Chevrolet Bolt : que reste-t-il aux autres véhicules électriques ?

Publié le 18 janvier 2016 à 11h06 | Fabrice SPATH | 4 minutes

Concurrente des BMW i3, Kia Soul EV et Nissan LEAF, la nouvelle Chevrolet Bolt offre plus d’autonomie pour un tarif inférieur

Dévoilée au CES de Las Vegas puis détaillée au salon de Detroit, la Chevrolet Bolt bouleverse le marché de la voiture électrique développée par les constructeurs généralistes. Avec ses 320 km d’autonomie, sa puissance de 200 ch, sa recharge à 50 % en 30 minutes et son prix de 30 000 dollars, la Bolt double ses concurrents.

 

Après la Volt à prolongateur, la Bolt 100 % électrique

Après son modèle électrique à prolongateur d’autonomie Chevrolet Volt, le groupe General Motors investit le marché du véhicule 100 % électrique. Présenté il y a tout juste un an au salon de Detroit, le concept Chevrolet Bolt s’est mué en une version de série à l’occasion de l’édition 2016 de ce même événement. Quelques jours plus tôt, la compacte avait dévoilé sa robe de production au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, la grand-messe annuelle de l’électronique grand public. Destinée au continent nord-américain, la Chevrolet Bolt attise la curiosité des médias européens, quand bien même sa commercialisation sous le label Opel n’a pas encore été confirmée par l’industriel.

 

Destinée au marché US, elle est très attendue en Europe

Comment expliquer un tel engouement ? L’offre de véhicules électriques sur le Vieux Continent est pourtant bien étoffée : BMW i3, Kia Soul EV, Nissan LEAF et e-NV200, Renault ZOE et Kangoo Z.E., Volkswagen e-up! Et e-Golf, Tesla Model S, sans oublier la triplette Citroën C-Zero/Mitsubishi i-MiEV/Peugeot iOn. Des modèles électriques qui couvrent quasiment tous les segments. Pourtant, la présentation et les détails techniques de la Chevrolet Bolt sont largement repris dans la presse européenne. Il est vrai que face à la concurrence, l’électrique de Detroit fait des étincelles. A commencer par son prix : 30 000 dollars, aide fédérale de 7 500 dollars déduite. En location longue durée (LLD), la mensualité devrait avoisiner les 380 dollars.


 

320 km d’autonomie pour 30 000 dollars : du jamais-vu

Un tarif attractif donc qui est associé à une autonomie de 320 km – selon le strict cycle américain EPA –, un chiffre inédit dans l’offre de modèles électriques issus de constructeurs généralistes. A titre de comparaison, la compacte Nissan LEAF équipée de la nouvelle batterie de 30 kWh offre une autonomie de 200 km, la citadine sportive BMW i3 peut parcourir 160 km sur une seule charge et la citadine Renault ZOE quelque 190 km grâce à son nouveau moteur R240. Grâce à sa batterie Lithium-Ion développant une capacité de 60 kWh, la Bolt va 1,5 à 2 fois plus loin que la concurrence. Développé en partenariat avec le sud-coréen LG, l’accumulateur est installé dans le plancher du véhicule à la façon d’une Tesla Model S.

 

Une concurrente à la future Tesla Model III ?

Jusqu’à présent, seul le jeune constructeur californien avait opté pour de grandes batteries de 90 kWh sur sa berline Model S et son nouveau crossover Model X. Sur les segments des compactes, la capacité de l’accumulateur a longtemps été limitée à 27 kWh (Kia Soul EV et Mercedes-Benz Classe B ED). Avec l’arrivée de la Bolt, Chevrolet renverse la concurrence. Animée par un bloc électrique de 203 ch (360 Nm), la compacte fait même mieux que la BMW i3 et ses 170 ch. Seul bémol : son poids de 1 625 kg contre 1 430 kg sur la Renault ZOE et 1 195 kg sur le BMW i3. Sa commercialisation aux Etats-Unis est attendue pour le second semestre 2016 avant une probable arrivée en Europe sous le label Opel courant 2018.

LA CHEVROLET BOLT EN CHIFFRES :

  • une puissance de 203 ch et un couple maxi de 360 Nm
  • une vitesse maximale de 146 km/h (limitée électroniquement)
  • une batterie de 60 kWh offrant une autonomie de 320 km
  • un poids de 1 625 kg dont 435 kg pour la batterie
  • un prix de 30 000 dollars après aide fédérale US
  • un chargeur embarqué 7 kW de série (80 km d’autonomie en 2h ; charge complète en 8h sur une borne de recharge adaptée)
  • une option charge rapide au standard germano-américain CCS ; charge à 50 % en 30 minutes sur une station rapide DC 50 kW

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Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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