Allemagne : les diesel bientôt interdits à Bonn et à Cologne

Après Hambourg, Francfort ou encore Berlin, les villes allemandes de Bonn et de Cologne appliqueront elles aussi des restrictions de circulation aux véhicules diesel. Dès le mois d’avril 2019 seront concernés les modèles immatriculés avant 2011.

En Allemagne, les décisions de justice concernant l’interdiction des vieux modèles diesel se suivent à un rythme soutenu. Au printemps dernier, Hambourg a été la première ville européenne à appliquer ce type de restriction sur deux de ses principaux axes routiers.

Une décision essentiellement motivée par le renvoi de 9 pays membres devant la justice de l’Union. Parmi les pays dans le viseur de l’exécutif, la France et l’Allemagne dont les feuilles de route destinées à améliorer la qualité de l’air et à limiter les concentrations en oxydes d’azote (NOx) n’ont pas convaincu.

Moins de trois mois auparavant, la Cour administrative fédérale de Leipzig rendait une décision inédite concernant la possibilité pour les villes allemandes d’interdire les vieux diesels sur leurs territoires.

Restrictions progressives

Ont suivi Francfort-sur-le-Main, Berlin, Aix-la-Chapelle, Mayence, Stuttgart et très prochainement Bonn et Cologne. Après l’examen d’une plainte déposée par l’ONG Deustche Umweltshilfe, le tribunal administratif de Cologne a rendu ce jour sa décision d’interdire dès le printemps prochain les vieux diesel des centres-villes de ces deux villes de la région de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

Dès avril 2019, l’ensemble de la zone « à faibles émissions » du centre-ville de Cologne et deux axes routiers majeurs de Bonn ne seront plus accessibles aux modèles alimentés au gasoil qui ne respectent pas la norme Euro 5, soit une première immatriculation antérieure au 1^er janvier 2011.

En septembre 2019, la restriction sera durcie et concernera les modèles non conformes à la norme Euro 6, soit une première mise en circulation antérieure au 1^er septembre 2014.

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62 000 décès prématurés par an

Le tribunal a pointé les nombreux dépassements du seuil de 40 microgrammes d’oxydes d’azote (NOx) par mètre cube, un gaz essentiellement généré par la combustion des moteurs diesel. Une décision contestée par Ursula Heinen-Esser, la ministre de l’Environnement de la région, pour qui la mesure est contraire aux intérêts des résidents et des entreprises.

En Europe, l’Allemagne paie le plus lourd tribut en ce qui concerne les décès prématurés - plus de 62 000 chaque année - liés à la mauvaise qualité de l’air. En France, quelque 42 000 personnes meurent chaque année de maladies et de complications liées aux trop fortes concentrations de NOx et de particules fines.