Audi A7 h-tron : premier essai de la berline à hydrogène (+ photos)

Véritable vitrine technologique, l’Audi A7 h-tron est la première voiture électrique dopée à l’hydrogène du constructeur. Prototype, la berline cumule les premières mondiales avec sa transmission intégrale et sa batterie rechargeable. Si aucune date de commercialisation n’a été annoncée, nous avons pris son volant pour un premier essai à Ingolstadt.

Priorité à l’hybride rechargeable

Révélée lors du salon de Los Angeles 2014, l’Audi A7 h-tron Quattro inaugurait la nouvelle appellation de la marque dédiée aux véhicules à hydrogène. Après les labels Hybrid (hybride classique), e-tron (hybride rechargeable) et g-tron (gaz naturel), la firme aux quatre anneaux adopte la pile à combustible. Plus d’un an et demi après sa présentation, Audi n’a pourtant toujours pas annoncé la moindre commercialisation d’un modèle à hydrogène. Contrairement à Mercedes-Benz dont le crossover GLC embarquera la technologie F-Cell dès la fin 2017.

Le constructeur a toutefois consenti à présenter en janvier dernier une variante à hydrogène de son futur crossover dédié aux motorisations « alternatives ». Baptisé Audi h-tron Quattro, le concept du salon de Detroit préfigure son Q6 h-tron dont le lancement interviendra bien après celui des déclinaisons électrique et hybride rechargeable. Officiellement, la firme d’Ingolstadt attend le déploiement à grande échelle d’une infrastructure de distribution d’hydrogène. En attendant, le sud-coréen Hyundai ainsi que les japonais Honda et Toyota occupent le terrain.

 

Transmission intégrale en première mondiale

Extérieurement, rien ne distingue la version hydrogène d’une Audi A7 Sportback à motorisation thermique. L’œil averti remarquera les badges h-tron apposés sur la malle arrière et les ailes avant ou encore la présence de deux trappes situées sur les ailes arrière, la première servant à faire le plein d’hydrogène (à droite), la seconde le plein d’électricité de la batterie (à gauche). Dernier détail amusant pour un œil expert : la présence d’une double sortie d’échappement … alors que le véhicule n’émet que de la vapeur d’eau.

Dans l’habitacle, le constat est identique : seule l’instrumentation spécifique située derrière le volant trahit la présence d’un moteur électrique. Enfin plutôt deux blocs électriques installés respectivement sur les trains avant et arrière. Une configuration qui offre au concept Audi A7 h-tron une transmission intégrale « électrique » sans liaison mécanique entre les deux essieux. Développant chacun une puissance de 115 ch, les deux moteurs offrent une cavalerie totale de 170 kW / 230 ch pour un couple appréciable de 570 Nm.

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Pile à combustible et batterie rechargeable

Au volant, l’Audi A7 h-tron Quattro se conduit comme une voiture électrique. L’excellente insonorisation de l’habitacle offre un silence de fonctionnement digne d’une Tesla Model S. Seul le léger sifflement du compresseur injectant de l’air dans la pile à combustible perturbe ce silence de cathédrale. Les accélérations sont franches et linéaires grâce au couple présent quasi immédiatement et ce malgré un poids de 1 930 kg (+ 230 kg par rapport à une version essence équivalente). Si le freinage manque de mordant, l’ensemble est très abouti pour un prototype et n’a rien à envier au crossover Hyundai ix35 FCEV ou à la berline Toyota Mirai que nous avons déjà testés.

Sous le capot avant, l’Audi est dotée d’une pile à combustible alimentée par 4 réservoirs de dihydrogène (H2) sous pression installés dans le coffre, devant l’essieu arrière et dans le tunnel de servitude. En mélangeant le dioxygène (O2) présent dans l’air extérieur avec le H2 présent sous sa forme gazeuse, la pile produit de l’énergie qui alimente les deux moteurs électriques. Grâce aux 5 kg de H2 embarqués, l’autonomie grimpe à 500 km pour un plein réalisé en moins de 5 minutes sur une station de distribution publique (700 bars).

Si l’A7 h-tron est la première voiture à hydrogène à être dotée d’une transmission intégrale (eQuattro), elle inaugure également l’implantation d’une batterie Lithium-Ion rechargeable sur une source d’énergie externe. D’une capacité de 8,8 kWh identique à celle installée dans la compacte Audi A3 e-tron hybride rechargeable, elle offre jusqu’à 50 km d’autonomie supplémentaire et se recharge en 3h30 sur une prise de courant domestique ou en 2h30 sur une borne délivrant une puissance de 3 kW.

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Sur quelques kilomètres, cette première prise en main convainc de la pertinence d’un véhicule à hydrogène au sein de la gamme Audi. Concept abouti et proche de la série, l’A7 h-tron Quattro allie performances et autonomie. Le 0 à 100 km/h est ainsi exécuté en 7,3 secondes et la vitesse maximale limitée électroniquement culmine à 180 km/h contre 120 km/h en mode « batterie ». Le tout pour une autonomie totale de 550 km selon le très favorable cycle d’homologation NEDC (soit 450 km dans la réalité). Si la marque aux anneaux – tout comme sa maison-mère Volkswagen – temporise avant le lancement d’un modèle à hydrogène, le compatriote de Stuttgart se lance dès l’année prochaine dans la bataille. Avec son SUV GLC F-Cell, Mercedes-Benz se paie même le luxe d’emprunter le concept de batterie rechargeable à Audi …

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