Essai BMW 330e : l’hybride qui sonne la fin du diesel (+ photos)

Publié le 31 janvier 2016 à 19h16 | Fabrice SPATH | 6 minutes

Avec ses 252 ch et sa fiscalité avantageuse, la BMW Série 3 hybride rechargeable dame le pion à la 330d diesel

Pour sa sixième génération, la BMW Série 3 reçoit une motorisation hybride rechargeable. Avec sa puissance cumulée de 252 ch, son couple maximal digne d’une 340i, son autonomie électrique de 30 km, sa fiscalité douce et son prix débutant à 45 950 euros, la BMW 330e dispose de sérieux atouts pour convaincre particuliers et entreprises de délaisser les versions diesel. Premier essai à son volant sur les routes de l’arrière-pays niçois.

 

L’hybride rechargeable pour toute la gamme !

Eté 2014 : au lancement du monospace compacte BMW Série 2, le constructeur munichois confirmait son ambition de décliner avant la fin de la décennie une bonne partie de sa gamme à la technologie hybride rechargeable. Après avoir lancé sa gamme i destinée à regrouper les véhicules dédiés aux motorisations « alternatives » – citadine électrique BMW i3 et supercar hybride rechargeable BMW i8 –, l’industriel allemand a récemment commercialisé la variante à batterie de son X5. Baptisé X5 xDrive40e, le SUV sera très prochainement rejoint en concessions par les BMW 225xe, 740e et 330e. Leurs points communs : l’adoption de la technologie eDrive hybride rechargeable et la mise au rebut des moteurs 6 cylindres au profit de blocs 3 ou 4 cylindres essence suralimentés. Chez les confrères premium allemands, Mercedes-Benz s’est engagé à lancer 10 modèles Plug-in d’ici 2017 et Audi ambitionne de déployer sa technologie e-tron sur la majeure partie de sa gamme avant la fin de la décennie.

 

L’hybride plus compétitif que le diesel

Dévoilée au dernier salon de Francfort aux côtés du monospace compacte 225xe, la BMW 330e a donc troqué le 6 cylindres 3.0 l essence turbo de la BMW ActiveHybrid3 au profit d’un 4 cylindres 2.0 l turbo. Tandis que la version hybride « conventionnelle » lancée en 2012 développait une puissance de 340 ch, la nouvelle variante hybride rechargeable qu’elle remplace n’en propose que 252 ch. Moins exclusive, cette dernière l’est aussi dans ses tarifs. Tandis que l’ActiveHybrid réclamait 54 300 euros, la 330e n’en demande que 45 950 euros en finition d’accès Lounge Plus, bonus « écologique » de 1 000 euros déduit. A titre de comparaison, la BMW 330d à motorisation diesel (258 ch) dotée d’une boîte automatique est commercialisée à partir de 49 750 euros (bonus-malus neutre). Pour les professionnels, la version hybride rechargeable bénéficie d’une exonération totale de la taxe sur les véhicules de société (TVS) grâce à ses 49 g de CO2/km (vs 710 euros annuels pour la 330d).

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Pas de version break Touring

Extérieurement, la BMW 330e ne se distingue de ses homologues thermiques que grâce à ses badges eDrive et 330e collés sur les custodes et la malle arrière ainsi que la trappe de charge située sur l’aile avant gauche. Discrète, la familiale à double motorisation l’est également dans l’habitacle où seuls les seuils de portes eDrive, le bouton eDrive situé derrière le sélecteur de vitesses ou encore l’instrumentation spécifique derrière le volant – autonomie restante, consommation et récupération d’énergie, … – diffèrent du reste de la série. Disponible uniquement en version 4 portes – la version break Touring est peu appréciée aux Etats-Unis, son marché principal –, la 330e perd en coffre. Celui-ci passe ainsi d’un volume de 480 à 370 litres, la faute à l’intégration de la batterie dans le plancher. Seule consolation à cette amputation : une fois rabattue, la banquette 40/20/20 offre un plancher plat.

 

Une puissance de 252 ch et une autonomie de 30 km

La vraie nouveauté se concentre donc sous le capot. Pour électrifier leur familiale, les ingénieurs BMW ont combiné un bloc 4 cylindres 2.0 l essence turbo de 184 ch (couple de 290 Nm à seulement 1 350 tr/mn) à un bloc électrique de 88 ch (250 Nm). Installé en sandwich entre le moteur essence et l’excellente boîte de vitesses automatique à 8 rapports, ce dernier est alimenté par une batterie Lithium-Ion d’une capacité de 7,3 kWh. Rechargeable sur une prise de courant domestique en 3h15 ou en 2h15 sur une borne de recharge adaptée (puissance de 3 kW), l’accumulateur offre environ 30 km d’autonomie sur cette seule énergie. Développant une puissance cumulée de 252 ch et un couple généreux de 420 Nm – équivalent à celui délivré par la 340i de 326 ch –, le groupe motopropulseur offre des accélérations franches et linéaires grâce au couple du moteur électrique disponible quasi immédiatement.

 

Une familiale sans compromis

Sélectionnables via le bouton eDrive situé sur la console centrale, les 3 modes de conduite optimisent le fonctionnement de la motorisation :

  • Max eDrive pour forcer le mode électrique (autonomie de 20 à 30 km en conditions réelles d’utilisation, vitesse limitée à 120 km/h)

  • Auto eDrive où le système gère de manière efficiente les deux énergies

  • Save Battery pour conserver la capacité de la batterie et utiliser plus tard l’autonomie électrique (utile pour une utilisation autoroutière par exemple)


Très agréable à conduire grâce à sa parfaite répartition des masses (50/50), à ses reprises toniques assurées par l’électrique à bas régime, à sa propulsion (arrière), la BMW 330e a la capacité de faire aimer l’hybride rechargeable à ses pires détracteurs. Douce et silencieuse en mode électrique, la familiale se transforme en berline performante avec un 0 à 100 km/h exécuté en 6,1 s et sa vitesse de pointe culminant à 225 km/h. Sa direction assistée électrohydraulique et le passage sans à-coups entre le mode électrique et le mode thermique achèvent la liste de ses qualités. Côté consommation enfin, une moyenne de 4,7 l/100 km a été constatée lors de notre essai sur un parcours mixte de 70 km (hors autoroute).

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L’ABC : l’Avis de BreezCar

Commercialisée au printemps prochain, la BMW Série 3 hybride rechargeable sera disponible en finition Lounge Plus dès 45 950 euros (bonus de 1 000 euros déduit). Dotée d’une autonomie électrique de 30 km environ et d’une consommation réelle gravitant aux alentours des 5 l/100 km, la BMW 330e bénéficie également d’une exonération totale de la TVS grâce à ses 49 g de CO2/km. S’appréciant à la fois en conduite coulée et sportive, la berline Plug-in concurrence les Mercedes-Benz Classe C 350e et Volkswagen Passat GTE animées par des motorisations hybrides rechargeables. Mais contrairement à ces dernières, la munichoise ne sera pas déclinée en version break Touring. Une faiblesse que la perte de 110 litres du coffre pour installer la batterie ne compense malheureusement pas. Pour BMW, le marché se trouve au Japon et aux Etats-Unis. Dommage, car la familiale écrase sur les autres points sa concurrente 330d équipée d’une motorisation diesel.

Galerie de photos

Les plus

  • tarifs compétitifs
  • autonomie électrique
  • silence de fonctionnement
  • performances

Les moins

  • pas de version break Touring
  • volume du coffre (- 110 litres)
  • capacité du réservoir (41 l vs 57 l)
  • 4 cylindres moins noble

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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