Voiture à hydrogène : contraints, Audi et Hyundai font cause commune

Publié le 25 juin 2018 à 15h00 | Mathieu PARAIN | 3 minutes

Pour tenter d’assurer un avenir rentable aux véhicules à hydrogène, Audi et Hyundai ont signé un accord de coopération

Le groupe sud-coréen Hyundai s'associe au constructeur allemand Audi pour démocratiser les voitures à piles à combustible (hydrogène). Une alliance qui vise à relancer un segment en perte de vitesse, et qui doit faire face à l’essor des véhicules électriques à batterie.

 

Hyundai et Audi ont récemment signé un accord pour collaborer dans le domaine de la technologie des voitures à piles à combustible. Objectif : relancer un segment prometteur, mais qui commence à prendre sérieusement du retard en comparaison des véhicules électriques à batterie (BEV), dont la forte poussée ne s’est pas inversée au cours de ces dernières années. Un partenariat technologique qui permettra entre autres aux deux groupes de partager un certain nombre de composants, mais aussi et surtout, d’accéder à la propriété intellectuelle de chacun dans le domaine.

« Cette forme de coopération est la meilleure façon d'obtenir un avantage technologique avec des structures de coûts attractives à long terme », explique Peter Mertens, membre du comité en charge du développement technique d'Audi. Il est toutefois à noter que l’accord entre le groupe allemand basé à Ingolstadt et son allié coréen doit encore être soumis aux autorités, notamment celles en matière de concurrence dans les deux pays.

 

100 000 ventes annuelles pour accéder à la rentabilité

Hyundai espère que sa nouvelle stratégie créera une plus grande demande pour ses voitures dopées à l’hydrogène. Pour rappel, la firme coréenne en a vendu près de 200 unités en 2017, et s'attend à écouler quelques milliers d’exemplaires pour cette année grâce à son nouveau SUV Nexo. Toutefois, déclare l’un de ses dirigeants, ces chiffres sont encore loin de permettre d’atteindre la rentabilité. Une rentabilité qui, selon lui, ne pourra venir qu’à condition de dépasser au moins les 100 000 ventes annuelles.

Alors que les organismes de réglementation du monde entier veulent sévir toujours plus durement à l’encontre des émissions polluantes des véhicules, les constructeurs se sont vite retrouvés dans une position inconfortable où il faut concilier l’impératif écologique et celui de la rentabilité en un laps de temps très court à l’échelle industrielle. Une transformation à marche forcée qui les oblige entre autres à étudier tous les partenariats et formes de collaboration possibles. Ainsi, pour développer des véhicules électriques avec des piles à hydrogène, dont la fabrication demeure particulièrement onéreuse, et qui, en outre, doivent faire face à l’essor des BEV dont la technologie ainsi que les infrastructures sous-jacentes qui leur permettent de fonctionner commencent à être pleinement matures, General Motors a décidé de faire équipe avec Honda. BMW, de son côté, s’est associé à Toyota.

Mathieu PARAIN

Passionné par les motorisations alternatives et attentif à l’impact des normes d’émissions sur le secteur automobile, Mathieu a débuté sa carrière de journaliste en Suisse avant de rejoindre la place de marché dédiée aux véhicules électriques et hybrides.



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