Véhicules électriques : le patron de Peugeot Citroën redoute un futur Dieselgate

Publié le 22 septembre 2017 à 07h00 | La rédaction | 3 minutes

A Francfort, Carlos Tavares a interpelé les responsables politiques européens quant à la production d’électricité propre et aux matières premières rares

Carlos Tavares, le patron de PSA Peugeot Citroën, a lancé un avertissement en forme d’alerte aux responsables politiques et pouvoirs publics européens lors d'un discours tenu au salon de Francfort, déclarant qu'une interdiction totale des moteurs à combustion interne et la mise sur le marché sous la contrainte de voitures électriques pourraient mettre en danger l'industrie automobile du Vieux Continent.

 

Interdire le thermique : une option irrationnelle et inconséquente

« Si vous avez des ministres en Europe qui disent qu’ils interdiront l’utilisation de moteurs à combustion interne, alors je dois m’y conformer et notre groupe devra se transformer, se réorganiser et se recycler. Mais si l'électrification n'est pas profitable à l'avenir, nous avons tous un problème », a ainsi déclaré M. Tavares au salon de Francfort qui ferme ses portes dimanche 24 septembre.

L’emballement mondial actuel contre les motorisations thermiques va se retourner contre les citoyens, prophétise l’industriel. « Toute cette agitation, tout ce chaos, va se retourner contre nous parce que nous aurons pris de mauvaises décisions dans des contextes émotionnels, pas suffisamment réfléchies et pas avec suffisamment de recul », n’a pas ainsi hésité à clamer le patron de PSA Group (ex PSA Peugeot Citroën).

 

Les électriques, une menace potentielle pour la santé

Selon M. Tavares, l’interventionnisme des pouvoirs publics dictant le choix technologique des constructeurs finira également par étouffer toute créativité dans l'industrie automobile. Le dirigeant soutient par ailleurs qu’une introduction massive de véhicules électriques sur le marché automobile du Vieux Continent pourrait comporter des risques sur la santé des citoyens européens.

 « Je ne voudrais pas que dans 30 ans on ait découvert les uns et les autres quelque chose qui n’est pas aussi beau que ça en a l’air sur le recyclage des batteries, l’utilisation des matières rares de la planète, sur les émissions électromagnétiques de la batterie en situation de recharge », a-t-il mis en garde.

 

Problèmes en quête de solutions

Pour Carlos Tavares, le basculement vers le tout-électrique pose plus de questions qu’il n’en résout. « Qui traite la question de la mobilité propre dans sa globalité ? Comment est-ce que nous allons produire plus d’énergie électrique propre ? Comment faire pour que l’empreinte carbone de fabrication d’une batterie du véhicule électrique ne soit pas un désastre écologique ? Comment faire en sorte que le recyclage d’une batterie ne soit pas un désastre écologique ? Comment trouver suffisamment de matières premières rares pour faire les cellules et les chimies des batteries dans la durée ? Qui aujourd’hui est en train de se poser la question de manière suffisamment large d’un point de vue sociétale pour tenir compte de l’ensemble de ces paramètres ? », a-t-il lancé devant son assistance francfortoise du jour.



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