Infiniti Q50 Hybrid : l’essai complet de la berline hybride aux 364 ch

Publié le 06 mai 2014 à 12h09 | Fabrice SPATH | 7 minutes

Essai détaillée de la berline hybride essence-électrique Infiniti Q50 : prix, consommations, équipements, options, comportement routier, …

Initialement destinée au marché nord-américain, la marque Infinitidivision premium de l’Alliance Renault-Nissan – commercialise 6 modèles en France. Avec la nouvelle berline Q50, Infiniti se frotte aux concurrents allemands traditionnels ainsi qu’au haut de gamme Toyota baptisée Lexus. Disponible en versions diesel et hybride essence-électrique, nous avons pris le volant d’une Q50 Hybrid en finition S. Bilan d’un essai convaincant

 

Infiniti : le premium selon Renault-Nissan

En France, Infiniti commercialise des modèles premium dans des déclinaisons essence, diesel et hybride depuis 2008. Doté d’un réseau hexagonal de 10 concessionnaires – le dernier en date a ouvert ses portes à Bordeaux –, Infiniti n’a écoulé en 2013 que 197 véhicules. Le credo de la marque haut de gamme issue de l’Alliance Renault-Nissan : luxe, performances et technologies. Avec sa nouvelle berline Q50, remplaçante de l’anonyme G37, Infiniti tente de se faire une place aux côtés des berlines Audi A4, BMW Série 3, Mercedes Classe et Lexus IS 300h. Grâce à son groupe motopropulseur hybride essence-électrique de 364 ch hérité de la M35h, la Q50 espère prendre quelques parts de marché à ces actrices déjà bien établies.

 

Un design extérieur sportif et très personnel

Vous l’aurez compris, les noms des modèles Infiniti ne sonnent pas très latins … Fort heureusement, les lignes très personnelles de la nouvelle Q50 font oublier le disgracieux Q : les lignes fluides et sculpturales semblent être inspirées des modèles Jaguar et Maserati, la calandre avant dotée d’une forte personnalité grâce à ses optiques au regard perçant et aux feux à LED diurnes semble vouloir avaler l’asphalte. Le design extérieur semble lui aussi vouloir casser les codes stylistiques déjà bien établis du segment. La version S sportive de notre Q50 Hybrid d’essai est dotée de série de magnifiques jantes 19 pouces et de deux grandes sorties d’échappement à l’arrière. Le seul bémol de ce design original concerne la poupe qui, pour les initiés, ressemble de trop près à l’ancienne berline Infiniti M35h.

 

Un habitacle digne d’une berline allemande premium

Dans l’habitacle, les matériaux utilisés sont d’excellente facture et l’assemblage est digne d’un modèle allemand. L’harmonieux dessin de la planche de bord ne reprend malheureusement pas la pointe d’agressivité et de sportivité du design extérieur. Seuls les inserts en aluminium de toute beauté apportent une touche de dynamisme dans un habitacle où la couleur noir est très présente (préférez des teintes intérieures plus claires). L’accoudoir central fixe tranche un peu avec la multitude de réglages et paramétrages disponibles. Les places arrière sont confortables mais la faible visibilité sur l’extérieur peut procurer quelques hauts le cœur aux passagers les plus sensibles. Côté coffre, le volume de celui-ci – 400 litres, soit 100 litres de moins que sur la version diesel – est amputé par l’installation des batteries. Second bémol : la banquette arrière n’est pas rabattable ... sauf si vous déboursez 400 euros en option (rabattable 40/60) !

 

Une motorisation hybride d’une puissance de 364 ch

A propos de batterie installée sous le plancher du coffre arrière, celle-ci alimente le moteur électrique du groupe motopropulseur hybride composé par :

  • un moteur thermique essence V6 3,5l de 306 ch (couple maximum de 350 Nm)
  • un moteur électrique de 68 ch (couple maximum de 270 Nm)


L’ensemble du groupe développe une puissance cumulée de 364 ch (les deux moteurs ne développent pas leur pleine puissance en même temps). Associé à une très efficace boîte de vitesses automatique à 7 rapports, l’Infiniti Q50 Hybrid devient la voiture hybride la plus rapide du monde en accélération (400 m départ arrêté). Le 0 à 100 km/h est exécuté en 5,4 secondes et la vitesse maximale est électroniquement limitée à 250 km/h. Le démarrage se fait en mode électrique et ce jusqu’à 50 km/h, le moteur thermique prenant le relais lorsque les batteries se déchargent ou lorsque le conducteur sollicite davantage l’accélérateur. La « faible » puissance du moteur électrique n’autorise pas une autonomie en mode 100 % électrique supérieure à 1-2 km. La batterie embarquée est rechargée via le moteur thermique et le dispositif de récupération d’énergie cinétique au freinage.

