Voiture diesel : vers une interdiction progressive en Europe ?

Publié le 21 avril 2016 à 07h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Ecologie punitive ou pas, Oslo refuse systématiquement les véhicules diesel lors des phénomènes de pics de pollution

Ecologie punitive ou pas, Oslo refuse systématiquement les véhicules diesel lors des phénomènes de pics de pollution

Pointés du doigt en raison de leurs émissions polluantes, les véhicules à motorisation diesel sont progressivement bannis des villes européennes. Oslo, Amsterdam et Paris ont déjà adopté des plans anti-diesel destinés à leur interdire progressivement l’accès. En Autriche, le Ministère fédéral de l’Environnement envisage même d’interdire leur commercialisation dans l’ensemble du pays et ce dès 2020.

 

Enjeu majeur de santé publique

La motorisation diesel est-elle progressivement poussée vers la sortie ? A en croire les récentes propositions émises en ce sens, les jours des véhicules à combustion interne semblent effectivement compter. En Norvège, le gouvernement table sérieusement sur leur interdiction dès 2025 tandis que la capitale Oslo les bannit déjà en cas de pics de pollution. Aux Pays-Bas, une récente loi doit amener les concessionnaires du pays à ne commercialiser que des véhicules électriques ou hybrides rechargeables (essence) à l’horizon 2025. Même son de cloche en France où Paris va progressivement bannir les véhicules diesel les plus émetteurs. Enjeu majeur de santé publique, la qualité de l’air est passé en tête des priorités de nombreuses métropoles européennes.

Autriche : vers une interdiction des véhicules diesel dès 2020 

Optimisation généralisée en laboratoire

Depuis l’automne 2015 et les révélations autour du truquage de 11 millions de véhicules diesel du groupe Volkswagen – Audi, Porsche, Seat, Skoda et VW –, les décideurs et le grand public ont pris conscience des difficultés que rencontrent les constructeurs dans la dépollution de leurs moteurs carburant au gasoil. Début avril, la présentation des résultats des tests de 52 véhicules par la « Commission Royal » a révélé que tous les industriels pratiquent l’optimisation en laboratoire de manière généralisée. En moyenne, leurs modèles diesel émettent 2 à 7 fois plus de polluants que la limite autorisée par les normes.

Diesel et santé : un rapport du CNRS enterré il y a 20 ans 

Bruxelles assouplit le respect de la norme

Volkswagen, Renault, Opel et maintenant Mitsubishi qui a avoué avoir manipulé les émissions de 600 000 de ses véhicules diesel. Pour respecter les normes, les coûts des systèmes de dépollution s’envolent et certains constructeurs n’hésitent pas à « optimiser » les tests voire à les détourner avec un logiciel comme ce fut le cas pour le groupe Volkswagen. Toutefois, pour préserver l’emploi de cette industrie fragilisée par la crise économique, Bruxelles lui a accordé un assouplissement du respect de la norme Euro 6 jusqu’en 2019. Un « droit à polluer » en quelque sorte qui n’a pas manqué de susciter l’ire des maires de nombreuses métropoles européennes. Ces derniers se disent même prêts à saisir la Cour de Justice de l’Union si la Commission ne remet pas en cause cette marge de tolérance …

Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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