ESSAI - BMW 330e : l’hybride au défi d’une concurrence mieux armée

Publié le 17 août 2019 à 18h54 | Fabrice SPATH | 7 minutes

Dotée d'une nouvelle batterie d'une capacité de 12 kWh, la nouvelle BMW 330e offre une autonomie électrique de 60 km selon le cycle WLTP

Dotée d'une nouvelle batterie d'une capacité de 12 kWh, la nouvelle BMW 330e offre une autonomie électrique de 60 km selon le cycle WLTP

ESSAI - Troisième voiture hybride rechargeable du constructeur, la BMW Série 3 s’offre une chaîne de traction essence-électrique optimisée. Au programme : une autonomie électrique supérieure à 50 km, une puissance cumulée de 297 ch et une exonération totale de la TVS pour les professionnels. Reste qu’à 51 800 euros, la familiale électrifiée facture chèrement ses prestations et souffre de la comparaison avec les dernières productions de la concurrence. Première prise en main dans la région de Munich.

 

44 ans et 7 générations plus tard

Quarante-quatre ans après la première génération de Série 3, le septième opus présenté au dernier Mondial de l’Automobile de Paris est disponible en concession depuis la fin 2018. Malgré la montée en puissance des SUV, la berline familiale continue d’incarner avec ses déclinaisons break Touring et coupé Série 4 l’image de la sportivité bon chic, bon genre.

L’un des modèles les plus vendus dans le monde par le groupe munichois s’offre une septième génération baptisée « G20 » pour tenter de résister à une concurrence grandissante et à des contraintes environnementales de plus en plus fortes.

Plus longue de 8,5 cm que sa devancière, plus légère en moyenne de 50 kg selon les versions, la concurrente des Audi A4 et Mercedes Classe C accueille deux motorisations diesel (318d de 150 ch et 320d de 190 ch) et deux essence (320i de 184 ch et 330i de 258 ch) associées en option à une boîte automatique à 8 rapports et à une transmission intégrale xDrive sur les versions les plus puissantes.

 

Une puissance totale temporaire de 292 ch

Conformément à ce qu’avait annoncé la firme à l’hélice à l’automne 2018, la nouvelle Série 3 voit également sa chaîne de traction hybride rechargeable être optimisée. Sept ans après la mise sur le marché de la variante ActiveHybrid basée sur la génération F30 associant un 6 cylindres en ligne essence 3.0 l turbo à un moteur électrique de 55 ch et près de quatre ans après la commercialisation de la première version hybride rechargeable, la BMW 330e voit ses qualités et performances être renforcées.

Si le grand-frère BMW X5 xDrive40e troquera prochainement son 4 cylindres contre un 6 cylindres en ligne, la Série 3 reste fidèle au 2.0 l essence TwinPower Turbo (turbocompression à double étages) de 184 ch. Quant au moteur électrique pris en sandwich entre le bloc thermique et l’excellente boîte automatique à 8 rapports d’origine ZF, il voit sa puissance moduler. De 68 ch en usage normal à 113 ch via la fonction « XtraBoost » qui s’apparente à un surcroît de puissance pendant 10 secondes lorsque le conducteur appuie à fond sur la pédale d’accélérateur. À condition que la batterie contienne un niveau minimal d’énergie.

Au cumul, la puissance peut atteindre entre 252 et 292 ch (via le kickdown) tandis que le couple reste stable à 420 Nm.

BMW 330e hybride rechargeable 

Nouvelle autonomie électrique de 50 km

Autre amélioration notable : la capacité de la batterie Lithium-Ion logée sous la banquette et le plancher du coffre arrière progresse de 7,6 à 10,79 kWh utiles (soit 12 kWh de capacité totale). Un surplus d’énergie embarquée qui fait passer l’autonomie électrique moyenne d’une trentaine à une cinquantaine de kilomètres en conditions réelles d’utilisation.

Sur notre parcours d’essai mêlant urbain, péri-urbain et routes départementales, le mode « zéro émission » dont la vitesse maxi a été portée à 140 km/h (vs 120 km/h sur l’actuelle mouture) était actif sur plus de 51 km avant que le bloc essence ne démarre pour mouvoir le véhicule et ne transforme la 330e en hybride classique.

Plus grande, l’accumulateur est associé à un chargeur embarqué dont la puissance est limitée à 3 kW. Une déception à l’heure où la nouvelle Peugeot 508 HYbrid reçoit en option un chargeur de 7 kW … réduisant le temps de charge sur une borne de recharge adaptée.

