Une électrique à moins de 7 000 euros ? Faisable, mais pas en Europe

Publié le 22 janvier 2018 à 17h00 | Mathieu PARAIN | 3 minutes

Valeo, General Motors ou encore Renault s’apprêtent à lancer des véhicules électriques à bas coûts en Chine

Valeo, General Motors ou encore Renault s’apprêtent à lancer des véhicules électriques à bas coûts en Chine

Depuis plusieurs mois, une poignée de constructeurs s’efforcent de proposer aux consommateurs des voitures électriques à bas prix, s’efforçant en particulier de répondre aux spécificités du marché chinois.

 

Dernier industriel en date à annoncer une petite électrique « low cost », l’équipementier automobile français Valeo, qui a présenté au salon de l'électronique grand public (CES) de Las Vegas un concept de citadine deux places dotée de 100 km d'autonomie et d'une vitesse de pointe de 100 km/heure. L'originalité de la formule repose sur l'emploi d'un système de batterie basse tension de 48 volts qui permet d’en diminuer le coût de fabrication. Cette voiture, pour laquelle l’équipementier doit encore trouver un constructeur partenaire pour le lancement en série, pourrait être vendue à un prix ne dépassant pas 7 500 euros.

 

Les petites électriques à bas-coût envahissent la Chine

L’américain General Motors a quant à lui annoncé l’été dernier les premières ventes sur le marché chinois de son modèle Baojun E100, une stricte biplace 100 % électrique dotée d’une autonomie de 155 km. Prix d’achat du véhicule : 35 800 yuans (environ 6 200 euros), en prenant en compte les différentes incitations fiscales mises en place par Pékin.

Premier constructeur hexagonal avec des ventes en net regain l’an passé, Renault entend lui-aussi se lancer prochainement sur le créneau avec une citadine quatre places. Une voiture qui est annoncée comme l’équivalent à très faibles émissions polluantes de la Renault Kwid, l’ « ultra- low cost » de la marque au Losange et qui, selon le constructeur, sera destinée principalement aux consommateurs des grandes villes de l’ancien Empire du Milieu.

Si General Motors, Renault et Valeo – sans compter les constructeurs asiatiques – ciblent prioritairement le marché automobile chinois, c'est que l'ex-Empire du Milieu est devenu l'Eldorado de la voiture électrique, cela en moins d’une décennie seulement, et grâce à un système d’aides à l’achat se chiffrant chaque année en milliards de yuans.

 

Marché européen plus réticent ?

Une politique particulièrement volontariste menée par le gouvernement de Pékin qui, par ailleurs, mettra en place dès l’an prochain d’ambitieux quotas de ventes de Véhicules à énergie nouvelle (NEV). Ce dernier avait également annoncé au mois de septembre dernier, sans fournir de précisions, préparer « un calendrier » vers « une interdiction » de la production et de la vente de voitures à carburants fossiles.

En Europe, les perspectives d'une « low cost » électrique semblent moins prometteuses. Selon Eric Kirstetter, analyste au sein du cabinet de conseil Roland Berger, « le consommateur européen n'est pas encore prêt pour ce type de véhicule », souhaitant notamment « plus d'autonomie » que les 100 kilomètres affichés. Il semblerait pourtant qu’un large pan de la population du Vieux Continent, qui n’a pas nécessairement les moyens de s’acheter des véhicules électriques à plus de 25 000 euros, soit prêt à investir dans ce type de véhicules.

Mathieu PARAIN

Mathieu PARAIN

Passionné par les motorisations alternatives et attentif à l’impact des normes d’émissions sur le secteur automobile, Mathieu a débuté sa carrière de journaliste en Suisse avant de rejoindre la place de marché dédiée aux véhicules électriques et hybrides.

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