Allemagne : une aide de 4 000 euros pour la voiture électrique

Publié le 27 avril 2016 à 17h49 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Voiture électrique la plus vendue outre-Rhin en 2015, la Kia Soul EV pourra profiter dès le 1er mai d’une aide à l’achat de 4 000 euros

Véritable serpent de mer, la création d’une aide à l’achat en faveur des voitures électriques et hybrides rechargeables voit enfin le jour en Allemagne. Dès le 1er mai 2016, les acheteurs pourront profiter d’un « bonus » de 4 000 euros sur les modèles électriques et de 3 000 euros sur les hybrides rechargeables. La moitié de l’aide sera financée par les constructeurs eux-mêmes.

 

1 milliard d’euros pour la mobilité électrique

Après plusieurs mois de tractations et de négociations, le dispositif d’aide à l’achat de véhicules électriques voit enfin le jour. Alors que les représentants des parties prenantes – constructeurs, ministères de l’Economie, des Finances, des Transports et de l’Ecologie – avaient davantage échangé du scandale du diesel lors d’une réunion la semaine passée, ils ont enfin réussi à s’accorder ce mercredi. D’un montant initial de 2 milliards d’euros (lire notre article du mois de janvier), l’enveloppe débloquée par le très conservateur ministre des Finances Wolfgang Schäuble a été réduite de moitié et seuls 600 millions d’euros sont finalement destinés à la prime à l’achat. Les véhicules 100 % électriques bénéficieront dès le 1er mai prochain d’un « bonus » de 4 000 euros tandis que les véhicules hybrides rechargeables – grande spécialité des constructeurs allemands – profiteront d’une aide de 3 000 euros.

 

Une aide réservée aux véhicules de moins de 60 000 euros

Réservée uniquement aux véhicules dont le prix de vente n’excède pas 60 000 euros, l’aide devrait doper les ventes de modèles rechargeables dans un pays où leur part de marché n’a représenté que 0,7 % l’an passé. Selon le ministre des Transports Alexander Dobrindt, le dispositif devrait permettre la vente de 400 000 véhicules de ce type d’ici la fin de la décennie. Et de préciser que les 400 millions d’euros restants de l’enveloppe serviront pour 300 millions aux bornes de recharge publique et pour 100 millions au renouvellement des flottes des administrations et du gouvernement. Contrairement à la France où le bonus-malus « écologique » est financé par les véhicules les plus émetteurs en CO2, le dispositif allemand sera financé pour moitié par les constructeurs eux-mêmes.

 

Objectif : 500 000 véhicules en circulation en 2020

Inspiré des modèles norvégien et néerlandais où la part des véhicules électriques et hybrides rechargeables ont respectivement représenté 25 % et 10 % des ventes de véhicules neufs en 2015, le « bonus » allemand ne satisfera toutefois pas aux ambitieux objectifs fixés dès 2009 par le gouvernement fédéral. A cette date, la chancelière Angela Merkel avait estimé que son pays compterait près d’un million de modèles à batteries rechargeables à l’horizon 2020. Selon plusieurs observateurs, ce seront moitié moins de véhicules de ce type qui circuleront sur les routes allemandes. Ouvert à tous les constructeurs – y compris étrangers – à condition de financer la moitié de l’aide, le dispositif fonctionnera selon le principe « premier arrivé, premier servi » jusqu’à l’épuisement de l’enveloppe.

2016 : le TOP 5 des voitures électriques en France 

ET EN FRANCE ? Depuis le 1er janvier 2016, l’aide à l’achat en faveur des voitures 100 % électriques (bonus de 6 300 euros) a été maintenu tandis que le « super bonus » d’un montant de 3 700 euros supplémentaires a été renforcé. Pour bénéficier d’une aide totale de 10 000 euros, l’acheteur devra mettre à la casse un véhicule diesel dont la première mise en circulation est antérieure au 1er janvier 2006. Concernant les modèles hybrides rechargeables, leur bonus a été réduit à 1 000 euros (contre 4 000 euros auparavant) et leur « super bonus » maintenu à 2 500 euros (les mêmes modalités que pour les électriques).

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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