Astucieusement, BMW communique sur une charge à 80 % de la batterie, soit :

  • 2h25 sur une borne publique ou résidentielle (Wallbox) délivrant 3 kW / 16 A (ou 3 heures de 0 à 100 %)
  • 3h15 sur une prise domestique délivrant 2,3 kW / 10 A (ou 3h45 de 0 à 100 %)


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Six modes de conduite

Esthétiquement, la version essence-électrique de la familiale à l’hélice est toujours aussi discrète et contrairement à la première génération qui arborait des badges eDrive sur les montants arrière, le nouvel opus ne se distingue de ses sœurs thermiques que grâce à sa trappe de charge située sur l’aile avant gauche et son identification située sur la malle arrière.

Dans l’habitacle, seuls les boutons permettant de sélectionner les différents modes de conduite trahissent la présence d’un groupe motopropulseur électrifié. Au total, six modes ou fonctions sont disponibles : 

  • Électrique (mode « zéro émission »)
  • Hybride (gestion automatique des deux énergies)
  • Hybride Eco Pro (vitesse limitée à 110 km/h)
  • Sport
  • Sport Individual
  • XtraBoost (kickdown)


Instrumentation numérique BMW 330e hybride 

Au volant de la BMW 330e

Au volant, l’excellente boîte à convertisseur ZF et le couple généreux confèrent à la BMW 330e d’excellentes performances. Le 0 à 100 km/h est ainsi exécuté en 5,9 secondes et la vitesse de pointe atteint 230 km/h. Très plaisante à conduire grâce à son train avant précis sur les petites routes de notre parcours d’essai, la familiale à propulsion offre toutefois des accélérations plus linéaires et beaucoup plus lisses que la 330i.

Elle s’avère également moins dynamique que sa sœur animée par un 6 cylindres en ligne et qui, à finitions équivalentes, pèse 270 kg de moins. Pour limiter les éventuels risques de déséquilibre lors des prises d’appui en conduite soutenue sur petites routes, la batterie Lithium-Ion a été avancée de quelques centimètres pour être implantée essentiellement sous la banquette arrière.

Sur autoroute, mode Hybride enclenché et batterie quasiment vide, le silence de fonctionnement est royal grâce au remarquable travail d’insonorisation réalisé par les ingénieurs. Reste qu’à 130 km/h, la consommation s’envole à plus de 7,5 l/100 km. En comparaison, la 320d consomme aisément 2 litres de moins sur un parcours équivalent.

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Prix et concurrence

Déclinée dans une carrosserie break Touring à l’été 2020, la nouvelle BMW 330e ouvre son carnet de commandes en Europe au cœur de l’été alors que les premières livraisons ne sont attendues qu’en début d’année prochaine.

Facturée 51 800 euros, la familiale électrifiée peut compter sur sa présentation et ses finitions exemplaires, une chaîne de traction aboutie, une exonération totale de la TVS pour les professionnels (39 g de CO2/km) mais peine à convaincre tant sur son habitabilité - le coffre est amputé de 105 litres (à 395 l) en raison de l’implantation de la batterie - que sur son autonomie combinée, le réservoir d’essence étant limité à 40 litres (contre 59 litres sur les versions conventionnelles).

En attendant la commercialisation d’une variante hybride de l’Audi A4, la concurrente directe est incarnée par la nouvelle Mercedes Classe C disponible avec deux mécaniques (essence-électrique 300e et diesel-électrique 300d). Plus attractives, les « roturières » Peugeot 508 HYbrid et Volkswagen Passat GTE dont les commercialisations interviendront cet automne en offrent davantage - carrosseries berline et break, chargeur embarqué 7 kW - pour un prix d’accès situé sous la barre des 45 000 euros.

Quant à la solution de l’électrique pur, la Tesla Model 3 constitue elle aussi une alternative sérieuse pour les gestionnaires de flottes qui cherchent à optimiser la fiscalité de leur parc mais aussi pour les particuliers qui veulent réduire leur facture de carburant et d’entretien. En France, le ticket d’entrée de la version Grande Autonomie à propulsion est fixé à 48 900 euros (bonus déduit). À ce tarif, la familiale californienne aux finitions moins soignées que l’allemande offre une autonomie WLTP de 600 km, l’accès à un réseau européen de quelque 14 000 Superchargeurs et l’AutoPilot de série.

Galerie de photos

Les plus

  • agrément de conduite
  • insonorisation
  • qualité de présentation
  • autonomie électrique (50 km)

Les moins

  • tarif élevé
  • chargeur embarqué limité (3 kW)
  • réservoir de carburant réduit (40 l)
  • volume du coffre arrière amputé (395 l)
Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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