Dyson met-il fin à ses rêves de voiture électrique ?

Publié le 11 avril 2017 à 18h00 | La rédaction | 3 minutes

Trop dispendieux à exploiter, le fabricant britannique d’électroménager revend les brevets liés à la batterie solide développée par la start-up Sakti3 (crédits : Car Magazine)

Trop dispendieux à exploiter, le fabricant britannique d’électroménager revend les brevets liés à la batterie solide développée par la start-up Sakti3 (crédits : Car Magazine)

En 2015, après l’acquisition de la start-up Sakti3, Dyson avait secoué le monde de la batterie électrique. Un an et demi plus tard, il semblerait que les rêves du fabricant d’électroménager tombent à l’eau.

 

90 millions pour une technologie prometteuse

En 2015, le fabricant d’appareils électroménagers Dyson rachetait pour 90 millions de dollars la start-up Sakti3. Start-up qui, grâce à ses études sur les batteries solides, avait suscité l’intérêt du géant anglais. Un intérêt qui s’explique notamment par la volonté du groupe de pouvoir disposer d’une batterie fournissant plus d’autonomie mais qui serait aussi moins dangereuse puisque sans matériaux inflammables. Mais cet intérêt pourrait aussi s’expliquer par des enjeux bien plus grands. Selon une fuite du gouvernement britannique, Dyson étudiait à l’époque le développement de sa propre voiture électrique. Un marché en plein essor où le succès de Tesla, comme celui d’Apple qui annonçait alors une iCar, attisent toutes les convoitises. La batterie solide pourrait bien être la source d’énergie électrique du futur.

 

Dyson mise sur l’électrique

Ces dernières années, Dyson s’est beaucoup investi dans le développement de batteries électriques. En 2016, l’entreprise avait ainsi annoncé avoir engagé un plan quinquennal de 1 milliard de livres sur le sujet. Il faut dire que ce soit pour ses appareils ou pour une voiture électrique, l’évolution de la batterie lithium-ion pourrait améliorer ses produits. Des investissements rendus possibles grâce à son excellente santé financière – Dyson pèse 4.2 milliards de dollars – liée à l’augmentation de ses ventes en Chine. En plus du rachat de Sakti3, la firme britannique avait en outre décidé d’y investir plus de 15 millions de dollars grâce à des fonds versés par le gouvernement britannique.

Dyson : le projet de voiture électrique se précise (+ vidéo) 

Un brevet bien trop cher pour Dyson

Grâce à la construction d’une usine de fabrication de batteries ou de voitures électrique, Dyson comptait s’engouffrer dans un marché en plein essor. Et avec les batteries solides de Sakti3, la multinationale anglaise aurait pu proposer une alternative sérieuse aux batteries à électrolytes liquides. Sauf que jusqu’à présent, la batterie solide de la start-up n’en est qu’au stade de brevet, pour lequel Dyson paie la somme de 200 000 dollars par an. Ce qui constitue un coût non négligeable ; surtout que, comme le rappelle Fabio Albano qui a travaillé sur le sujet, la taxe sur le brevet progresse chaque année. Pour Dyson, un tel brevet est donc un gouffre financier. Elle a ainsi décidé de faire passer à la trappe ses rêves de voiture électrique en abandonnant le brevet de batterie solide de la start-up comme le mentionne le site d’information Quartz.

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