Voiture électrique : Easytrip rend les bornes accessibles à tous

Publié le 02 février 2016 à 12h08 | Fabrice SPATH | 5 minutes

Depuis 2014, la solution KiWhi Pass® permet l’accès et le paiement sur le 1er réseau national de bornes de recharge rapide déployé par Nissan

Depuis 2014, la solution KiWhi Pass® permet l’accès et le paiement sur le 1er réseau national de bornes de recharge rapide déployé par Nissan

Nouvel entrant sur le marché de la voiture électrique, la société Easytrip a pour ambition de rendre interopérables tous les réseaux de bornes de recharge déployés par les acteurs publics et privés. Concrètement : grâce à un seul badge, les propriétaires de modèles électriques et hybrides rechargeables pourront accéder à l’ensemble des infrastructures en France puis en Europe. En rachetant la solution KiWhi Pass, Easytrip compte déjà plus de 18 000 utilisateurs dans l’Hexagone.

 

Plus de 10 000 bornes de recharge publique en France

Qui, parmi les propriétaires de véhicules électriques et hybrides rechargeables, ne s’est jamais trouvé face à une borne de recharge dont l’accès est contrôlé par un lecteur RFID dont le badge doit être préalablement commandé auprès du gestionnaire ? Si la grande majorité des pleins d’énergie est réalisée à domicile via une prise de courant domestique ou une borne résidentielle (Wallbox), il est parfois nécessaire de faire l’appoint sur les quelque 10 000 points de charge actuellement opérationnels dans notre pays. Installées par de nombreux acteurs publics et privés, ces infrastructures sont souvent accessibles via une carte RFID permettant d’en contrôler l’accès et de facturer la prestation. Pionnier dans le domaine, le constructeur Nissan a déployé plus de 250 bornes rapides sur les parkings de ses partenaires Auchan, Avia, BP, Cora ou encore Ikea. Permettant de recouvrir 80 % de l’autonomie d’un véhicule électrique compatible en moins de 30 minutes, ce réseau sera complété par le projet Corri-Door porté par EDF (200 bornes rapides sur les autoroutes à fin mai 2016).

 

Densifier l’infrastructure de charge pour rassurer les clients

Les collectivités territoriales ne sont pas restées étrangères à l’électrification grandissante du parc automobile français. Il ne se passe quasiment plus une semaine sans que l’une d’entre elles n’annonce un plan de déploiement portant sur plusieurs dizaines d’unités. Très souvent portés par les syndicats d’énergies qui œuvrent à l’échelle des départements, ces projets sont en partie financés par le fonds d’aide géré par l’ADEME. En complément de ces initiatives locales, le groupe Bolloré s’est engagé en sa qualité d’opérateur national à installer 16 000 bornes de recharge publique d’ici à 2019. Sur un marché électrique et hybride rechargeable qui a représenté plus de 1,2 % de part de marché en 2015, ces déploiements rassurent les acheteurs quant à la possibilité de se recharger en-dehors de leur domicile. Malgré les efforts des acteurs publics et privés pour promouvoir la filière de l’électrique en France, il reste un obstacle de taille : l’interopérabilité des réseaux de charge. En clair : que tout utilisateur puisse faire le plein sur n’importe quelle borne, et ce quel que soit son opérateur d’origine.

Badge KiWhi Pass d'Easytrip

 

Déjà 40 cartes d’accès aux différents réseaux français

Selon les confidences faites par Thomas Orsini, le responsable des infrastructures chez Renault, il existerait à ce jour plus de 40 badges d’accès aux bornes de charge dans notre pays. Syndicats départementaux d’énergies, villes et métropoles, opérateurs de parkings d’ouvrage, … Dernier exemple en date : le réseau de recharge parisien BElib’ qui, géré par Sodetrel – filiale d’EDF –, n’est pas accessible avec une carte de ce même opérateur pourtant déjà opérationnelle dans le cadre d’autres projets (Vinci Park, Corri-Door, …). Pour assurer une interopérabilité totale entre les différents réseaux, la société Easytrip a racheté la start-up GreenPark et sa solution KiWhi Pass. Filiale du groupe EGIS spécialisé dans l’ingénierie des infrastructures de transport – la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) détient 75 % du capital –, Easytrip a également recruté un directeur général doté d’une solide expérience dans l’automobile. Passé par Nissan où il était notamment en charge du déploiement des bornes rapides en Europe, Claude Muller a rejoint le groupe de 12 000 salariés en octobre 2015. Son ambition : faire de sa solution KiWhi Pass et des services associés la « carte Visa du véhicule électrique ».

 

Devenir la « carte Visa du véhicule électrique »

Et l’ambitieux pari que s’est fixé M. Muller risque fort d’être remporté, tant la demande en matière d’interopérabilité est forte. Et pas seulement du côté des particuliers qui veulent disposer d’une seule carte d’accès à toutes les bornes. Dans les entreprises et les administrations, les gestionnaires de flottes sont également des cibles privilégiées de son bouquet de services à la mobilité routière. Déjà disponible dans 15 pays, cette solution inclut notamment le télépéage Liber-T, la carte carburant (3 000 stations en France) ainsi que la carte KiWhi Pass destinée à recharger les véhicules électriques et hybrides rechargeables. Dématérialisé, le bouquet de solutions proposé par Easytrip facilite le suivi des consommations et simplifie la facturation. Pour les opérateurs de réseaux d’infrastructure de charge, la solution tierce et ouverte proposée par la filiale d’EGIS facilite l’accès à leurs bornes, dope leur taux d’utilisation et donc leur retour sur investissement. Enfin, là où d’autres solutions exigent un paiement a posteriori, la solution KiWhi Pass agréée Banque de France pratique le prépaiement. Un élément différenciateur qui permet de mieux gérer sa consommation et son budget.

 

Multiplier les partenariats en France et en Europe

Avec plus de 18 000 cartes KiWhi Pass diffusées en France, la société Easytrip a fait de la mobilité électrique son fer de lance. Déjà distribuée par Mitsubishi, Nissan et Renault, la carte d’accès fait l’objet de discussions avec Hyundai/Kia, Volvo, Volkswagen, la Ville de Paris ainsi qu’avec les groupes Bolloré et PSA Peugeot Citroën. Chez les spécialistes de la location longue durée (LLD), Arval (BNP Paribas) et Alphabet (BMW) proposent à leurs clients la solution d’Easytrip. Parmi les collectivités qui ont également souscrit à cette dernière, le syndicat d’énergies d’Eure-et-Loir (SDE 28), le syndicat d’énergies de la Vendée (SYDEV), le syndicat d’énergies du Morbihan (SDEM) ou encore la grande région Midi Pyrénées Languedoc Roussillon qui déploiera près de 1 000 bornes de recharge sur son territoire d’ici 2019. Et pour l’Europe, Easytrip a signé un partenariat stratégique avec le néerlandais The New Motion qui dispose d’un réseau de plus de 25 000 bornes principalement installées aux Pays-Bas, en Belgique, au Danemark, en Allemagne et en Autriche. A l’heure où le marché se consolide, Easytrip ambitionne de « faire l’interopérabilité en France ».

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Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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