Bornes de recharge et collectivités : les bons réflexes

Publié le 28 juillet 2013 à 10h24 | Fabrice SPATH | 5 minutes

L’ADEME prend en charge jusqu’à 50 % de l’investissement d’une infrastructure de recharge publique (achat des bornes, génie civil et raccordement au réseau)

Le déploiement des bornes de recharge pour voitures électriques et hybrides rechargeables s’intensifie depuis le début de l’année 2013. Toutes les collectivités sont concernées par ce phénomène : conseils régionaux ou généraux, communautés de communes, urbaines ou d’agglomérations, … L’ensemble de ces acteurs profite d’une kyrielle d’aides et de conseils : le Livre Vert sur les infrastructures de recharge, la mission Hirtzman ou encore l’enveloppe ADEME destinée à cofinancer les projets de bornes de recharge publique. Au travers de cet article, Breezcar accompagne les collectivités dans leurs réflexions quant aux solutions et aux financements disponibles.

 

Un co-financement des bornes de recharge assuré par l’ADEME

L’installation d’une borne de recharge pour voitures électriques sur la voie publique est une opération coûteuse, de l’ordre de 8 000 euros H.T. par borne (fourniture de la borne, génie civil et raccordement électrique). Une partie de ces investissements peut toutefois être prise en charge par l’ADEME (Agence pour le Développement Et la Maîtrise de l’Energie) au travers d’un AMI (Appel à Manifestation d’Intérêt) doté de 50 millions d’euros et lancé en janvier 2013, dont la date limite des dossiers est fixée au 16 décembre prochain.

Sont éligibles à ce financement les collectivités (régions, départements, groupements d’agglomérations, agglomérations et villes) dont la population est supérieure à 200 000 habitants et dont le coût total du projet est supérieur ou égal à 400 000 euros. Voici les détails de la prise en charge :

  • 50 % du coût d’investissement pour l’installation de bornes de recharge « normale » et « accélérée » (d’une puissance de 3 à 22 kW, soit un temps de recharge compris entre 1h et 7h)

  • 30 % du coût d’investissement pour l’installation de bornes de recharge « rapide » (d’une puissance de 43 kW, soit un temps de recharge inférieur à 30 minutes)


A noter que plusieurs collectivités en France abondent ce dispositif, réduisant d’autant les investissements à réaliser par de petites villes aux budgets restreints.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’ADEME ; découvrez également notre dossier recensant toutes les initiatives en matière de déploiement de bornes publiques

 

Accessibilité et évolutivité : les éléments-clés d’un déploiement réussi

Elaborer un cahier des charges portant sur l’installation de bornes de recharge en voirie n’est pas chose aisée. Se posent les questions sur le type de bornes à installer – normale, accélérée ou rapide –, sur les socles de prises à intégrer, sur leur maintenance et leur éventuelle intégration à un réseau de bornes interconnectées, … Autant de questions auxquelles nous allons essayer de répondre avec la plus grande concision.


TYPES DE BORNES :
une infrastructure de recharge installée en voirie doit impérativement disposer d’un indice de protection élevé (IP 54) contre l’humidité et les projections d’eau et doit également afficher une robustesse à l’épreuve des agressions et dégradations (vandalisme, revêtement anti-graffiti, …). La plupart des bornes de recharge publique sont des produits d’un seul tenant, d’autres sont des wallbox installées sur pieds (découvrez tous les modèles disponibles …).


PUISSANCES DES BORNES :
du budget alloué ainsi que des besoins de recharge des habitants d’une collectivité (nombre de points de charge, vitesse de charge, …) dépendront la puissance des bornes de recharge installées sur la voie publique. En règle générale, plus la puissance de l’infrastructure est élevée, plus le coût de l’installation est important. A ce jour, on peut classer les bornes en 3 catégories qui dépendent de la puissance de recharge de chacune d’entre elles :

  • la recharge « normale » en 3 kW ou 7 kW (recharge complète en 4 à 6 h)
  • la recharge « accélérée » en 22 kW (recharge complète en 1h)
  • la recharge « rapide » en 43 kW ou 53 kW (recharge à 80 % en 15 à 30 mn)


Important : tous les modèles de véhicules électriques n’acceptent pas les mêmes puissances de charge. Voici les 3 véhicules 100 % électriques les plus commercialisés sur le premier semestre 2013 :

  • Renault Zoé : recharge en 3 kW, en 7 kW, en 22 kW et en 43 kW (courant alternatif)
  • Nissan LEAF : recharge en 3 kW, en 7 kW et en 53 kW (courant continu en standard CHAdeMO)
  • Renault Kangoo Z.E. : recharge en 3 kW


Pour aller plus loin, découvrez notre article sur les temps de charge de chaque véhicule


 

SOCLES DE PRISES : publié en avril 2011, le Livre Vert préconise l’installation de bornes dotées systématiquement de 2 types de prises : une prise domestique (de type E/F) et une prise de type 3. Objectif ? Que l’ensemble de l’infrastructure de recharge puisse accueillir tous les véhicules électriques disponibles sur le marché, que les véhicules se rechargent via une prise de courant traditionnelle (type E/F) – la plupart des modèles disposent d’un câble permettant une recharge « lente » sur ce type de prise – ou via une borne/wallbox plus puissante.

 

ACCESSIBILITE : sur un marché en forte croissance et en voie de structuration, il est indispensable pour une collectivité d’anticiper les changements réglementaires ou encore les besoins des utilisateurs de bornes de recharge. Deux points doivent être particulièrement pris en compte :

  • les prises de charge font l’objet d’une intense bataille normative entre les industriels français et allemands (prise type 3 vs prise type 2). Quelle que soit l’issue de cette bataille, les solutions de recharge installées doivent être évolutives, c’est-à-dire que leurs socles de prises peuvent être modifiés au gré de la réglementation, et ce avec un surcoût limité.

  • la plupart des constructeurs de bornes proposent – souvent en option – des modules intégrant un contrôle d’accès avec lecteur de badge RFID ainsi qu’un système de communication par GPRS. Si ces deux options ne sont pas sélectionnées lors d’une première phase de déploiement, la collectivité devra s’assurer que les solutions choisies pourront accueillir ces deux modules à l’avenir. Objectif : si l’infrastructure de recharge doit intégrer un réseau de bornes interconnectées (voir le projet GIREVE) ou si la recharge devient payante, ces modules permettront de s’adapter à la nouvelle donne sans investissement majeur.


Pour aller plus loin, découvrez notre Guide d’Achat 2013 pour les bornes de recharge ainsi que les solutions actuellement disponibles sur le marché … 

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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