Voiture électrique : dans quel pays est-elle la plus "propre" ?

Publié le 26 septembre 2016 à 07h45 | Fabrice SPATH | 3 minutes

En moyenne, une voiture électrique émet deux fois moins d’émissions polluantes que son équivalent essence ou diesel (crédits : Bloomberg)

En moyenne, une voiture électrique émet deux fois moins d’émissions polluantes que son équivalent essence ou diesel (crédits : Bloomberg)

Une récente étude réalisée par l’agence Bloomberg révèle les pays où les véhicules électriques sont les moins polluants. Sans surprise, la France est en tête du classement grâce à son électricité majoritairement d’origine nucléaire. L’Allemagne, le Japon et la Chine sont pointés du doigt pour leur mix énergétique très carboné.

 

Origine de la production d’énergie

Une voiture électrique peut-elle être « écologique » ou « propre » ? Non, évidemment. Si ces qualificatifs ont pu avoir la cote au début des années 2010, les constructeurs et les régulateurs ont travaillé leurs discours au profit de véhicules à très faibles émissions ou de véhicules zéro émission en condition de roulage. Et la dernière étude publiée par la division énergie de l’agence de presse Bloomberg ne remettra pas en cause cet état de fait. Destinée à déterminer, pays par pays, si un véhicule électrique est moins polluant qu’un véhicule thermique (diesel et essence), l’étude a tenu compte de la nature de la production d’électricité injectée dans les batteries.

Pollution voiture électrique France 

Fukushima et la sortie du nucléaire

Bonne nouvelle : en moyenne, une voiture électrique émet moitié moins d’émissions polluantes que son équivalent thermique. En réalité, le tableau est cependant moins flatteur. Dans les pays où les énergies renouvelables sont prépondérantes dans le mix énergétique – hydroélectricité en Norvège et au Québec –, les modèles électriques sont les plus vertueux. En tête du classement, la France tient une place à part, dans la mesure où plus de 90 % de son mix est issu du nucléaire et du renouvelable. A revers de l’Allemagne (75 g de CO2/km) qui a décidé de sortir brutalement du nucléaire et a opté pour l’ouverture de centrales au charbon et au gaz. Une stratégie similaire menée au Japon (75 g) au lendemain de la catastrophe de Fukushima (2011).

2016 : le TOP 5 des voitures électriques en France 

Transition énergétique, facteur clé de succès

Bonne dernière (90 g), la Chine compte sur la transition énergétique et sur l’amélioration des moteurs thermiques pour réduire les émissions de son parc automobile dont les véhicules électriques représenteront 730 000 unités à fin 2016. Une tendance suivie par l’ensemble des pays étudiés par Bloomberg, y compris les Etats-Unis (70 g) qui, avec une production d’électricité plus ou moins carbonée selon les Etats, se classe en milieu de tableau. A l’horizon 2040, la part du charbon dans le mix énergétique devrait être de 16 % (contre 31 % en 2015) et celle du solaire de 29 % (contre 4 % en 2015). En attendant les effets de la révolution énergétique, les modèles électriques n’émettent localement aucune émission polluante, un véritable atout dans les centres urbains.

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Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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