Alpo : le tracteur électrique "Made in Auvergne" vendu au prix du diesel

Publié le 07 novembre 2018 à 07h00 | La rédaction | 3 minutes

VIDEO - Le vieux tracteur diesel bientôt remisé dans la grange ? Un jeune maraîcher auvergnat, également ingénieur en mécatronique, a récemment mis au point un engin électrique équipé de deux roues motrices qui se conduit à l'aide d'une simple manette de pilotage.

« Avec ses 25 chevaux, on réalise les mêmes opérations culturales qu'avec un tracteur thermique de 40 chevaux », déclare d’Alexandre Prévault, l’inventeur de l’engin, baptisé Alpo, co-fondateur également de Sabi Agri, la jeune société en charge de la mise sur le marché de celui-ci.

« Avec le pétrole, on a créé des tracteurs puissants allant profondément dans le sol. Or, plus on le tasse, plus on l'asphyxie et plus la microfaune et la microflore disparaissent, ce qui est une source d'infertilité », explique M. Prévault, pour qui la puissance sous le capot n'est pas gage d'efficacité en agriculture.

Au contraire de son invention, qui, selon lui, dispose de « la juste puissance agronomique nécessaire pour semer, désherber, récolter, et manutentionner ». Autant d'opérations, poursuit-il, qui ne nécessitent pas un usage important d'énergie.

Vendu au prix d'un tracteur diesel équivalent

Une caractéristique qui, lorsqu’elle est combinée avec le poids plume du tracteur électrique - 450 kg contre 1,5 tonne pour un tracteur classique -, fait de l’Alpo un outil idéal pour l’agro-écologie, toujours selon M. Prévault. Équipé de deux batteries au lithium, l’Alpo offre 8 heures d’autonomie pour 1h 30 de charge. « Ses 25 chevaux électriques équivalent aux 40 chevaux d’un tracteur classique, et le coût d’une journée de travail revient à 1 euro au lieu de 3 », martèle-t-il.

La recharge nécessaire au bout des 8 heures d’utilisation de l’engin reviendra en effet seulement à un euro. Les frais de maintenance n'interviendront quant à eux qu'après 5 000 heures d'utilisation, promet Sabi Agri. Le premier tracteur « zéro émission » de la société sera vendu au même prix qu'un tracteur thermique neuf offrant une puissance équivalente, soit un peu moins de 30 000 euros.

Démarrage de la production en série en 2019

L’Alpo bénéficiera par ailleurs d’une déclinaison 4x4, un véhicule de 800 kg équipé de quatre roues motrices offrant une puissance de 50 ch qui pourra travailler sur « tous les terrains, même les plus pentus ». Une deuxième version quatre roues motrices, dite "enjambeur", sera également proposée pour s’adapter aux contraintes spécifiques de la viticulture.

« Ses moteurs sont fiables, silencieux, il est très maniable et facile à adapter pour n’importe quelle culture », apprécie Jean-Paul Onzon, céréalier bio dans la Limagne, qui a pu tester un prototype de la version basique à deux roues motrices. « Ce qui est vraiment nouveau, ajoute le céréalier, c’est la personnalisation que propose Sabi Agri : chaque agriculteur fait son choix - empattement du châssis, degré d’automatisation, motricité, équipement - en fonction de ses contraintes et pour répondre à ses besoins et non l’inverse ».

La production en série de l’Alpo devrait démarrer au second semestre 2019. « Nous disposons de 1,8 million d'euros pour mettre en place le process de fabrication industrielle et lancer la commercialisation », affirme Laure Prévault-Osmani, directrice et co-fondatrice de Sabi Agri.

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