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La sonorité rauque et sportive du V6 essence

L’Infiniti Q50 Hybrid a été conçue de telle manière que l’on se sent très rapidement à l’aise à son volant : le siège recule et avance automatiquement pour faciliter l’accès au poste de conduite, la hauteur d’assise, la position du volant, la température de l’habitacle ainsi les stations de radio préférées sont paramétrables et enregistrées en fonction du conducteur. La ceinture de sécurité dotée d’un enrouleur électrique qui ajuste le serrage finit par tenter les plus sceptiques à essayer la berline. Contrairement à la version diesel équipée d’un moteur Mercedes-Benz 4 cylindres 2,2l de 170 ch, le démarrage se fait en silence : pas de claquement ni de rugosité. Le passage du mode électrique au mode thermique se fait en douceur. La puissance et le couple du V6 – aidé par le moteur électrique lors des accélérations et des reprises – finissent par convaincre celles et ceux qui sont dubitatifs quant à la technologie hybride. La sonorité rauque du V6 indique bien qu’il s’agit avant tout d’un modèle performant.

 

Un équipement très technologique

A son bord, le confort et l’insonorisation sont royaux, il est vrai aidé par une excellent système audio Bose disposant de 14 haut-parleurs. Seules les chaussées dégradées font remonter de déplaisantes vibrations dans le volant et le siège conducteur. Un comble pour un véhicule doté – de série sur la version hybride – d’une direction purement électrique ! Appelé DAS – Direct Adaptative Steering –, ce système équipe pour la première fois au monde un véhicule de série. Equipé de 3 moteurs électriques actionnant la crémaillère de direction en fonction des actions réalisées par le conducteur sur le volant, ce système ne remonte que très peu d’informations quant à l’état de la route. Le châssis d’origine Nissan, même s’il manque un peu de rigueur et qu’un passage entre les mains des ingénieurs Renault Sport lui aurait fait grand bien, ne trouve ses limites que dans l’enchaînement de nombreux virages serrés. L’Infiniti Q50 est disponible avec deux modes de transmission :

  • propulsion (roues arrière) pour une consommation mixte réelle de 8,5l/100 km (144 g de CO2/km)
  • intégrale (4 roues motrices) pour une consommation mixte réelles de 9,5l/100 km (159 g de CO2/km)


Le poids : 1 825 kg sur la première version, 1 903 kg sur la seconde

 

Prix : à partir de 53 720 euros, hors malus …

Même si la direction 100 % électrique a fait l’objet d’une série de rappel aux Etats-Unis fin 2013, une colonne mécanique subsiste en Europe pour des motifs de réglementation. Le fameux DAS fait partie du très riche niveau d’équipements de série ou en option de la berline Q50 Hybrid, à commencer par le système Infiniti In Touch doté d’un double écran tactile, simple et très ergonomique. Contrairement à un modèle allemand, point de mollette installée sur la console centrale, tout est tactile. On regrettera simplement les traces de doigt laissées sur l’écran … Parmi les autres équipements high-tech, on relève :

  • la détection d’angles morts
  • l’aide au maintien en ligne (Active Lane Control ou ALC)
  • le système d’avertissement anticollision frontale (Distance Control Assist ou DCA) doté de caméras analysant en temps réel la vitesse des véhicules précédents et suivants le Q50 ; en ville, il peut être utilisé comme un régulateur de vitesse adaptatif


Grâce au DCA, le véhicule s’arrête ou ralentit dans les embouteillages ou aux feux tricolores, lorsqu’un véhicule vous précède. Si aucune action n’est entreprise par le conducteur – action sur la pédale de frein –, le dispositif émet un léger bip sonore et le véhicule redémarre au bout de 2 secondes.

 

Bilan de l’essai : une véritable alternative aux modèles allemands

Ces équipements très innovants, associés à une carrosserie racée et à une motorisation hybride très performante, font de l’Infiniti Q50 une véritable alternative aux modèles germaniques. Seule faiblesse : compte-tenu de sa cylindrée et sa puissance, la berline ne peut profiter d’un bonus « écologique ». 500 euros de malus pour la version hybride à propulsion (144 g) et 2 200 euros pour la version hybride à traction intégrale (159 g). Commercialisée à partir de 53 720 euros (hors malus), Infiniti France espère vendre 1 000 exemplaires de sa Q50 cette année. 

Galerie de photos

Les plus

  • ligne racée et très personnelle
  • performances de haut vol
  • consommations maîtrisées
  • équipement technologique

Les moins

  • habitabilité moyenne
  • volume réduit du coffre
  • déficit de notoriété
  • direction électrique déroutante

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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