Voiture électrique : Samsung se lance avec retard dans la bataille

Publié le 19 août 2016 à 10h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Samsung SM3 Z.E. : en Corée du Sud, le constructeur détenu à 70 % par Renault s’est octroyé plus de 50 % du marché du véhicule électrique

Samsung SM3 Z.E. : en Corée du Sud, le constructeur détenu à 70 % par Renault s’est octroyé plus de 50 % du marché du véhicule électrique

Après son récent investissement chez le constructeur chinois BYD, l’entreprise technologique annonce être en discussion avec le groupe Fiat Chrysler Automobiles (FCA). Déjà fournisseur de batteries des modèles électriques BMW, Samsung aurait pour objectif de produire son propre véhicule électrique. Et ainsi concurrencer le projet Titan d’Apple et Tesla Motors.

 

Leader de l’électrique en Corée

1994 : le chaebol sud-coréen s’associe au nippon Nissan pour créer la division Samsung Motors. Son ambition ? Devenir l’un des plus grands constructeurs automobiles dans le monde. Six ans seulement après le lancement de la coentreprise, les ventes restent circonscrites à l’Asie, le nouvel allié de Nissan rachète 70 % du capital et renomme l’ensemble Renault Samsung Motors. Ce dernier profite de nombreuses synergies établies avec l’industriel français, y compris dans la mobilité électrique. En Corée du Sud, l’entreprise détient ainsi plus de la moitié du parc de véhicules électriques grâce à sa berline SM3 Z.E., un modèle basé sur la Renault Fluence Z.E. disparue du catalogue européen.

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400 millions pour le chinois BYD

Si Samsung SDI fournit déjà les batteries Lithium-Ion des modèles électriques et hybrides rechargeables de BMW et dispose de sérieux atouts sur le marché du stockage d’énergie stationnaire, le groupe a pris du retard dans la conception et la fabrication de composants électroniques pour véhicules électriques et autonomes. Pour combler le retard pris sur son compatriote LG, le chaebol a récemment investi 3 milliards de yuans (près de 400 millions d’euros) au capital du constructeur chinois BYD, propriété à hauteur de 8,25 % du financier Warren Buffett. Spécialisé dans les véhicules rechargeables, l’industriel de l’Empire du Milieu ambitionne de commercialiser quelque 120 000 véhicules électriques et hybrides en 2016. Une belle opportunité pour le sud-coréen sur le marché le plus dynamique dans ce domaine.

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Discussions avec Fiat Chrysler

Si les premières rumeurs concernant le développement d’un véhicule électrique siglé Samsung remontent à 2013, les récentes confidences du Vice-Président de Samsung Electronics confirment les intentions du groupe technologique. Selon Lee Jae Yong, ses équipes travaillent à la création d’une coentreprise dédiée à l’automobile. Et les discussions engagées avec l’équipementier Magneti Marelli, filiale du groupe Fiat Chrysler Automobiles (FCA), apportent un peu d’eau au moulin des hypothèses. A l’image de l’américain Apple qui, en lançant son projet Titan, souhaite commercialiser un véhicule électrique et autonome en 2020, Samsung devrait suivre la même voie. Et si le projet du sud-coréen a pris beaucoup de retard à l’allumage, celui de la firme de Cupertino pourrait lui aussi être retardé de 1 à 2 ans. 

Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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