Bus et poids-lourds : le Parlement européen pour une baisse de 35 % des émissions

Publié le 26 novembre 2018 à 07h00 | La rédaction | 3 minutes

Avec 373 voix pour, 285 contre, le Parlement européen s'est prononcé mercredi 14 novembre en faveur d'une diminution des rejets de gaz à effets de serre des camions et autocars neufs de 20 % à l’horizon 2025, par rapport à 2019, et de 35 % - au moins - à l’horizon 2030. Des valeurs de réduction qui doivent encore passer le cap du Conseil des ministres de l’Union.

 

Il s'agit des premières limitations de C02 applicables dans l'Union européenne pour ces catégories de véhicules. Des pays comme les États-Unis, le Canada, le Japon ou encore la Chine ont depuis longtemps fixé des objectifs de réduction à l’encontre de ces dernières.

 « Les émissions des véhicules lourds [y compris les autocars] représentent 6 % des émissions totales de l’Union européenne et, au niveau international, le Japon, la Chine et les Etats-Unis ont déjà pris des mesures, il était temps d’agir », a déclaré, satisfaite, l’eurodéputée française membre des Verts Karima Delli, par ailleurs occupant le siège de président de la commission transport à Strasbourg.

Des eurodéputés qui ont également voté pour l’obligation, pour les constructeurs, de réaliser 20 % de leurs ventes, à l’horizon 2030, avec des véhicules à "zéro émission", ou à faibles émissions (moins 50 % d’une valeur de référence).

Pour l’eurodéputée socialiste Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, il s’agit d’un vote "majeur" qui traduit, dans la législation européenne, les engagements de sa famille politique en faveur de la protection du climat. Des cibles de réduction que Françoise Grossetête (LR), parlementaire européenne elle-aussi, a pour sa part qualifiées de « pas réalistes ».

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« On n'est pas là pour faire plaisir aux intérêts privés »

 « Il faut laisser le temps aux constructeurs de s’adapter », a-t-elle rappelé, arguant que les chaînes d’assemblage des poids-lourds « sont moins flexibles que celles des constructeurs de voitures ». Ce temps d’adaptation, maintes fois évoqué par nombre d’industriels du Vieux Continent - surtout ces derniers temps, pour maintenir de la compétitivité sur le moyen terme, et un recul stratégique face à la concurrence pour garantir la survie et le succès sur le long terme, semble apparemment de moins en moins bien compris. « On n'est pas là pour faire plaisir aux intérêts privés », n’hésite pas ainsi à clamer Mme Delli.

Si ces valeurs de réduction passent le cap du Conseil des ministres de l'Union européenne, il faudra que les constructeurs fassent d'énormes efforts ; et que les sociétés de transport mettent la main à la poche. Très soucieuse de protéger son industrie automobile, également menacée par les mesures douanières agressives des Etats-Unis, l’Allemagne semble déjà fourbir ses armes pour modérer les velléités des parlementaires.



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