que sur une version 4Motion équipée d’une transmission intégrale. D’une capacité de 24,2 kWh – vs 24 kWh sur une Nissan LEAF, la référence du marché – et d’un poids de 318 kg, la batterie de technologie lithium-ion est installée dans le plancher arrière et dote le véhicule électrique d’une autonomie réelle de 130 à 170 km.

 

3 modes de conduite pour maximiser l’autonomie

Garantie 8 ans ou 160 000 km, la batterie augmente le poids de la Golf : 1 585 kg, soit 300 kg de plus qu’une Golf essence 1,2l TSI. Pour autant, son comportement routier ne diffère pas d’une variante thermique. Mieux : grâce à cet accumulateur, le centre de gravité est plus bas. Seule différence notable : l’absence de bruit et le sifflement caractéristique du moteur électrique lors des phases d’accélération. Délivrant une puissance de 115 ch et un couple maximal de 270 Nm, le moteur permet à l’e-Golf d’exécuter avec facilité le 0 à 100 km/h en 10,4 s et d’atteindre la vitesse maximale de 140 km/h (bridée électroniquement). Propriétaires d’une Golf 7 thermique ? Ne cherchez pas de boîte de vitesses. Parking, Marche avant, Marche arrière, Point mort (neutre) : les 4 fonctions du sélecteur sont agrémentées par un dispositif délivrant 3 modes de conduite et 4 modes de récupération d’énergie cinétique lors des phases de décélération. Les 3 modes permettent de maximiser l’autonomie du véhicule électrique : Normal, Eco (puissance limitée à 95 ch) et Eco + (puissance limitée à 75 ch), les deux derniers modes limitant la consommation de tous types d’auxiliaires énergivores (dont la climatisation). Concernant les différents modes de récupération d’énergie, ils ont pour objectif de récupérer puis de stocker dans la batterie l’énergie cinétique lors des phases de décélération :

  • mode B (Break) le plus fort et adapté à la conduite en ville
  • modes D2 et D3 où le frein moteur se fait progressivement moins présent
  • mode D1 qui correspond quasiment à une fonction roue libre


Contrairement à une Citroën C-Zero, les feux stop s’allument lorsque le conducteur lève le pied de l’accélérateur en mode B. Toutefois, cette fonction est plus performante sur une BMW i3 qui peut se conduire en ville avec la seule pédale d’accélérateur, le système de récupération d’énergie étant si puissant qu’il fait s’arrêter le véhicule.


Volkswagen Golf 7 électrique : sellerie tissu gris spécifique et surpiqures bleues sur le sélecteur de vitesses ainsi que sur le volant cuir

 

Un équipement complet basé sur la finition Confortline

Même si ce premier essai dans les rues de Berlin ne nous a pas permis de découvrir en détails les qualités de la Volkswagen e-Golf, nous avons pu apprécier son excellente insonorisation, ses accélérations franches et linéaires et son équipement très complet. Basé sur le niveau Confortline, la dotation de série comprend les feux avant et arrière à LED, les vitres arrière surteintées, les rétroviseurs rabattables électriquement, la climatisation automatique bizone, le système multimédia comprenant notamment la navigation par GPS, … A l’instar de sa petite e-up!, la e-Golf est dotée d’un dispositif de préconditionnement de l’habitacle (climatisation ou chauffage) pilotable et programmable à distance via l’application smartphone baptisée Volkswagen Car-Net e-Remote. Lors de notre essai, nous avons parcouru 43 km dans un environnement urbain et péri-urbain, alternant les accélérations toniques avec une conduite « coulée ». Bilan : une consommation moyenne de 14 kWh et une autonomie restante de 118 km. L’autonomie totale revendiquée par la firme de Wolfsburg n’est donc pas surestimée : entre 130 et 160 km en utilisation mixte réelle, jusqu’à 180 km en ville grâce aux différents modes de conduite et de récupération. Bien aidée par une pompe à chaleur (climatisation et chauffage), la VW e-Golf se positionne au niveau d’une Nissan LEAF, la référence du marché.

 

Temps de charge : de 30 minutes à 13 heures

L’un des principaux reproches formulés à l’endroit de la citadine électrique Renault ZOE à son lancement fut l’impossibilité de recharger la batterie via une prise domestique traditionnelle appelée type E/F (depuis mars 2014, ZOE est équipé de série d’un Flexi Charger). Livrée de série avec deux types de câbles – avec boîtier de régulation pour la recharge sur prise standard et simple pour la recharge sur borne –, la Golf électrique peut faire le plein de 3 manières :

  • en 13 heures sur une prise de courant standard
  • en 8 heures sur une borne de recharge résidentielle appelée Wallbox (puissance de 3kW)
  • en 30 minutes sur une borne de recharge rapide (puissance de 50 kW, courant continu)


A noter que la charge rapide nécessite une borne de recharge spécifique dont seuls les premiers exemplaires viennent d’être livrés et installés en France (Vendée, Morbihan, Bordeaux et concessions VW). De marque DBT CEV, ABB ou Lafon Technologies, ces stations de recharge rapide permettent aux utilisateurs des véhicules compatibles de recouvrer 80 % des capacités de la batterie en une vingtaine de minutes. Contrairement à une Nissan LEAF qui cache deux types de prises sous sa calandre avant – charge normale et charge rapide –, la Volkswagen se contente d’une seule prise spécifique appelée Combo 2.


La VW e-Golf est dotée du système CCS Combo 2 (Combined Charging System) autorisant la charge normale et la charge rapide via un seul connecteur

 

Prix : à partir de 30 490 euros

Développée sur la plateforme modulaire MBQ pensée pour recevoir différentes motorisations, la Volkswagen Golf 7 électrique sera commercialisée au prix de 36 790 euros à compter de septembre 2014. Ce prix inclus les batteries et ne tient pas compte du bonus « écologique » en France (6 300 euros). A finition équivalente, une Nissan LEAF Acenta s’affiche au prix de 26 990 euros (batterie incluse et bonus de 6 300 euros déduit). A 19 650 euros, la petite sœur VW e-up! semble presque être une bonne affaire … Dotée d’un comportement plus sportif qu’une LEAF dont le confort est très moelleux, la VW e-Golf ne prétend pas révolutionner le marché. Si le constructeur allemand introduit progressivement une part d’électrique dans sa gamme, c’est sur le terrain de l’hybride rechargeable qu’il est très attendu. Le premier modèle Plug-in Hybrid de la marque sera la Golf GTE. Commercialisation attendue en Europe début 2015 aux alentours de 35 000 euros, bonus déduit. Plus polyvalente que la VW e-Golf – 50 km d’autonomie en mode électrique, le moteur prenant le relais lorsque la batterie est déchargée –, la technologie hybride rechargeable sera adoptée par la berline Passat, par les SUV Tiguan et Touareg ainsi que par le monospace compact Touran.

Galerie de photos

Les plus

  • une "véritable" Golf
  • habitabilité préservée
  • comportement routier
  • frein moteur configurable

Les moins

  • prix élevé
  • confort ferme
  • bornes de recharge rapide "spécifiques"
  • poids en hausse (+ 300 kg)

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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