Consommation d’une voiture électrique : 2 euros les 100 kilomètres ?

Publié le 17 avril 2014 à 14h11 | Fabrice SPATH | 5 minutes

Renault ZOE : la citadine électrique se contente de 2,20 euros en moyenne pour faire le "plein" au tarif heures creuses

Les véhicules électriques et hybrides rechargeables acquièrent, année après année, des parts de marché en Europe, aux Etats-Unis, en Chine et au Japon. Nissan LEAF, Renault ZOE, Opel Ampera, Toyota Prius Plug-in Hybrid sont quelques-uns des nombreux modèles actuellement disponibles en concessions. Mais combien consomme réellement une voiture électrique ? Et peut-on comparer cette consommation à celle des véhicules thermiques ? Explications.

 

La batterie : « le nerf de la guerre » d’un véhicule rechargeable

En étudiant le marché des véhicules à batteries, on remarque que 4 grandes technologies s’affrontent ou, selon les points de vue, se complètent :

  • l’hybride qui associe un moteur thermique (essence ou diesel) à un ou plusieurs moteurs électriques alimentés par une petite batterie le plus souvent installée sous le plancher du coffre arrière ; l’autonomie en mode 100 % électrique ne dépasse pas les 3-4 km ; principaux modèles : Toyota Yaris HSD, Peugeot 3008 HYbrid4, Honda Jazz Hybrid, …

  • l’hybride rechargeable ou Plug-in Hybrid qui combine un moteur thermique à un moteur électrique alimenté par une batterie de plus grande capacité qui va autoriser le véhicule à parcourir jusqu’à 50 km en mode 100 % électrique (comme sur une hybride conventionnelle, le moteur thermique prend le relais pour mouvoir le véhicule lorsque les batteries sont vides) ; principaux modèles : Audi A3 e-tron, Volvo V60 PHEV, Mitsubishi Outlander PHEV, …

  • l’électrique pur qui ne peut compter que sur sa batterie de grande capacité pour mouvoir le véhicule, avec une autonomie moyenne de 150 km ; principaux modèles : Renault ZOE, Nissan LEAF, BMW i3, Volkswagen e-Golf, …

  • l’électrique avec prolongateur d’autonomie ou « Range Extender » dont l’architecture est proche d’un modèle 100 % électrique mais qui intègre un moteur thermique faisant office de générateur alimentant à la fois le moteur électrique et les batteries lorsque celles-ci sont vides ; principaux modèles : Opel Ampera, Chevrolet Volt et BMW i3 (équipée en option)



Une Nissan LEAF électrique branchée sur une borne de recharge Ensto à Oslo, en Norvège

Tandis que la première technologie ne recharge ses batteries que via le moteur thermique et le dispositif de récupération d’énergie cinétique au freinage, les batteries des 3 autres systèmes se rechargent essentiellement via une source d’énergie externe (prise de courant ou borne compatible). De la capacité de la batterie – exprimée en kWh (Kilowatt-heure) – dépend l’autonomie du véhicule. Comme sur une Batterie de Portable – téléphone ou ordinateur –, la technologie employée est souvent du Lithium-ion, excepté chez Toyota qui emploie du NiMH (nickel-hydrure métallique).

 

Quelle consommation électrique pour faire 100 km ?

La capacité de la batterie influe directement sur le nombre de kilomètres que le conducteur d’un véhicule électrique peut parcourir. Mais ce n’est pas le seul facteur : la puissance du moteur, le style de conduite, la température extérieure, l’utilisation des auxiliaires (chauffage ou climatisation), le type de parcours, … Tous ces éléments vont « peser » sur la consommation du véhicule. Ce dernier va consommer davantage à haute vitesse – sur autoroute, à 130 km/h par exemple –, sur des routes à fort dénivelé, en utilisant le chauffage ou la climatisation – même si les derniers modèles sont équipés d’une pompe à chaleur qui réduit la consommation des auxiliaires –, en ayant le pied lourd ou une conduite sportive. Tout comme sur une voiture thermique essence ou diesel … A noter que les électriques sont semblables aux thermiques sur un second point : les deux disposent d’une batterie accessoire 12V.


Avec une voiture électriques, dites adieu aux stations-services et faites le plein à domicile. Ici, une Renault ZOE

Fin mars, Le Nouvel Observateur révélait l’information selon laquelle les Renault ZOE ministérielles étaient tombées en panne après avoir branché un gyrophare (découvrez les mésaventures de Renault ZOE dans cette actualité). Un poisson d’avril qui ne tient pas face à l’analyse comparative réalisée par le magazine Challenges et dont nous vous rappelons quelques chiffres clés :

  • la citadine Renault ZOE embarque une batterie de 22 kWh, consomme en moyenne 10,5 kWh d’électricité aux 100 km, soit un coût de 1,44 euro/100 km (abonnement EDF base)

  • la berline compacte Nissan LEAF embarque une batterie de 24 kWh, consomme en moyenne 13,7 kWh d’électricité aux 100 km pour un coût de 1,88 euro/100 km (abonnement EDF base)

  • l’utilitaire Renault Kangoo Z.E. embarque une batterie de 22 kWh, consomme en moyenne 12,9 kWh d’électricité aux 100 km pour un coût de 1,77 euro/100 km (abonnement EDF base)

  • la berline Tesla Model S embarque une batterie de 85 kWh (dans sa version la plus performante), consomme en moyenne 19,9 kWh d’électricité aux 100 km pour un coût de 2,73 euros/100 km (abonnement EDF base)

  • la berline Toyota Prius Plug-in Hybrid (hybride rechargeable) embarque une batterie de 4,4 kWh, consomme en moyenne 12,32 kWh d’électricité aux 100 km pour un coût de 1,69 euro/100 km (abonnement EDF base). A noter que la Prius rechargeable dispose d'une autonomie moyenne en mode 100 % électrique de 20 km, le moteur thermique essence prenant le relais lorsque la batterie est déchargée. En réalité, la Prius Plug-in consomme 0,34 euro en électricité et 6,2 euros en essence sans plomb (moyenne "réaliste" de 4l/100 km et prix à la pompe de 1,55 euro/l) soit 6,54 euros/100 km.

 

Seul bémol de ce comparatif : les consommations annoncées sont issues des chiffres communiqués par les constructeurs. Mais, en moyenne, un véhicule électrique de type citadine/berline compacte consomme 2 euros d’électricité pour parcourir 100 km. Moins si vous bénéficiez du tarif heures creuses lors d’une recharge nocturne …

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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